Chapitre 2: Se battre pour sa place

23 5 0
                                    

Des centaines de personnes font des va-et-vient du bâtiment à l'extérieur et vice-versa mais moi je reste inerte comme une statue, encore trop bouleversée par le choc émotionnel que m'a procuré la conversation d'à peine dix secondes avec le prétentieux qui m'a tout bonnement et simplement...

Renvoyé. Pour du cappuccino.

En y pensant un rire nerveux ne manque pas de s'échapper de ma bouche me faisant surement passer pour une timbrée aux yeux des spectateurs. Mais je me fiche de ce détail car en ce moment la seule chose dont j'ai envi c'est de tout foutre en l'air.

Cet emploi j'en rêve depuis la classe de 1ère. J'ai travaillé dur pour obtenir une bourse pour une bonne université en raison de mes moyens financiers insuffisants. J'ai brillement réussi mes examens et ai été transférée dans une des universités les plus réputées de l'Amérique latine.

J'ai durement travailler pendant cinq longues années universitaires afin d'octroyer ma licence et mon master, ce que j'ai réussi à faire; et grâce à l'argent que j'ai obtenu de mes petits jobs j'ai pu me créer un CV solide et m'acheter un appartement où vivre, ici à Santa Marta.

Enfin j'ai pu trouver le job de mes rêves dans la plus grande entreprise d'échanges commerciaux sud-américaine pour enfin le perdre avant même d'avoir commencer parce qu'il y a un de ces putain de chefs qui s'est levé du mauvais pied et m'a renvoyé pour avoir sali une veste qui ne vaut même pas 0.0000001% de ses dépenses ni de son salaire d'ailleurs!

Il se fout de moi!

Alors là s'il croit que je vais me contenter de repartir chez moi comme la dernière des idiotes, c'est que c'est lui l'idiot de l'histoire. Je dois trouver le moyen de me faire une place dans cette entreprise et ça coute que coute. Je l'ai promis aux sœurs Maria Rosa, Theresa et toutes les autres.

J'ai juré de réussir ma vie et cotiser pour que cet orphelinat s'agrandisse et permette à plus d'esseulés comme moi d'avoir une deuxième chance de réussir leur vie, et ce n'est certainement pas ce connard qui va m'en empêcher!

Je retrouve espoir et essaye d'élaborer un plan ingénieux et simple pour pouvoir faire mon entretien d'embauche sans soucis. Après quelques instants de réflexion une idée déraisonnable me traverse l'esprit.

Techniquement il m'a "renvoyée" avant que je ne sois embauchée et officiellement considérée comme fonctionnaire par l'entreprise. Donc c'est un peu comme si son renvoi ne comptait pas vu que je ne suis pas vraiment une employée alors... je peux quand-même entrer, non?

Non mais ça n'a pas de sens. S'il me voyait? Et si c'était lui qui vérifiait les dossiers des nouveaux employés ou encore pire si c'était lui l'RH? Il verra que je l'ai désobéi, il me renverra une deuxième fois et s'assurera que ne sois plus jamais acceptée dans aucune autre compagnie!

Voyant que je pars complètement en vrille, je prends une dizaine de minutes à inspirer et expirer pour reprendre mon calme et avoir les idées claires pour ma stratégie. Une fois calmée, je prends encore quelques instants de réflexion lorsque je me décide finalement.

Je vais le faire.

Premièrement, je regarde ma montre et constate qu'il est déjà 8h32. J'ai raté mon entretien. Mais pas de panique! Toujours détendue et calme je compose le numéro professionnel de l'RH afin d'inventer une excuse pour pouvoir repasser une autre fois et à ma plus grande surprise il approuve ma demande.

Je dû fortement me retenir pour ne pas sauter partout tellement je suis heureuse. Il m'a donné rendez-vous Mercredi à la même heure pour me laisser le temps de me reprendre de mon "intoxication alimentaire".

TU ERES MIA, viva o muertaOù les histoires vivent. Découvrez maintenant