Chapitre 22.2 - If You Need To, Keep Time On Me - Louise

116 11 26
                                    

Oups ! Cette image n'est pas conforme à nos directives de contenu. Afin de continuer la publication, veuillez la retirer ou mettre en ligne une autre image.


Qu'est-ce qu'une minute de silence, de contemplation, de réflexion ? Rien, direz-vous. Eh bien, c'est faux. Parfois, cette minute peut transcrire tellement de choses. Comme à cet instant. Une minute de profond silence en séance de thérapie équivaut à des milliers de secondes étirées, laissant planer le doute que quelque chose ne va pas. Et c'est le cas. Je ne vais pas bien. Pas depuis plusieurs semaines. J'ai les émotions en pagaille, incapable d'être mentalement présente, constamment perturbée par ce que je ressens.

— Louise ?

La voix de Jouannet me tire de mes pensées, alors qu'elle attend visiblement une réponse. Réponse que je n'arrive pas à donner.

— Peux-tu m'en dire plus sur ce problème rencontré avec Ruben ?

— Oui..., expiré-je. Un jour, pendant qu'on était intimes, il m'a murmuré que j'étais : bonne. Jamais il ne m'avait dit ça.

— Qu'est-ce ça a déclenché chez toi ?

— Ça m'a fait vriller intérieurement. Je l'ai directement stoppé en demandant de ne jamais recommencer.

— Pourquoi, Louise ?

— Quand il l'a prononcé, ça m'a directement renvoyée à des moments avec... Florian.

Elle observe discrètement ma posture, mon intonation, tandis que ma gorge se serre et qu'un poids s'installe dans ma poitrine.

— C'est ce qu'il me disait quand on avait nos rapports de force, qu'il exerçait un pouvoir sur moi, ajouté-je faiblement.

— Je vois. Qu'as-tu ressenti à cet instant ?

— Sur le moment, un peu de colère et de tristesse, et ça a empiré quand on a parlé avec Ruben. Il m'a fait comprendre que j'avais été totalement manipulée, que j'avais été complètement aveuglée par cette relation véritablement toxique, que je m'étais voilé la face... Ça me rend triste pour la personne que j'étais à l'époque, de ne pas avoir su ouvrir les yeux sur la réalité de ce qui se passait.

— Très bien. C'est légitime de ressentir ce genre d'émotions. Elles font partie du processus de guérison. Il est important de reconnaître que tu as survécu à cette expérience difficile et que tu as été prise au piège dans cette relation.

— Oui, mais, ce qui m'énerve c'est que ça arrive toujours pendant l'acte avec lui. Ce n'est pas normal ! Je ne comprends pas.

— Parce que tes traumatismes infligés proviennent de là, Louise. Tout découle des relations sexuelles. Les séquelles psychologiques ont fleuri à ces moments-là, sans que tu n'en aies conscience. Et aujourd'hui elles se réveillent, que ce soit par un simple mot, un simple geste qui t'as obstrué la dure réalité de ton vécu.

Je pince mes lèvres, les larmes prêtes à céder.

— Mais à force, Ruben va finir par me quitter, dis-je dans une petite moue.

Wild Grey Ocean | Tome 1 - [Roman en relecture]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant