Une main lui agrippa les cheveux d'un coup sec, l'attirant vers le bas et l'empêchant de se relever. Elle se remit à genoux, à côté des autres qui étaient pour la plupart étendues, lascives, ne portant qu'un fin voile sur le corps. Elle pouvait sentir le satin glisser sur ses tétons durcis par la brise légère qui vint les caresser délicatement. Elle tourna la tête vers celui qui avait fait d'elle sa captive et lui sourit tendrement. Captive, peut-être, mais elle avait pourtant tout fait pour se retrouver à cette place. La femme qui se trouvait sur sa gauche tendit la main et vint lui caresser l'entrejambe, toujours sous le regard avide de son ravisseur qui se délectait du spectacle.
La brise légère se fit plus insistante, et elle pouvait sentir son entrejambe couler. La femme qui la caressait commença à émettre des bruits insistants qui résonnèrent de plus en plus fort et commençaient à provoquer une cacophonie qui dénotait fortement avec le calme luxurieux du lieu.
Soudain, le carillon de l'horloge retentit de plus belle, tirant définitivement Cendrillon de son rêve délicieux. Reprenant peu à peu ses esprits, elle retira sa main qui s'était glissée dans son entrejambe pendant son sommeil et ouvrit les yeux péniblement.
Chaque nuit, elle faisait le même rêve, à peu de détails près. Elle était captive d'un homme, et devait le servir en même temps que des dizaines d'autres femmes. Chaque nuit, elle se souvenait un peu plus des couleurs, des ombres, des personnes qu'elle rencontrait, goûtait, léchait. Toutes étaient exquises et toutes avaient un goût particulier.
Pourtant, une fois encore, ce n'était ni leur langue, ni leurs doigts aventureux qui l'avaient réveillée, mais bien le carillon de cette horloge qui ne la laissait jamais en paix.
Elle serait pourtant bien repartie faire un petit tour dans son pays imaginaire, s'abandonnant çà et là, et laissant libre cours à ses désirs.
La cloche la reliant directement à la chambre de sa demi-soeur, Javotte, stoppa net ses pensées, et l'obligea à se lever pour préparer le petit-déjeuner de la maison.
Elle fit un brin de toilette rapide, se sécha et enfila sa tenue quotidienne: une jupe mi-longue, un chemisier et un long tablier par-dessus la taille. Elle descendit ensuite l'escalier en direction de la cuisine, le seul endroit où elle devait se trouver le matin. Elle prépara un thé pour ses deux demi-soeurs et sa belle-mère, et déposa dans les assiettes de chacune une belle tranche de cake.
Une fois les petits-déjeuners déposés dans les chambres respectives, elle continua ses tâches quotidiennes qui n'avaient rien d'intéressant, mais qui avaient au moins le mérite de lui laisser l'espace nécessaire pour continuer à penser aux rêves qui peuplaient ses nuits.
Les journées étaient routinières et se divisaient entre les tâches ménagères, la cuisine et la tenue de l'immense demeure dans laquelle Cendrillon résidait avec ses deux demi-soeurs et sa belle-mère. Toutes les trois n'accordaient aucun crédit à Cendrillon et ne trouvaient manifestement nul intérêt dans le fait de lui parler, ne serait-ce que quelques minutes par jour. Leur fortune, pourtant héritée du père de Cendrillon, représentait la seule chose dont elles pouvaient se vanter, ne pouvant trouver vanité ni dans leur intelligence ni dans leur beauté.
Quand la maisonnée dormait, ou vaquait à ses occupations, et qu'elle se retrouvait seule, comme finalement la plupart du temps, Cendrillon se réfugiait dans ses rêves et son imaginaire. Elle avait bien quelque compagnie grâce aux animaux qui vivaient avec elles, mais ce qu'elle aurait aimé, c'était une compagnie humaine, quelqu'un qui se serait intéressé à elle, qui lui aurait montré de l'intérêt, quelqu'un qui l'aurait trouvée jolie.
Lorsqu'elles ne se moquaient pas d'elle, ses soeurs n'avaient qu'un seul mot à la bouche: mariage. En effet, pas un jour ne passait sans qu'une des deux ne parle du Prince tant convoité dans tout le Royaume et de la recherche de sa promise. Des rumeurs circulaient depuis plusieurs semaines, voire plusieurs mois, sur ces recherches dont personne ne connaissait réellement les détails, mais dont tout le monde parlait.
Tandis que les uns murmuraient sur les marchés que le Prince voulait un héritier, d'autres clamaient à qui voulait l'entendre que ses recherches étaient tout autres, bien qu'on ne sache jamais vraiment de quoi il s'agissait.
Cendrillon, elle, ne voulait ni mariage ni bébé, mais ne l'aurait jamais dit à voix haute, et de toute façon, personne ne l'aurait écoutée. Quand cette idée semblait être une obsession pour ses soeurs, elle, avait des envies tout autres. Elle n'aimait pas servir ses soeurs ou sa belle-mère, elle n'aimait pas être considérée comme une moins que rien, mais l'idée du service lui plaisait tout de même. Elle aimait être utile et donner un peu de bonheur à ses hôtes à travers sa cuisine, même s'ils ne la remerciaient jamais pour ses services, puisqu'ils n'étaient pas autorisés à le faire.
Elle aurait aimé pouvoir être félicitée pour ce qu'elle faisait, juste un peu de gratitude qui lui aurait confirmé qu'elle faisait les choses correctement.
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Sévices au château
Fiksi PenggemarEt si Cendrillon n'avait pas le destin qu'on lui connaissait? Et si le Prince devenait le personnage central de l'histoire, ne jouant qu'avec ses envies et ses désirs?