18. Désintox

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Une fois au centre, Kidd renseigne ses informations personnelles, puis un médecin vient discuter avec nous de ce qui nous amène. 
Il prend note de ce que Kidd a pu consommer ces dernières semaines, des observations que j'ai pu faire sur son comportement, et bien sûr, son cancer et le timing serré que l'on a pour le désintoxiquer. Puis, il nous explique le procédé et les conséquences du sevrage sur le court et long terme.
Une fois toutes les information échangées, on fait une visite du centre avec un infirmier, et on arrive à la chambre où Kidd restera pendant 1 mois. Il nous laisse seuls ensuite, et me disant que ça serait bien que je sois revenu dans 10 min maximum. 
Je le remercie, le mets presque dehors, et ferme la porte, pas à clé car il n'y a pas de serrure à l'intérieur. Tant pis.
Je me tourne vers Kidd, qui fond déjà sur moi et m'embrasse à pleine bouche. Il faut croire que les mots "aucune visite pendant un mois" l'a impacté et qu'il veut me dire au revoir comme il se doit. 
Je réponds à son baiser, et le fait reculer jusqu'à son nouveau lit, totalement inconfortable apparemment.

Kidd : tu vas trop me manquer, je pensais qu'il y aurait au moins des visites autorisées...
Moi : je sais, mais ça va aller. Au début, tu ne penseras même pas à moi, et après, ça te permettra de tenir, t'inquiète pas. Et surtout, n'oublie pas. Je t'aime. Je t'attendrai.
Kidd : putain j'ai l'impression que je vais en prison.
Moi : pff, mais non. Si t'allais en prison, j'irai avec toi. 

Il rigole, et m'embrasse à nouveau, en me faisant basculer sur le côté. Collé à moi, il passe ses mains sous mon t-shirt pour toucher ma peau déjà brûlante. Il m'excite beaucoup trop vite, c'est terrible. Surtout qu'on ne peut pas faire ça ici et maintenant, mais il n'est visiblement pas d'accord. 
Alors je rattrape ses mains, et les remets au dessus de mon haut, et m'amuse à le regarder bouder.

Moi : dans un mois, promis.
Kidd : je sais...mais tu m'excites trop...
Moi : toi aussi je te signale. Ca va être long pour moi aussi.
Kidd : c'est vrai. Je t'aime aussi au fait. Vraiment. Même si y a eu un...dérapage avec l'autre connard.
Moi : je me doute bien que t'étais pas dans ton état normal à ce moment là. Mais lui, je suis sûr qu'il savait ce qu'il faisait. C'est pour ça que je vais aller le voir ce soir. 
Kidd : tu vas le frapper ?
Moi : je verrais. Allez je veux un dernier câlin et après j'y vais.

Il me serre donc contre lui une dernière fois, avant de me relâcher. Je me redresse et me lève du lit, tandis que Kidd s'assoit en tailleur sur le matelas. Je lui souris, l'embrasse un dernière fois, et quitte sa chambre sans me retourner. 
Je chasse les larmes qui tentent de se frayer un chemin jusqu'à mes yeux, vais à l'accueil finir de remplir de la paperasse, puis sors pour prendre une grande bouffée d'air. 
Le temps de marcher jusqu'à la voiture, je me suis calmé, alors je décide d'aller voir cet enfoiré qui a drogué mon mec.
Heureusement, il arrive plutôt loin du centre, donc ça me laisse le temps de réfléchir à ce que je vais faire. 
Une fois arrivé, j'observe l'immeuble délabré devant moi, me demandant à quel moment Kidd a pu penser que c'était une bonne idée d'entrer là dedans. Il n'a probablement même pas remarqué ce détail plutôt imposant. 

Bon, autant que je fasse ça le plus vite possible. J'allais chercher le nom sur l'interphone, quand une personne sort de l'immeuble en même temps. Une petite vieille qui peine à tenir la porte en même temps que de sortir son cabas pour sans doute aller au marcher. Je l'aide donc gentiment, descendant sa charge et tenant la porte pour elle.

Femme : merci jeune homme. La politesse est bien rare ici, vous n'habitez donc pas dans cette immeuble.
Moi : non, je l'admet. Je cherche un homme nommé Takumi Saito, vous savez à quel étage il habite ?
Femme : oh que oui, c'est mon voisin du dessus, il passe son temps à faire la fête ça m'empêche de dormir ! Les policiers refusent de venir ici parce que c'est trop dangereux apparemment. Je ne sais aps ce que vous lui voulez, mais vous devriez repartir.
Moi : c'est option n'est pas envisageable. Quel étage s'il vous plait ?
Femme : bon, au moins j'aurai prévenu. 4ème, la première porte à droite. Bon courage.
Moi : merci. Bonne journée madame.

Elle me sourit, puis s'en va, tandis que je file au 4ème étage. J'avise à ma droite une porte plus abimée que les autres, et la tambourine, jusqu'à ce que le verrous s'enclanche de l'autre côté. La porte s'ouvre, et un homme de mon âge, tatoué de partout aux cheveux gris apparait devant moi. Là vache, au moins je suis sûr d'être le genre de Kidd là.

Takumi : t'es qui et tu veux quoi ?
Moi : mmh, charmant...
Takumi : quoi ?
Moi : oh, désolé, tu dois être trop défoncé pour comprendre. Je suis Law, le mec de Kidd, tu sais ce gars que t'as drogué et qui est devenu addict maintenant.
Takumi : ah, oui, Kidd, le gars du garage ! Trop sexy ce gars, il suce bien en plus. T'es son mec ? J'pensais que t'étais mort, il dit que t'es suicidaire.
Moi : et il t'as dit aussi pourquoi ?
Takumi : nan, il avait la bouche pleine désolé.

Bon, là, c'est trop. Je lui colle mon poing dans la figure, le faisant tomber à la renverse. J'entre donc chez lui, ferme la porte à clé et garde la clé dans ma poche. Je m'accroupis au niveau de sa tête en sang, et le fait me regarder.

Moi : je suis devenu complètement taré après avoir buté quelqu'un. Ce qui est bien, c'est que je peux te raconter tout ça car si tu mets un pied dans un commissariat, tu vas te faire arrêter, c'est drôle nan ?
Takumi : si t'avais buté quelqu'un, tu serais déjà en taule.
Moi : sauf si ce quelqu'un était le chef de la mafia locale donc j'ai hérité...désolé, mais tu as contrarié la mauvaise personne en faisant de l'amour de ma vie un camé cancéreux.
Takumi : quoi ?
Moi : Kidd a un cancer. Il va passer un mois en désintox, sans nouvelle de moi, puis perdre tout ses cheveux et la moitié de son poids et de ses muscles. Tout ça, à cause de toi.
Takumi : eh, c'est pas de ma faute s'il en a pris, je lui ai pas mis la coc' dans le nez de force !

Il se redresse, enfin, tente du moins, mais je le replaque au sol et attrape son menton fermement.

Moi : tu n'iras nul part avant qu'on ai fini.


Loin des yeux, près du cœur - LawKidd TOME 2Où les histoires vivent. Découvrez maintenant