4 - Ena

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- Putain, j'ai failli me pisser dessus, souffle-je les yeux fermés, la tête contre l'appui-tête laissant la voiture me bercer.

- Et moi donc, j'ai cru qu'il allait t'avaler tout cru. Nous rions et elle actionne son clignotant.

Cet homme est effroyablement... sexy. J'écarquille les yeux tandis que ma conscience complète :

Effroyablement dangereux. Oui voilà. C'est mieux.

- T'as vu ses mains ? m'interroge Cassidy. J'acquiesce, me remémorant le contact chaud et douloureux de sa main sur mon bras. Elles étaient couvertes de cicatrices et pas dans le genre joli, plus dans le genre sacrément moche. Ses deux mains étaient striées par mes des marques blanches qui partait du bout de ses doigts et descendait jusqu'à ses poignets.

- Ce mec est flippant. Et j'acquiesce, essayant de comprendre pourquoi je n'ai pas eu peur.

Ou du moins si, j'ai été terrifiée, mais en même temps, je me suis sentie étrangement en sécurité. Merde, ça y est, je déraille. Ce mec allait littéralement m'arracher la mâchoire de sa grosse main et moi... Je secoue la tête.

- Tu crois que c'est un tueur ? L'air lourd de Miami soulève mes cheveux et je ferme la fenêtre en frissonnant.

- Non, assuré-je avec une certitude sans fondement. Hormis ses yeux, son regard d'un vert aussi foncé qu'une forêt de pins était une supplique, ce mec souffre et je mettrais ma main à couper qu'il est innocent.

- Ouais enfin, il a quand même failli te gifler... J'acquiesce en grimaçant.

- J'ai dit des choses que je n'aurais pas dû dire.

- Ah, parce que maintenant, les hommes ont le droit de nous frapper quand on dépasse les limites ? Excuse-moi, je ne savais pas que nous étions revenus au Moyen Âge, quand on frappait les femmes qui osaient ouvrir la bouche. Soupirant, je passe une main dans mes cheveux. Elle se gare et nous descendons pour rejoindre l'ascenseur de l'hôtel.

- Ce n'est pas ce que je dis, seulement j'ai vraiment dépassé les bornes et comme moi, tu as examiné son dossier. Il n'a jamais fait preuve de violence et puis personne ne sait s'il aurait été au bout de son geste.

- Qu'est-ce que tu lui as dit ? me demande mon amie sceptique.

- Que c'était un meurtrier puis j'ai dit que ses parents avaient élevé un monstre sociopathe. Cassidy me regarde, les yeux écarquillés, et la porte de l'ascenseur s'ouvre. Je m'empresse d'en sortir, l'air soudain rare.

- Waouh, même venant de toi, c'est rude. J'acquiesce.

- Et même comme ça, tu as réussi à le faire signer, le sourire de Cassidy grandit. Putain, j'espère devenir au moins le quart de ce que tu es. Je force un sourire tandis que mon cœur s'effrite.

Lui aussi serait content de moi.

Qu'est-ce que ça fait de moi ?

Un monstre comme lui... Je frissonne et entre dans l'appartement, chassant mes souvenirs pour me concentrer.

- Officiellement, il n'a pas signé.

- Roh, ce n'est qu'une formalité.

- Justement, j'espère que Scotty a terminé.

Ma meilleure amie, qui est restée à New York, voit d'un mauvais œil cette alliance, mais elle ne voulait pas me laisser signer un contrat qu'elle n'avait pas elle-même rédigé. Alors, dès que j'ai laissé mon client et son cousin dans cette ruelle, je me suis empressée de lui faire parvenir les conditions plus que particulières du contrat.

Départ de feuOù les histoires vivent. Découvrez maintenant