Chapitre 3

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Janvier 1941,

Merci papa, vraiment.

Il était dix huit heures et demi, et nous étions assis autour de la table à manger en silence, le seul bruit qu'on entendait était celui des couverts.
Je tentais de ne pas croiser son regard.
Après une demi-heure, nous avions finit de manger, je me leva et pris les assiettes avant de me diriger vers la cuisine, alors que j'entrai dans la cuisine j'entendis les bruits d'une chaise, traîné sur le sol, et des pas se rapprocher de moi, étrange. D'habitude papa, va directement s'assoir dans son fauteuil pour lire le journal, alors que je me retourna pour croiser mon père, l'allemand entra dans mon champ de vision, les mains derrière le dos comme à son habitude, la posture droite. Il me regardait d'une façon étrange, comme toute à l'heure.

Je lui souriait malgré moi, il se retourna et tentais de chercher mon père du regard, celui-ci avait enfaite du directement monté dans sa chambre, sûrement pour éviter de devoir supporter la présence de l'officier encore une minute de plus.

L'officier de retourna vers moi, il entrouvrit la bouche, avant de me demander de son accent germanique :

- Que vous est-il arrivée ?

Étrangement je voulais, lui faire part de ce triste événement qui m'avait coupé la parole, savoir que mon frère ne serrais plus jamais avec nous m'avait profondément affecté jusqu'au point de perdre ma voix.
Alors quand je le regardais, droit dans les yeux, je ne pouvais décrire, le sentiment qui me consumait, à petit feu.

Était-je tombée amoureuse, de cet homme, de cet allemand. L'ennemi, en imaginant cet homme, faire du mal à qui que ce soit, me donnait l'envie de vomir.
Je le regardais, sans pouvoir dire quoi que ce soit.
Il s'approcha un peut plus, faisant alerté ma conscience, je me reculait au même instant, alors qu'il avançait encore vers moi, je me reculait jusqu'à rencontré l'évier, je posa mes mains sur le rebord de celui-ci, et baissa mon regard vers le sol.
Je senti ces doigts s'emmêler, sur mon menton, puis mes yeux trouva les siens.

- Que vous est-il arrivée ? Me questionna une nouvelle fois l'allemand.

Que pouvais-je, faire enfin. Prendre une feuille et un stylo et écrire mon histoire sur celle-ci ? Oui bien évidemment, il en était hors de question.

Un ange passa.

Mon père entra dans la pièce, et nous regardait tour à tour, avant de s'approcher de moi tous en gardant ces yeux fixés sur l'officier. Il se mit entre nous, et me demanda de sortir de la cuisine.

Tu m'a sauvé papa, je te remercie.

...

Cela fait trois jours, que j'évite le retard de l'officier, trois jours que je le sens, m'observer. Aujourd'hui je devais aller en ville pour tenter de nous approvisionner avec le peu de tickets qu'on avait.
Je m'apprêtais à monter sur ma bicyclette, quand un uniforme vert-gris s'approcha de moi.
Il portait sa casquette et une vareuse qui lui tombait jusqu'au genoux.

- Bonjour mademoiselle Beauséjour.

Hé merde !

Cette fois-ci papa n'est pas là, pour me sauver. L'allemand s'approcha de moi, je senti mon cœur s'affoler alors que ces grandes mains se posèrent sur mes épaules. La boule au ventre, et la respiration saccadé, je ne savais pas quoi faire, alors d'un geste doux je tentais de me délivrer de son emprise, mais ça n'a fait que de le rendre plus froid, ces yeux étaient devenus étrangement noirs.
Mais qu'avait-il enfin, je ne savais pas quoi faire a cet instant, il s'approcha encore un peut plus.

Seigneur venez-moi en aide, je vous en prie !

Je posa mes mains sur son torse, ce qui le surprit, et le poussa doucement pour réussir à me sortir, de cette impasse qu'il avait faite, en me coinçant contre ma bicyclette, je n'eu pas le temps de prendre ma bicyclette, que je pris mes jambes à mon cou et coura, je savais qu'à pieds j'en avais au moins pour une bonne demi-heure de marche.
...

Il était seize heures quand j'arrivais devant la maison avec mon panier, qui était loin d'être lourd. Je priait pour que l'officier ne soit pas la, depuis maintenant trois jours il était devenu plus comment dire ? Plus souvent la a côté de moi, alors que je tentais de le fuir, même si mon cœur me disait l'inverse, alors que ma conscience me hurlait de ne pas l'approcher.

C'est calme...

Très calme...

Papa...

Je pose le panier et je vais voir, c'est pas normal qui ne fasse pas de pause, d'habitude il est toujours assis sur son fauteuil, pour reprendre un peut de force, avant de finir la journée, mais la.

Je passa par la porte arrière qui menait directement au champ, la peur au ventre qu'il lui soit arrivé quelque chose, ou était-ce l'allemand qui l'avait emmené avec lui. Ô non il était au courant pour la radio, idiote soit tu Élise ! Tu aurai du la cacher dans une meilleure cachette car sous, la planche ce n'était pas la meilleure idée.

Quand j'arriva dehors je vis mon père, parler avec l'officier, ça ne sent pas bon tout ça...

Les sourcils froncées, et les mains derrière le dos, l'officier semblait énervé contre mon père, alors que celui-ci tentais de travailler avec l'allemand de ses bottes.

Pauvre papa.

Je tentais de leurs faire comprendre que j'étais là mais en vint, mince !

Puis mon père se retourna pour enfin me voir, surpris, il ne sut comment réagir, alors je lui souriait juste, c'était si simple un sourire avec lui. Ce voulait tout dire...

- Ma chérie as-tu trouvé assez de vivre pour le reste du mois ?
La question fatidique, je grimaça et il soupira.

Je sais papa, oui moi aussi ça me fait mal de l'admettre, qu'on a énormément de mal d'avoir des vivres depuis l'arrivée des allemands ici chez nous.

Celui-ci me regarda avant de dire une phrase des plus étonnantes.

- Je vous ramènerai des vivres, pour que vous puissiez mangez à votre faim.

Puis ces beaux yeux bleus trouva les miens, je lui souriait juste alors que mon cœur battait la chamade dans ma poitrine.

Les mots que nous ne pouvons dire Où les histoires vivent. Découvrez maintenant