Just a Dream

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La pluie tombait doucement sur les pavés, enveloppant la ville d'une mélancolie que rien ne semblait pouvoir dissiper. Antoine fixait l'horizon, perdu dans ses pensées. La vérité avait éclaté comme une tempête inattendue, brisant tout ce qu'il pensait connaître.

Léon. Cet homme avec qui il avait partagé des moments si intimes, des éclats de rire et des promesses silencieuses. Tout cela n'était qu'une illusion, un mensonge savamment orchestré.

Antoine serrait les poings, le regard rivé sur la fenêtre de son petit appartement, observant les gouttes de pluie qui glissaient le long du verre comme toutes larmes invisibles qu'il refusait de laisser couler.

Comment avait-il pu être aussi aveugle ? Léon avait été parfait, trop parfait. Son sourire était toujours à la bonne place, ses mots doux toujours au bon moment. Jamais une fausse note, jamais un doute. Antoine se demandait maintenant combien de fois Léon avait dû rire de sa naïveté, en secret, le soir en retrouvant cette autre personne, cette femme dont Antoine ignorait l'existence jusqu'à ce que tout lui explose à la figure.

Cela faisait une semaine qu'ils s'étaient disputés, une querelle violente qui avait laissé des traces profondes en Antoine. Depuis, il n'avait de cesse de ressasser leurs moments ensemble, de réanalyser chaque regard, chaque geste, à la recherche d'un indice, d'une trahison dissimulée dans le moindre détail. Mais rien. Léon avait été trop habile, un manipulateur né. Tu es parfait avait-il murmuré plus d'une fois, et Antoine avait cru à ces mots, s'y accrochant comme à une bouée de sauvetage dans un océan d'incertitudes.

Mais cette bouée s'était dégonflée sous le poids de la vérité. Léon ne l'avait jamais aimé. Il n'était qu'une distraction, un passe-temps dans une vie bien remplie d'autre part, dans une relation secrète avec une femme qu'il fréquentait depuis plus d'un an. Cette révélation avait tout changé. Tout ce qu'Antoine croyait solide s'était effondré, laissant un gouffre béant dans son esprit. Il ne comprenait toujours pas comment Léon avait pu cacher une telle vérité avec une telle aisance. C'était comme si cette femme n'avait jamais existé pour lui. Jamais un mot à son sujet, jamais un geste suspect, jamais la moindre hésitation qui aurait pu trahir ses véritables sentiments.

Antoine était épuisé, émotionnellement vidé par cette prise de conscience. Les insomnies étaient devenues ses compagnes quotidiennes, son esprit tournant sans cesse en rond, cherchant des réponses à des questions qu'il n'osait même pas formuler à voix haute. Pourquoi ? Pourquoi avait-il joué avec lui de cette façon ? Était-ce pour le simple plaisir de manipuler ? Ou bien, au fond, y avait-il eu une petite parcelle de vérité dans ces sourires, une ombre d'affection, même fugace ?

Chaque jour, Antoine se débattait avec ces pensées, s'enfonçant un peu plus dans cette spirale de doutes et de regrets. Mais au fond de lui, il savait que chercher des réponses ne ferait qu'amplifier sa souffrance. Léon ne lui devait rien. Il ne lui devait ni explication, ni excuse. C'était cela qui rendait les choses encore plus insupportables. Le jeu était terminé mais Antoine se retrouvait seul à ramasser les pièces du puzzle, à essayer de reconstruire quelque chose qui n'avait peut-être jamais existé.

Il y avait cette petite voix, au fond de lui, qui chuchotait des vérités cruelles, qu'il refusait d'écouter jusqu'à maintenant. Tu as toujours su, murmurait-elle. Tu savais qu'il te mentait, mais tu voulais y croire. Parce que c'était plus facile, parce que c'était beau.


Antoine soupira profondément, le poids de cette pensée s'écrasant sur ses épaules. Peut-être avait-elle raison, cette voix, cet instinct qu'il avait ignoré trop longtemps.

Mais maintenant, tout cela était derrière lui, du moins en apparence. Il n'avait plus d'autre choix que de faire face à la vérité, aussi douloureuse soit-elle. Le sourire de Léon, ses caresses, ses promesses n'étaient que des mirages dans un désert de mensonges.

Antoine se releva finalement, le regard vide, l'esprit encore brumeux. Il savait qu'il lui faudrait du temps, beaucoup de temps, pour guérir de cette trahison. Mais il devait commencer quelque part, même si chaque pas en avant semblait lui coûter une part de lui-même.

Le vent soufflait doucement à travers la fenêtre entrouverte, chassant les dernières traces de la pluie. Antoine ferma les yeux, cherchant un semblant de paix dans le silence. Il n'y avait plus de Léon, plus de faux espoirs. Il ne restait que lui et cette réalité cruelle à laquelle il devait enfin faire face.

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⏰ Dernière mise à jour : 5 days ago ⏰

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