Prologue

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Point de vue de Carmen

Je suis sur mon lit, couchée sur le ventre, entrain de réviser mes leçons et refaire mes exercices pour m'assurer d'avoir bien compris durant notre cours d'histoire avec la Hermana Teresa (sœur Teresa).

Vous vous demandez surement pourquoi je l'appelle ainsi et bien c'est parce que c'en est une. Elle est une des sœurs d'église qui se sont portées volontaires pour travailler entant qu'éducatrices de jeunes dans notre orphelinat, ici en Colombie dans la ville de Pereira.

Étant situé dans les favelas de la cité, endroit dangereux et toxique pour nous jeunes, se sont des sœurs qui ont été chargées de notre éducation en tout point: caractère, culture générale, apprentissage textuel et de la propreté, et autres.

Ce sont donc elles qui nous apprennent à faire le ménage, à écrire, lire, comprendre et toutes ces choses qui feraient de nous des analphabètes et enfants sans avenir si nous ne les connaissions pas.

Alors que je suis toujours scotchée à mes cahiers, je sens une main me tapoter l'épaule mais je ne sursaute pas car je sais déjà qui c'est et me retourne simplement pour faire face à la personne se trouvant devant moi.

-Tu lis encore, Carmen? Tu devrais te reposer un peu et passer du temps avec tes camarades! me dit gentiment la Hermana Teresa en désignant la porte entrouverte montrant les autres enfants de l'orphelinat entrain de jouer, pour les plus jeunes, et discuter pour ceux de mon âge.

-Je le ferais plus tard. Pour l'instant je préfère me concentrer sur mes cours. Vous savez bien que les examens d'entrée à l'université sont pour bientôt. rétorquai-je simplement.

-Je le sais mi querida (ma chérie) mais toi aussi tu dois savoir que ce n'est pas une raison pour travailler non-stop. Si tu ne te reposes pas assez tu n'auras pas le mental pour affronter les difficultés des examens. dit-elle alors qu'une autre voix que je ne connais que trop bien se fait entendre derrière nous.

-Elle a raison Carmen, tu devrais te reposer plus souvent! rajouta cette personne qui n'est autre que la Hermana Maria Rosa, la directrice de l'orphelinat. Mais cela ne veut pas non plus dire que tu n'as pas raison de travailler si dur. J'admire beaucoup ta volonté, tu sais.

-Gracias. rétorquai-je en rougissant face à son compliment. Est-ce que... est-ce que ça veut dire que je peux continuer? demandai-je d'un ton suppliant.

Elle et la Hermana Teresa roulent premièrement des yeux avant de se lancer des regards.

-Oui, tu peux. répond la Hermana Maria Rosa souriante.

-Merci, merci, merci, merci!! répétai-je en les serrant chacune dans mes bras.

-Mais pas trop longtemps, hein! ajouta la Hermana Teresa. tandis que j'aquiesce positivement de la tête.

-Bonne lecture! me souhaite t-elle en chœur en sortant du dortoir où je réside.

Dès qu'elles eurent quitter les lieux, je replonge dans mes leçons encore plus déterminée. Je les réussirai ces examens, je le sais, je le sens.


***


Quelques semaines plus tard

La salle est calme, l'atmosphère pesante et aucun élève n'ose ouvrir ou même entrouvrir la bouche car nous n'attendons qu'une seule chose: le début des épreuves pour l'examen d'entrée finale et décisive à l'Universidad de los Andes-Uniandes, se trouvant dans le top des meilleurs universités privée de l'Amérique latine et du monde.

J'ai une chance, une seule chance, de pouvoir aller dans cette université ou à l'université tout court car notre orphelinat n'a pas les moyens de nous y envoyer. Je sais que tous ces mois passés à travailler durement auront servi à quelque chose, alors je positive et me concentre sur mon objectif: réussir.

Je fais abstraction de mes pensées car quelqu'un qui m'est totalement inconnu vient d'entrer dans la pièce. C'est un homme de grande taille habillé simplement d'une chemise blanche et d'un pantalon en lin beige.

Il tient un sac dont il sort des chemises à projet cartonnées. Il se met à sillonner entre les bancs où il dispose un chemisier sur chaque table sans un mot. Le partage fait, il retourne derrière le bureau nous faisant face et nous sonde du regard un instant avant de dire d'une voix ferme:

-Les règles concernant cet examen vous ont déjà été données alors je ne m'éterniserai pas sur le sujet. Vous avez deux heures pour remplir vos fiches en répondant aux questions posées. Commencez! ordonne t-il alors que chacun des participants obéit sans attendre.

Je commence d'abord par faire une énième prière avant d'entamer la lecture du document. C'est l'heure de savoir si je mérite réellement d'intégrer cette université, terminer mes études et trouver un travail.

Mes réponses à ce test détermineront ce que je vaux et me diront si toutes mes nuits blanches ont été vaines ou pas. C'est maintenant que tout se décide. Mon destin, mon avenir, ma vie, tout.

C'est aujourd'hui et pas demain, c'est maintenant ou jamais.

TU ERES MIA, viva o muertaOù les histoires vivent. Découvrez maintenant