Mafia Lovers T.2

Entre Séoul et Rio

— Réveille-toi, espèce d'idiot ! Où est passé Dokyung, le frère de Roxane ? Le chef de l'Ouest ? Le petit ami d'Eulalie ? Tu me fais pitié ! Si tu veux vraiment tout détruire, fais-le, mais ne m'attends pas. Merci de m'avoir hébergé, mais je rentre aux États-Unis.
Dokyung, allongé au sol, touché par ce coup de poing et les paroles de son ami, se parle à lui-même.
— Il a raison... J'ai complètement perdu la tête. Je ne sais même plus qui je suis... Comment vais-je réparer tout ça ?

Après un moment de réflexion, une seule idée émerge dans son esprit. Il se redresse brusquement et prononce doucement un nom :

— Eulalie.

Sans perdre un instant, Dokyung prit sa voiture et se dirigea vers le nouvel appartement d'Eulalie, qui se trouvait non loin de chez lui. Pendant ce temps, Eulalie préparait tranquillement le repas dans sa cuisine, quand quelqu'un sonna à la porte. Méfiante, elle partit ouvrir et tomba sur un homme.

— Vous êtes bien mademoiselle Eulalie ? demanda l'inconnu.

— Oui, qui le demande ? répliqua-t-elle sur la défensive.

Soudain, un gaz se répandit dans la pièce, et Eulalie se mit à suffoquer. Elle tenta de s'enfuir, mais ses forces l'abandonnaient. Dans ses derniers instants de conscience, elle murmura faiblement :

— Non... Dok... au secours...

Puis, elle s'évanouit.

Dokyung arriva enfin devant chez Eulalie. Il frappa plusieurs fois à la porte, mais aucune réponse. L'inquiétude monta en lui quand il remarqua que la porte était entrebâillée. Il entra précipitamment en hurlant :

— Eulalie, tu es là ?

Il éteignit la gazinière, remarqua la table mise, et son regard se posa sur le téléphone d'Eulalie, laissé sur la table. Une odeur particulière lui chatouilla les narines, une odeur qu'il reconnut aussitôt : du gaz endormissant.

— Merde... Elle s'est fait enlever ! s'exclama-t-il.

Sans perdre de temps, il appela Kaito, dont la voix joyeuse résonna à l'autre bout du fil.

— Oui, chef, un souci ? lança Kaito, toujours aussi léger.

— Eulalie... trouve-la, vite ! répondit Dokyung, le souffle court.

Kaito comprit immédiatement la gravité de la situation. D'un geste brusque du bras, il alerta les hommes autour de lui et lança :

— Trouvez Eulalie, maintenant !

Toute la ville fut mobilisée. Les hommes de Dokyung fouillèrent chaque recoin, visitant tous les repaires de petits mafieux, interrogeant les voyous à la moindre piste.

Kaito, de son côté, se rendit au poste de police où il retrouva le père d'Eulalie. Inquiet, l'homme demanda :

— Ma fille a disparu ? Que puis-je faire ?

— On a besoin des caméras de surveillance près de chez elle, répondit Kaito.

Ils analysèrent ensemble les enregistrements et, après avoir zoomé sur le visage du kidnappeur, Kaito reconnut l'homme.

— C'est Diego ! dit-il en quittant le poste à toute vitesse.

Il appela aussitôt Dokyung.

— Chef, Diego et ses hommes ont été vus en ville, c'est lui qui a enlevé Eulalie, confirma Kaito.

— Diego ? Ça veut dire que c'est lui qui a kidnappé Eulalie ? grogna Dokyung.

— Oui. Je prépare le jet. Combien de places dois-je prévoir ? demanda Kaito.

— Toi, moi, Roxane, et quelques-uns de nos meilleurs gars, répondit Dokyung. Je vais chercher Roxane et on te rejoint à l'aéroport.

Il raccrocha et se précipita à l'hôpital pour retrouver Roxane. En entrant dans la chambre, il vit Roxane jouer avec la sœur de Kaito. Le moment semblait presque hors du temps, un moment de douceur au milieu du chaos.

— Excuse-moi, je me présente, je suis Dokyung, dit-il en interrompant leur jeu.

La sœur de Kaito releva la tête et sourit timidement.

— Vous êtes l'ami de mon frère, n'est-ce pas ? Celui qui paye pour mes traitements ? Je voulais vous remercier, monsieur, dit-elle, reconnaissante.

— Ce n'est rien, répondit Dokyung avec un sourire. Si tu as besoin de quoi que ce soit, n'hésite pas à demander.

Il se tourna ensuite vers Roxane, son expression se durcissant.

— Eulalie s'est fait enlever, expliqua-t-il gravement.

Roxane se leva immédiatement, l'air choqué.

— Quoi ? Mais par qui ? Une mafia rivale ? demanda-t-elle.

— Je t'expliquerai en chemin. Viens avec nous, il n'y a plus une minute à perdre. Elle n'est probablement plus dans le pays.

Roxane hocha la tête, perplexe.

— Pourquoi moi ? Ce n'est qu'un petit gang de rebelles, non ?

— Non, c'est Diego, répondit Dokyung.

— Diego ? Mais c'est le bras droit de il doit y avoir une bonne raison dok ! s'exclama-t-elle.

— Oui, mais peut importe je ne lui pardonnerai jamais, dit Dokyung en la pressant vers la sortie.

Ils montèrent dans la voiture en direction de l'aéroport, où Kaito et les autres les attendaient. A leur arrivé le jet décolla immédiatement.

Quelque part, sur une terrasse au bord de la mer, Eulalie se réveilla, étendue sur un transat.

Devant elle, un homme émergeait de la piscine.

— Ah, tu es enfin réveillée, ma jolie, dit-il avec un sourire.

— Où suis-je ? Et qui es-tu ? demanda-t-elle, furieuse, 

— Tu es chez moi à Rio de Janeiro.

Eulalie paniqué s'emparait d'un couteau posé sur une table à sa droite.

L'homme sortit de l'eau et attrapa son poignet avec force, lui arrachant le couteau des mains et le jetant au sol.

Eulalie lui demanda :

— Qui es-tu ? 

— Je suis Marcel Nacho, fils de Fernando Nacho, et l'actuel Alpha du Brésil, dit-il d'un ton plus dur.

Un frisson parcourut le corps d'Eulalie. Elle se rappela les paroles de Dokyung : « Marcel était un ami proche, il vit au Brésil. Notre père, Fernando, était le chef de l'Ouest avant moi. »

— Tu es l'ami d'enfance de Dokyung, non ? demanda-t-elle, troublée.

— Ami d'enfance ? Non, Dokyung et moi sommes plutôt comme des frères. Je suis le fils biologique de Fernando, le chef de l'Ouest avant Dokyung, dit-il en se servant un verre.

Eulalie fronça les sourcils, méfiante.

— Dokyung a unifié l'Ouest, le Sud, le Nord, et l'Est. Il est l'Alpha de Séoul, répliqua-t-elle avec confiance.

— Oui, je sais. Mais tu vois, toi et moi allons passer beaucoup de temps ensemble, ma chère Eulalie. Nous avons beaucoup de choses à nous dire, ma belle-sœur, dit-il avec un sourire énigmatique.