Un parfum de désinhibition

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  Jordan s'étira et prit conscience de la situation. Il était allongé par terre en caleçon, tandis que Gabriel était étalé sur le lit, portant encore la veste de la veille de Bardella. Jordan frissonna légèrement à cause de l'air frais qui s'infiltrait par les rayures du volet. Il scruta la pièce métamorphosée par la lumière du matin : des bouteilles vides traînaient à droite et à gauche, témoins d'une nuit où les rires avaient remplacé la raison. La mémoire de la veille lui revint peu à peu, des éclats de voix, des souvenirs flous, des promesses de lendemain mieux rangé.

Il se leva, déséquilibré par la fatigue encore présente, et se dirigea vers la fenêtre. En tirant le rideau, il laissa entrer une lumière éclatante qui éblouit ses yeux. Dehors, la ville s'éveillait ; les passants commençaient à grouiller tout en prenant leur café sur le pouce. Jordan se surprit à sourire en repensant aux anecdotes qu'ils avaient échangés la nuit précédente, assis autour de la table. 

Il se retourna vers Gabriel, toujours étendu sur le lit, les cheveux en bataille, la bouche à moitié ouverte. En dépit du désordre ambiant, une sensation de chaleur réconfortante l'envahit. Il s'approcha et lui donna un léger coup de pied. 

Gabriel grogna, puis retourna dans son sommeil, s'enveloppant à nouveau dans les draps comme un cocon. Jordan, souriant, ne put s'empêcher de le dévorer du regard. Il chercha son téléphone, mais en vain ; il ne le retrouva point dans le désordre de la chambre.

Alors qu'il se dirigeait vers la salle de bain pour se laver le visage, il trébucha sur quelque chose au sol. Se penchant, il découvrit son téléphone, éclaté, l'écran fissuré comme un miroir brisé. Un soupir lui échappa, mêlé d'agacement et de regret. Comment avait-il pu en arriver là ? Il se souvint de la veille, des rires, des éclats de voix et des verres de trop.

Il pensa directement à Marine, à son travail, au Rassemblement National, à sa conférence imminente. Tout lui avait échappé. Comment pouvait-il se permettre de ne pas prendre la politique au sérieux ? Il devait impérativement travailler sur leur conférence qui aurait lieu demain. Pourtant, il n'avait rien préparé. Marine avait été très claire : cette conférence dépendait du RN et de leur stratégie. En se brossant les dents, il commença à ressentir une légère vague de stress. Comment Marine allait-elle le rappeler à l'ordre ? Serait-elle déçue ou, pire encore, en colère ? Une partie de lui avait envie de fuir cette responsabilité, mais une autre savait qu'il n'avait pas le choix. Il devait se reprendre.

Il se souvint d'une partie de la soirée, mais le reste sonnait encore flou. Les souvenirs se mêlaient dans son esprit comme les éclats des rires et de la musique. Il se rappelait des récits de leur enfance, des aventures empruntées aux rêves d'adolescents. Puis, l'image de Jordan, visiblement agacé, revenait à lui, se battant contre les notifications incessantes des messages de son ex. La tension était palpable.

Ensuite, il se remémora son échappée à la salle de boxe, un moment de fuite cathartique, avant que tout ne bascule. Oh merde... Il avait embrassé Attal. Ce geste, à la fois impulsif et chargé d'une intimité inattendue, l'avait pris de court. Pourtant, il avait passé le reste de la soirée sur ce lit à boire, à rire, à échanger des promesses à moitié sérieuses. Les regards échangés, les sourires entendus, tout cela avait semblé si naturel. La drague, légère et complice, avait fait naître une complicité qui le laissait à la fois euphorique et nerveux en repensant à ce moment.

À présent, avec le poids des souvenirs qui revenaient, il ne savait plus où il en était. Pourront ils travaillaient encore ensemble demain ? Ou ce baiser compromettait-il tout ?

Il avait ressenti, malgré tout, une attirance folle et dévorante pour lui. En tournant la tête vers lui, il la ressentait encore, plus vive que jamais. Les battements de son cœur s'accéléraient, tandis que son esprit se remplissait d'un tourbillon d'émotions contradictoires. Chaque regard échangé, chaque sourire furtif renforçait cette connexion inexplicable. C'était comme si un fil invisible les liait, les attirant irrésistiblement l'un vers l'autre. Malgré les doutes et les incertitudes, cette passion ne demandait qu'à éclore, prête à briser les barrières qui les séparaient.

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Affaire Secrète - Bardella  X AttalOù les histoires vivent. Découvrez maintenant