Chapitre 5

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Djibril

"Cette entaille est mon compagnon de vie"

En essayant de te comprendre je me suis perdue, pourquoi?

J'essaye pour une fois de me mettre à ta place mais c'est peine perdu..

J'essaie mais en vain.

Rien qui pourrait justifier ton acte.. rien.

Rien qui pourrait te persuader de tout détruire.

Tout était si parfait, on était heureux. Un mot qui ne fait plus partie de mon vocabulaire à présent.

N'avais tu pas au moins une once d'affection pour moi? Pour mère? On était si insignifiant à tes yeux.

Maintenant tout est noir, comme tomber dans un cauchemard sans fin, un ciel sans nuage, une nuit sans étoiles, un trou sans issue..

Pourrais-je accorder mon pardon à un lâche ?

Non, père.

Je ne vais pas m'arrêter à cause d'une entaille. Une entaille pourtant profonde..

En essayant de te comprendre je me suis perdue, pourquoi?

Le liquide froid glisse le long de ma gorge, me faisant tomber droit dans les enfers de la réalité. C'est avec difficulté que j'avale sans retenir une grimace désapprobatrice.

Je m'étais perdue de vue une seconde de trop sur mon thé, pour me perdre dans la pénombre de mes supplices, me languir de la sorte avait des conséquences, le passé a vraiment un goût amer, je ne préfère pas me ressasser mon cauchemar et encore moins dans cette petite cafeteria.

Ne perdant plus de temps, je me lève en voulant à tout prix quitter cet endroit soudainement devenu beaucoup plus étroit, suffocant. En dehors de la cafétéria, le vent glacial me frappe de plein fouet. Je renifle légèrement, puis un léger frisson s'empare de moi quand j'enfonce mes écouteurs dans mes oreilles.

Le vent glacial n'est pas mon fort, je secoue la tête, pris de froid, légèrement couvert par un simple slim qui me colle à la peau, clairsemé et d'un simple short, qui sont tous de la même couleur grise. J'aurais probablement fait mieux de me couvrir un plus avec ce temps défavorable.

Mais cela fait longtemps que ce genre de futilités ne m'atteigne plus.

Il n'est que sept heures du matin, ça fait presque une heure que je cours les kilomètres de mon quartier paisible, une heure que le fantôme de mon père vagabonde dans mes pensées, une heure que des questions sans réponses me turlupines, une heure, que je pensait reposant, n'étais qu'en réalité un sembla de torture.

Alors que j'arrive devant mon établissement, je révèle les yeux sur le building, bien New-yorkaise, je laisse pendre mes écouteurs sur mes épaules et seulement là, je réalise le volume assourdissant, je bouge et pénètre dans mon chez moi.

En remarquant mon arrivée, je vois du coin de l'œil la réceptionniste qui m'offre un sourire mielleux auquel je ne réponds qu'avec froideur et impassibilité, la gaieté qui animait son regard disparaît en voyant que ma neutralité lui est adressée.

Je lui ai fait comprendre que mon intérêt pour elle est tout bonnement inexistant, l'information n'a pas dû passer puisqu'avec son regard d'affamer, elle ne veut pas me lâcher le cul. Pathétique.

Je l'ignore royalement et continue mon chemin, les femmes ne sont que distraction et ennuie. L'amour n'est qu'un putain de parasite, je déteste l'effet qu'il a sur les gens, c'est juste pathétique. Jamais je me permettrais de me laisser distraire par le sexe opposer.

WAITRESSOù les histoires vivent. Découvrez maintenant