Moved

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Quand Antoine ouvrit  les yeux, une douleur sourde irradia dans tous ses membres. Il cligna  plusieurs fois des paupières, cherchant à s'habituer à la lumière vive  qui inondait la pièce. Il réalisa qu'il avait oublié de fermer les  volets la veille, un détail qui l'intrigua. C'était inhabituel. 

Une  main tremblante se porta à son front, tentant d'apaiser la douleur qui  lui martelait le crâne. Il voulut se tourner mais son regard se figea. À  ses côtés, un corps s'étendait, la peau dorée par les premiers rayons  du soleil, les cheveux en bataille et un bras musclé reposant  nonchalamment sur l'oreiller.

Il se redressa d'un coup, le  cœur battant à tout rompre. Il lui fallut de longues secondes pour  comprendre que l'homme qui partageait son lit n'était autre que Léon. 

Son Léon. 

Celui  qui hantait ses pensées, qui réveillait en lui des désirs inavouables  depuis si longtemps, était là, endormi. Un frisson parcourut Antoine  alors qu'il souleva timidement la couverture : Léon était nu. Totalement  nu.

Soudain, les souvenirs de la nuit passée le frappèrent de  plein fouet. Il se rappela du métal froid de la porte, des bras  puissants de Léon qui l'avaient soulevé, ses cuisses agrippées fermement  autour de lui, les mouvements profonds et pressés, les gémissements  étouffés qu'il avait à peine pu retenir. Il se revoyait, blotti contre  lui alors que Léon lui avait murmuré d'une voix rauque un « chez toi » à  peine audible. Il étaient rentrés chez Antoine et il n'avait pas fallut  cinq minutes avant que Léon se fonde à nouveau en lui. 

Et  maintenant, ils étaient là. Dans son lit. Après une nuit aussi torride  que les images qui revenaient à Antoine, chaque sensation confirmée par  les marques encore présentes sur son corps.

Léon ouvrit  lentement les yeux, émergeant des brumes du sommeil. Un instant, il  sembla désorienté, son regard balayant la pièce puis il poussa un léger  soupir en passant une main sur son visage comme pour chasser les  dernières traces de fatigue. Ses doigts glissèrent sur ses joues mal  rasées puis s'attardèrent un moment sur ses yeux encore un peu lourds. 

Antoine, assis à côté de lui, l'observait en silence, le cœur battant trop fort.

  Léon tourna enfin la tête vers lui, ses yeux clairs empreints d'une  intensité qui fit frissonner Antoine. Pendant une seconde, l'incertitude  suspendit le moment : que se dit-on après une telle nuit ? 

Léon sembla prendre conscience de la situation, un sourire presque imperceptible se dessinant sur ses lèvres.

« Salut.» murmura-t-il, la voix encore rauque de sommeil.

Antoine  frissonna, surpris par voix de Léon. Son cœur s'emballa encore plus,  ses pensées se bousculaient sans qu'il parvienne à mettre de l'ordre  dans ce chaos intérieur. Il balbutia un "bonjour" rapide, à peine  audible, se sentant vulnérable sous le regard perçant de Léon.

  Le silence qui suivit sembla s'étirer, lourd et incertain tandis  qu'Antoine baissait les yeux, son esprit incapable de se détacher des  événements de la nuit passée. Sa peau portait encore les traces de la  passion qu'ils avaient partagés. Léon avait prit un malin plaisir à le  marquer, son cou en était presque violet, ses cuisses étaient couvertes  de morsures tendre.
« Ça va ? » demanda Léon, brisant le silence,  sa voix plus douce cette fois, empreinte d'une sincérité qui déstabilisa  Antoine.

Antoine releva timidement la tête, croisant à nouveau le regard de Léon. 

«  Oui... je crois. » répondit-il, sa voix incertaine mais teintée d'une  étrange excitation qui trahissait ses véritables émotions.

Léon  sourit doucement, un sourire qui sembla déborder de confiance, et se  redressa lentement dans le lit. Ses gestes étaient décontractés comme si  tout cela était la chose la plus naturelle au monde. Il se passa une  main dans ses cheveux, tentant de les discipliner, avant de jeter un  coup d'œil à Antoine, toujours tendu et hésitant à ses côtés.  Visiblement à l'aise avec la situation, il s'étira légèrement, son corps  musclé se mouvant avec une aisance qui faisait grimper la nervosité  d'Antoine d'un cran.

« On dirait que tu as un peu de mal à  émerger ce matin ou c'est ma présence qui fait ça ?» lança Léon avec un  léger sourire amusé, brisant l'embarras avec sa désinvolture habituelle.

  Antoine ouvrit la bouche pour répondre, mais aucun son n'en sortit. Il  ne savait même pas quoi dire. Comment Léon pouvait-il être aussi détendu  après une nuit pareille ? Lui, de son côté, sentait chaque seconde  passer comme une éternité. Les pensées s'entrechoquaient dans son  esprit, entre le désir persistant et la confusion totale.

Léon s'approcha légèrement, une lueur malicieuse dans les yeux. 

Mister Perfectly FineOù les histoires vivent. Découvrez maintenant