Le ciel était clair et bleu au-dessus de Berlin, un contraste frappant avec le tumulte des événements récents. La ville, encore en train de panser ses blessures, semblait enfin retrouver son souffle. Les citoyens commençaient à croire en un avenir meilleur, mais dans l'ombre, des forces obscures se préparaient à frapper.Jean se tenait devant la mairie de Berlin, là où les célébrations pour le nouveau chancelier, Heinrich Müller, avaient lieu. Les gens affluaient, espérant entendre des promesses de paix et de prospérité. Malgré l'enthousiasme ambiant, un sentiment d'inquiétude grandissait dans l'esprit de Jean. Il avait remarqué des choses étranges ces derniers temps - des membres de l'ancien régime qui semblaient inexplicablement réapparaître, et des murmures sur le passé de Müller.
Alors qu'il s'efforçait de comprendre la situation, Pierre s'approcha, le visage grave.
- As-tu entendu parler de ce qui se passe à la chambre des députés ? demanda-t-il, son regard inquiet. Il y a des rumeurs selon lesquelles Müller ne serait pas celui qu'il prétend être.
Jean sentit un frisson parcourir son échine.
- Qu'entends-tu par là ?
- Des gens affirment qu'il a des liens avec l'ancien régime. Certains disent même qu'il n'est pas mort... qu'il est revenu.
Ces mots résonnèrent comme une cloche d'alarme dans l'esprit de Jean. L'idée que Hitler puisse être vivant était absurde, mais il ne pouvait ignorer l'anxiété croissante au sein de la population. Les informations contradictoires circulaient, et la peur commençait à se répandre comme une traînée de poudre.
La cérémonie débuta, et le chancelier Müller monta sur la scène. Il arborait un sourire assuré, mais Jean ne pouvait s'empêcher de noter une lueur étrange dans ses yeux, quelque chose de familier et de terrifiant.
- Mes chers compatriotes, annonça Müller, sa voix résonnant avec force. Nous avons un avenir radieux devant nous ! Ensemble, nous bâtirons une Allemagne forte et unie !
Les applaudissements fusèrent, mais au fond de lui, Jean se sentait de plus en plus mal à l'aise. Les discours de Müller étaient teintés de promesses de grandeur, et quelque chose dans ses mots évoquait les souvenirs d'une époque sombre.
Les jours qui suivirent, l'atmosphère devint de plus en plus tendue. Des groupes de personnes se réunissaient, partageant leurs craintes et leurs théories sur l'identité réelle de Müller. Jean, avec Pierre à ses côtés, décida de mener sa propre enquête.
Ils commencèrent à recueillir des informations, interrogeant des témoins et parcourant des archives. Ce qu'ils découvrirent était troublant : de nombreux anciens membres du parti nazi avaient été réintégrés dans les nouveaux systèmes de gouvernement. Des documents oubliés affirmaient que le chancelier Müller avait été impliqué dans des opérations secrètes au sein du régime, mais le plus troublant était le manque de preuves concernant sa véritable identité.
Finalement, une nuit, après des jours de recherche, Jean et Pierre mirent la main sur un document qui les fit frissonner. C'était un rapport secret qui confirmait que Heinrich Müller avait été un proche conseiller d'Hitler, et qu'il avait prétendument survécu à la guerre en se cachant.
- C'est impossible, murmura Pierre, la voix tremblante. Cela ne peut pas être vrai.
- Nous devons le dire aux autres, répondit Jean, déterminé. Les gens doivent savoir.
Mais alors qu'ils sortaient, ils furent confrontés par un groupe de soldats qui leur barrèrent le chemin.
- Que faites-vous ici ? demanda l'un d'eux, l'air menaçant.
Jean sentit son cœur s'emballer.
- Nous... nous recherchons des informations sur le chancelier, balbutia-t-il.
L'un des soldats sourit, mais c'était un sourire froid, dépourvu de chaleur.
- Vous feriez mieux de rester loin des affaires du gouvernement. Certaines vérités sont mieux gardées dans l'ombre.
Jean et Pierre échangèrent un regard inquiet, réalisant que le danger était bien plus proche qu'ils ne l'avaient imaginé.
Les jours qui suivirent, des rumeurs alarmantes continuèrent à circuler. Des manifestations éclatèrent dans la ville, tandis que des partisans de Müller commençaient à s'opposer à ceux qui réclamaient la vérité. L'angoisse grandissait, et le pays semblait au bord d'une nouvelle tempête.
Finalement, lors d'une réunion publique, Jean et Pierre décidèrent d'agir. Ils montèrent sur scène pendant que Müller prononçait un discours.
- Attendez ! s'écria Jean, sa voix résonnant au-dessus de la foule. Vous devez savoir qui est réellement ce chancelier !
Les murmures se répandirent dans le public, et les gardes de sécurité se mirent en alerte.
- Heinrich Müller est un ancien membre du régime nazi ! poursuivit-il, le cœur battant. Il n'est pas mort, il est revenu pour manipuler notre pays à nouveau !
La foule se tut, surprise et choquée. Des cris de protestation retentirent parmi les partisans de Müller, tandis que d'autres commençaient à réaliser l'ampleur de la situation.
Müller, visiblement déstabilisé, reprit la parole avec une colère feinte.
- Ces accusations sont infondées ! Je suis ici pour rassembler notre nation !
Mais Jean ne laissa pas Müller détourner l'attention.
- Nous avons des preuves ! s'écria-t-il. Ne vous laissez pas berner par des mensonges !
La tension monta d'un cran alors que le public commençait à diviser. Les partisans de Müller se ruaient vers Jean, mais un autre groupe, alarmé par la révélation, commença à s'interposer.
La situation était explosive. Pierre, toujours à ses côtés, tenta de calmer la foule, mais le tumulte devint trop intense. Les cris, les accusations et les chants de colère résonnaient, créant un chaos indescriptible.
Jean savait qu'il risquait tout en révélant la vérité, mais il ne pouvait pas rester silencieux. Alors que la foule s'agita, il se tourna vers Müller, son regard dur.
- Nous ne laisserons pas l'histoire se répéter. L'Allemagne mérite mieux que de revivre cette terreur !
Dans un geste désespéré, des membres de la sécurité se ruèrent sur lui, mais la foule, animée par l'esprit de résistance, commença à se lever. Des voix s'élevaient pour soutenir Jean, alors que d'autres tentaient de défendre le chancelier.
Les gardes, réalisant qu'ils étaient dépassés, commencèrent à reculer. Müller, furieux, tenta de reprendre le contrôle, mais son autorité vacillait.
Finalement, face à la pression de la foule, il fut contraint de battre en retraite, disparaissant dans la confusion. Les partisans restés sur scène, choqués, se mirent à murmurer entre eux, tandis que ceux qui soutenaient Jean commençaient à chanter des slogans de liberté.
Jean savait que la bataille pour l'avenir de l'Allemagne ne faisait que commencer, mais il avait aussi compris que le courage du peuple était inébranlable. Avec Pierre à ses côtés, il s'était battu pour la vérité, et pour une Allemagne enfin libre des chaînes du passé.
Le vent du changement soufflait à nouveau sur Berlin, mais Jean savait que le chemin vers une véritable réconciliation serait semé d'embûches. Ensemble, ils feraient face à la tempête.
![](https://img.wattpad.com/cover/377907237-288-k82464.jpg)
VOUS LISEZ
Le Front
AcciónEn 1940, alors que l'Europe est en proie à l'un des conflits les plus dévastateurs de l'histoire, Jean, un jeune soldat français, est propulsé au cœur des combats. Entre les tranchées boueuses, les tirs ennemis incessants et la peur omniprésente, il...