Des sucettes pour Satan et une pause café pour Dieu.

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Dieu, installé confortablement sur son trône céleste, l’air pensif, jeta un regard vers Jésus et Nan Maria.

— Écoutez, j’ai pris une décision importante , commença-t-il, sa voix résonnant comme un tonnerre lointain. Je vais enfin réparer les injustices de ce monde. Rendre aux humains ce qui leur appartient depuis longtemps.

Jésus leva les sourcils, visiblement impressionné.

— Oh... noble décision, Père , dit-il avec gravité.

Nan Maria, elle, esquissa un petit sourire en coin.

— Vraiment louable comme initiative , ajouta-t-elle.

Dieu hocha la tête, satisfait, puis se leva, se racla la gorge, prêt à annoncer son plan comme un grand chef dévoilant une stratégie militaire.

— Bon, pour y arriver, je vais classer les humains en fonction de mes immenses richesses.

Il fit une pause dramatique, observant le silence qui régnait dans la salle céleste, comme s'il attendait une salve d’applaudissements. Voyant que personne ne bougeait, il poursuivit.

— Aux riches, je vais affermir leur foi. Leur donner un cœur pur et, surtout, l’amour de leurs semblables. Ils deviendront de bons patrons, généreux, adorables... enfin... c’est l’idée.

Jésus acquiesça d’un hochement de tête sérieux. Nan Maria, elle, semblait déjà planifier les détails dans sa tête.

— Aux employés , reprit Dieu, je ferai naître un sentiment de reconnaissance. Vous savez, un petit merci par-ci, un sourire par-là, histoire qu’ils puissent ensuite aider les commerçants. Et ces commerçants, je vais faire prospérer leurs affaires, qu’ils deviennent riches comme Crésus... mais gentils, hein, pas comme ces vieux avares grincheux.

— Et pour les handicapés ? demanda Nan Maria, toujours aussi soucieuse de bien faire.

Dieu leva la main, comme pour dire qu’il n’avait pas oublié.

— Je vais faire naître un sentiment de compassion dans tous les cœurs humains. Qu'ils se sentent enfin à leur place, respectés. Parce que, sérieusement, ça commence à bien faire cette histoire. Tout le monde devrait se serrer les coudes !

Nan Maria applaudit légèrement, presque mécaniquement.

— Bien pensé, Père. Puis, elle ajouta : Il faudrait aussi penser aux dirigeants, leur donner une petite dose d’humilité, non ? S’ils continuaient sur cette lancée, on va avoir encore des guerres interminables comme entre la Russie et l'Ukraine, ou Israël et la Palestine...

Dieu hocha la tête.

— Pas faux. Ceux-là, je vais les remettre à leur place avec une bonne dose de modestie. Ça évitera que la Terre ne devienne un champ de bataille.

Jésus, profitant du moment, intervint à son tour :

— Et les enfants, Père ? Ils doivent apprendre à aimer leur prochain dès le ventre de leur mère. Faut qu’on leur inculque ça très tôt.

— Exact ! Et pour les femmes stériles, je vais leur accorder la maternité. Elles méritent aussi de connaître la joie d'être mères. Quant aux hommes en galère financière, je leur file un petit coup de pouce en intelligence divine pour résoudre leurs affaires. Hop, c’est réglé !

Nan Maria leva les yeux au ciel.

— Et les orphelins ? Ils doivent trouver des familles aimantes, Père. Ils méritent d'être heureux aussi.

— Pas de problème. Je vais leur faire ce cadeau.

— Et les malades mentaux ? ajouta-t-elle rapidement.

Dieu sourit.

— Je vais leur accorder la clarté d'esprit. Qu’ils soient enfin libres de leurs tourments.

Tout semblait parfait dans ce plan cosmique, mais c’est alors que Raphaël entra brusquement dans la salle céleste, tout essoufflé, l’air affolé comme un ange qui aurait perdu ses ailes.

— Père ! Père ! cria-t-il. Satan et ses disciples viennent de nous déclarer la guerre ! Ils ont détourné les prières des croyants !

Dieu resta calme, presque indifférent. Il plissa légèrement les yeux, se tourna vers Raphaël et dit avec un ton désinvolte :

— Va lui dire que je lui paierai ses sucettes comme promis. Pas besoin de tout ce tapage pour ça.

Jésus se retint de rire tandis que Nan Maria pouffait discrètement.

— Sérieusement, Raphaël , ajouta Dieu. Qu’il arrête de faire son cirque. On sait tous qu’il ne peut rien faire sans ses sucettes à la fraise. Alors on va lui en envoyer quelques boîtes, et il se calmera.

Raphaël, perplexe, ne savait pas s'il devait vraiment transmettre le message. Mais Dieu, lui, était imperturbable, bien décidé à ne pas se laisser distraire.

— Bon , reprit-il, revenons à nos affaires. Il est temps de remettre de l’ordre dans ce monde. D’ailleurs, Jésus, Nan Maria, qu’en pensez-vous ? Avec tout ça, les humains seront-ils enfin heureux ?

Jésus, toujours sérieux, répondit prudemment :

— D’une certaine manière, Père, mais ils devront aussi apprendre à prier correctement pour éviter les pièges de Satan.

Dieu fronça les sourcils, se gratta la barbe divine et resta silencieux un moment.

— Hmm...

Il fit alors quelque chose d’inattendu. Il se tourna, non pas vers Jésus, ni Nan Maria, mais vers... nous. Oui, nous, Génial et Lorthe.

— Attendez une minute... Génial, Lorthe... vous deux là, oui, vous qui êtes en train d’écrire tout ça... est-ce que vous comptez finir cette histoire un jour ?

Il secoua la tête, un sourire en coin.

— Non parce que... il éclata de rire, vous êtes en train de révéler tous mes plans secrets au monde entier. Sérieusement, vous n’avez pas d’autres choses à raconter ? Vous allez vraiment dévoiler tous mes problèmes comme ça ?

Il prit un ton théâtral, s’adressant directement aux lecteurs, comme un comédien brisant le quatrième mur.

— Mes chers humains, vous pensiez que j’étais juste là-haut à gérer tout ça tranquille, les doigts de pied en éventail ? Eh bien non ! Moi aussi j’ai mes petits soucis !

Il se mit à rire encore plus fort, secoué par des éclats divins. Même Jésus ne put s’empêcher de sourire.

— Bon, assez rigolé. Il s’étira comme s’il venait de terminer une longue journée de travail. Je vais aller me reposer un peu. C’est que ça fatigue, tout ce boulot.

Puis, se tournant vers nous une dernière fois, il dit en riant :

— Continuez si vous voulez... mais moi, je vais faire une petite sieste céleste. Vous avez compris ? C’est l’heure de ma pause divine !

Sur ces mots, il disparut tranquillement, laissant Jésus et Nan Maria échanger des regards amusés. Satan, de son côté, attendait toujours dans l’ombre, légèrement vexé...

Fin !

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⏰ Dernière mise à jour : Oct 08 ⏰

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