Chapitre 24

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La nuit avait été longue, je n'avais pas cessé de me retourner. Pourquoi c'était toujours comme ça entre nous ? On se rapproche puis il redevient froid et méchant. J'ai l'impression que notre relation est aussi passionnelle que destructrice.

Devais-je me brûler les ailes pour pouvoir goûter au bonheur ? Ou devrais-je arrêter et en trouver un autre ? Non personne ne pourrait me faire ressentir ce que Matheo me fait ressentir. C'était la seule certitude que j'avais.

Je me lève prendre un chocolat chaud, ça me changera les idées. J'essaie de me remémorer ce qu'il s'est passé hier avant qu'il change avec moi. Puis ça me reviens, quelqu'un l'avait appelé.. j'aurai dit une voix de femme.  

-Putain, je souffle, et s'il voyait quelqu'un ? 

Mais..il peut pas me faire ça. Il connait les limites, si j'apprends qu'il me trompe ce sera fini entre nous deux. J'accepte beaucoup de choses par amour mais perdre ma dignité relève carrément d'un autre niveau. J'avais vu ma mère se faire tromper inlassablement par mon père pendant tout leur mariage, jusqu'à ce que je la réveille et qu'elle reprenne sa vie en main. 

Je n'étais pas idiote, un homme qui t'aime vraiment ne te trompe pas et s'il utilise l'excuse de l'alcool c'est juste un lâche qui n'assume pas ses actes. Parce que si j'ai bien appris quelque chose c'est que la tromperie ça se fait à deux pas tout seul. Bref, il faut vraiment que j'arrête de ruminer.

*TOC TOC TOC*

-Entrez ! je crie à travers l'appartement. C'est ouvert ! 

Je me lève du canapé et j'aperçois la tête de Kerchak accompagné d'un garçon qui doit avoir le même âge que lui, simple déduction. Je le détaille du regard, il ressemble beaucoup à Matheo. Je pense que c'est un cousin à lui. 

-Bon t'a fini de mater le couz à Favé ? rigole Kerchak avant d'ébouriffer mes cheveux. 

Je lui lance un regard de haine et répond : 

-Je le matais pas orh. 

-Sinon je m'appelle Juan, dit-il en se penchant pour me faire la bise. 

Il me décoche un clin d'œil et je rigole. 

-Arrête de la draguer, ça va pas plaire à ton cousin, lance Kerchak depuis l'ilot de la cuisine. 

-Bah quoi ? Hier il m'a encore soutenue que c'était juste son assistante et qu'il ne s'attacherai jamais à une fille comme elle, réplique Juan en haussant les épaules.

Quoi ? Mais...c'est Favé, tu t'attendais à quoi sérieux ? 

- Il a vraiment dit ça, sans déc' ? 

Juan hoche la  tête et reprend : 

-Tu devrais savoir que je suis une personne d'honnête. 

On passe encore quelques minutes ensembles et ils s'éclipsent  dans l'appartement d'à coté. Je n'ai même plus la force de pleurer, je l'ai assez fais jusqu'à maintenant. Je me contente de fixer le plafond sans ciller. 

Je sursaute quand la porte d'entrée claque et que Matheo enfouit son visage dans mon cou. Il dépose des petits baisers, je suis trop concentrée pour réagir. 

-ça va pas ? me demande-t-il en relevant la tête.

-Si t'inquiète pas, je dis en lui souriant de toutes mes dents. 

J'avais une nouvelle tactique, si je voulais découvrir s'il y avait quelque chose, je devais faire semblant. Je n'ai que ça pour l'instant. 

-Je suis désolé pour hier..j'étais avec euh..Dembouzz, dit-il en se frottant la nuque.

Favé..Où les histoires vivent. Découvrez maintenant