Quand je dois dire qui je préfère dans la classe, je nomme Margot et les élèves étouffent leur rire avec une moue attristé en lisant le papier. Quand je dois décrire qui je préfère dans la classe, mes mots se bloquent et s'emmêlent et Margot devient un torchon de papier jeté à la poubelle.J'avais une très mauvaise mémoire, je ne me souvenais pas de Margot et de ses boucles couleurs tout, mais je me rappelais de ses chaussures bleues dont elle était si fière et de son corset marron qu'elle portait pendant ses années de lycée, c'est-à-dire bien plus tard que le commencement des poèmes.
Maintenant, je savais les écrire. Ma dyslexie non soignée me le permettait gentiment, avec un sourire en coin et une allure de démon.
Étrangement, j'en voulais à personne de la disparition de Margot. J'avais maintes et maintes raisons d'en vouloir au monde, au maladie et au handicap. Mais je ne blâmais personne pour autant.
La seule fautive c'était la vie et elle était morte avec Margot.