Coup de blues

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Cela faisait maintenant trois semaines qu'Antoine était parti. En pleine nuit. Comme un voleur...ou presque. Passé le coup de la surprise et de la déception, il restait l'absence. Pendant la semaine qui avait suivi son départ, Cassandre s'était plongée dans le travail. Pascal était venu la chercher car un cadavre venait d'être découvert, et l'enquête les avait sacrément occupés toute la semaine. Ils l'avaient bouclée juste à temps pour le week-end. C'est à ce moment-là que le vide laissé par Antoine s'était réellement fait sentir. Elle avait tourné en rond une bonne partie du week-end, avalant machinalement ce qui lui tombait sous la main en guise de repas. C'était Antoine qui avait pris l'habitude de leur concocter de bons petits repas, la cuisine n'étant vraiment pas le fort de Florence.

Puis le lundi était arrivé, Florence s'était à nouveau immergée dans le boulot, le plus naturellement du monde car flic, c'était plus qu'un travail pour elle, c'était une vocation. Bref, c'était sa vie. Elle y mettait ses tripes, et tout son temps. C'est bien pour ça qu'elle avait du mal à gérer sa vie privée en parallèle. Le lundi soir, elle était crevée lorsqu'elle rentra chez elle. Elle grignota rapidement quelques fruits secs, alla prendre sa douche et se coucha directement.

Le lendemain matin, en débarquant au commissariat elle s'inscrivit sur le planning d'astreinte des deux prochains week-ends. Elle avait besoin de s'occuper pour éviter de cogiter.

Les deux semaines suivantes passèrent sans qu'elle s'en aperçoive. Elle aurait bien repris une astreinte le week-end, mais il fallait rester raisonnable. La major lui avait fait remarquer qu'il fallait qu'elle se repose aussi ! Et puis, elle avait prévu depuis longtemps de passer le dimanche avec Jules, Lili passait un week-end entre copines à Paris. Une journée entière avec son fils, rien que tous les deux, comme au bon vieux temps. À bien y réfléchir, il n'y en avait pas eu tant que ça, car son boulot passait toujours au premier plan, ce que Jules lui avait longtemps reproché.

Le samedi matin, Florence s'activa à mettre de l'ordre dans le chalet. Elle repensa à ce jour où, en rentrant du commissariat quelques années plus tôt, elle avait eu la surprise de retrouver son chalet nickel. Jules, en véritable fée du logis, avait tout rangé et nettoyé, alors qu'elle n'avait vraiment pas eu le temps... Son fils...qu'il avait grandi ! Elle s'activa un peu : hors de question qu'il arrive en trouvant le désordre, il allait encore se moquer d'elle et de son côté bordélique. Et il n'aurait pas vraiment tort... L'après-midi, elle entreprit de faire des courses. Même si la cuisine n'était vraiment pas son truc – dans ce domaine, Jules la battait largement- elle avait envie de faire un effort pour son fils chéri. Elle acheta un certain nombre de choses toutes prêtes, mais elle voulait aussi y ajouter une petite touche personnelle, une attention toute maternelle pour montrer à Jules que ces moments avec lui étaient importants pour elle. Qu'elle l'aimait et qu'il comptait pour elle, tout simplement.

En sortant de la boulangerie, elle aperçut Pascal à une dizaine de mètres plus loin sur le trottoir. Son visage s'illumina spontanément d'un sourire. Qui s'effaça bien vite : il venait d'être rejoint par Sarah qui sortait de la boutique juste derrière lui. Il écarta son bras pour le passer autour de la taille de sa compagne, et les deux amoureux échangèrent un baiser langoureux. Florence, un instant figée sur place, se reprit et fit volte face rapidement. Elle repartit vers sa voiture d'un pas décidé. Elle déposa ses courses dans le coffre, qu'elle referma un peu trop violemment. Enervée, elle eut du mal à insérer la clé pour mettre le contact. Elle souffla un bon coup pour se reprendre, secoua la tête comme pour chasser l'image des deux tourtereaux de son cerveau, démarra enfin et rentra chez elle. Elle déballa ses achats, les rangea et pensa au lendemain avec son fils pour se remonter le moral. Les préparatifs occupèrent sa soirée.

Le lendemain matin, elle ne put s'empêcher de repenser à Pascal avec ... sa copine ! Cette pensée l'énerva, puis elle s'en voulut à cette idée : il avait sa vie, elle la sienne. Normal ! Ils étaient collègues. Point.

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⏰ Dernière mise à jour : Oct 04 ⏰

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