Mister Perfectly Fine

This is why we can't have nice things

Ce soir, Antoine avait tout préparé. Il avait passé des heures à ranger son appartement, allumé des bougies un peu partout, espérant créer une ambiance plus détendue, plus intime, mais sans les débordements habituels. Il voulait que cette soirée soit différente. 

Après tout, Léon et lui n'avaient jamais vraiment pris le temps de se parler, de se connaître au-delà de l'attraction physique explosive qui les avait liés jusque-là.

Il vérifia une dernière fois son téléphone pour voir s'il avait reçu un message de Léon. Rien. Il inspira profondément en s'asseyant sur le canapé, se demandant si cette fois, ils arriveraient à tenir une conversation sans que cela se transforme en une partie de jambes en l'air avant même d'avoir fini de dîner. 

C'était le but, non ? Créer quelque chose de plus solide que des rencontres furtives, du désir brut, et des ébats torrides. Il savait que Léon était aussi impatient que lui, sinon plus, mais il espérait secrètement qu'ils pouvaient aller au-delà.

La sonnette retentit. Antoine se redressa, essuyant les paumes moites sur son pantalon. Il ouvrit la porte, un sourire collé aux lèvres, essayant de masquer sa nervosité.

« Bonsoir... » dit-il, la voix douce mais un peu tendue.

Léon, lui, n'avait aucune intention de prendre les choses lentement. À peine entré dans l'appartement, il saisit Antoine par la taille et l'attira contre lui. Le baiser fut instantané, passionné, brûlant. Antoine avait à peine eu le temps de refermer la porte derrière eux que Léon s'était déjà emparé de sa bouche avec une fougue qu'il reconnaissait trop bien.

Antoine, malgré l'intensité du moment, posa ses mains sur les épaules de Léon et tenta de reprendre son souffle, rompant le baiser à contrecœur.

« Hé, attends, attends... » murmura-t-il en esquissant un sourire nerveux. « On peut peut-être... ralentir un peu, tu crois pas ? J'avais prévu un dîner... des trucs normaux, tu sais ? Genre, discuter, se poser... sans forcément finir dans mon lit tout de suite. »

Léon arqua un sourcil, amusé. Il passa une main dans ses cheveux et ricana doucement. 

« Discuter ? Tu veux vraiment discuter là, tout de suite ? » Il jeta un coup d'œil autour de lui, repérant les bougies, la table dressée avec soin. « T'es sérieux avec tout ça ? »

Antoine rougit légèrement, un peu embarrassé. 

« Oui, je suis sérieux. Je veux qu'on prenne le temps de se connaître, tu sais, sans que ce soit toujours... intense. » Il fit un geste vague avec les mains, comme pour désigner l'intensité sexuelle palpable qui flottait entre eux à chaque instant.

Léon soupira mais un sourire en coin trahissait son amusement. 

« D'accord, on fait comme tu veux, chef. Mais ne t'attends pas à ce que je sois un garçon sage toute la soirée. »

Antoine sourit, un peu soulagé. 

« Je ne te demande pas d'être sage. Juste de... prendre le temps. Ça pourrait être sympa, non ? »

Léon le dévisagea, son regard toujours chargé de désir, mais il hocha la tête. 

« Ok, on joue le jeu. Mais je te préviens, si tu me regardes avec ces yeux-là encore une fois, je ne promets rien. »

Antoine éclata de rire, détendant enfin l'atmosphère. 

« Je vais essayer de ne pas te provoquer alors. »

Ils passèrent à table. Antoine tenta de lancer des discussions sur des sujets légers, banals, pour essayer de détourner leurs pensées du lit qui les attendait dans la pièce voisine. Ils parlèrent musique, boulot, amis communs, mais l'attraction entre eux flottait dans l'air, indéniable. Chaque regard échangé, chaque rire partagé, était chargé de sous-entendus.

Et malgré tous ses efforts, Antoine sentit la tension grimper à chaque seconde. Léon jouait le jeu, certes, mais il n'était pas dupe. Ses regards étaient de plus en plus appuyés, ses gestes de plus en plus intimes. Une main qui effleurait la cuisse d'Antoine sous la table, un sourire qui en disait long sur ses intentions.

Finalement, alors qu'ils finissaient le dessert, Léon se leva lentement, s'approcha d'Antoine et murmura à son oreille, d'une voix rauque :