Echoes of the Wild : Poetry in Pictures

Pilier de la Forêt

Aux arbres
(inspiré du style du XIXe siècle)

Homme !
Bois, forêt vierge, bois sacré, mont joyeux,
Qui planez sur le monde et cachez dans vos nœuds
Un sourire éclatant, auguste et plein d'aurore !
Qui cachez le printemps, la vie, l'ombre sonore
Dans vos rameaux fleuris, dans vos feuillages beaux !
Qui, sur le lit des monts, sur les gorges, les eaux,
Les pentes, les ravins, les lacs, avez dressé
Vos dômes lumineux de lumière empourprés,
Comme des palais faits de murmure et de brise ;
Beau bois, bois éternel, ombre où Dieu se repose,
Et que Dieu fait immense ainsi qu'il fait la rose,
Comme un grand rêve humain dans l'ombre épanoui,
J'aime ta majesté, j'aime ta paix, ô nuit !

Sous tes vastes arceaux où s'abrite la vie,
Là, s'étire le temps, dans l'écorce endurcie,
Des âges inconnus dont tu portes le sceau.
À l'abri des tempêtes et des vents en sursaut,
Tu restes là, témoin des siècles en silence,
Tissant des jours dorés aux fils de l'existence.
Et ton murmure ancien, que l'homme ne comprend,
Est le chant éternel de la terre et du vent.

Oh ! Que de fois, penché sous ton ombrage doux,
Ai-je surpris en toi l'éclat d'un monde fou,
Où la sève en secret monte vers les étoiles,
Et où, dans chaque feuille, une âme se dévoile.
Car sous tes branches d'or, s'unit tout l'univers,
Les racines dans l'ombre, et les cieux dans la lumière.

Arbre ! Roi sans couronne, dont le tronc est le trône,
Où la foudre en passant grave ses cicatrices,
Tu ne trembles jamais devant l'ombre complice,
Et dans ton cœur profond, la nuit chante et résonne.
Tu regardes le monde, éternel et debout,
Gardien des songes verts et des secrets dissous.

Ce poème n'est pas le mien.