Secrets Euthymiques

Chapitre 12) Un dernier espoir ?

PDV EI du passé :

Les jours qui suivirent la mort de Raiden furent flous, presque irréels.
J’étais retournée au Tenshukaku, mais ce palais n’avait plus rien de la demeure qu’il était autrefois.
Chaque mur semblait porter l’écho de Kuni, chaque couloir une ombre de son rire.
Mais tout n’était que silence, un vide écrasant.
Je ne pouvais plus ressentir que la douleur. Cette perte incessante, ce gouffre sans fond. C’était comme si une partie de mon âme avait été arrachée, une partie de moi-même que je ne retrouverais jamais. Kuni, mon fils, mon trésor… disparu. Chaque jour, je me réveillais avec un poids insupportable sur la poitrine, l’espoir fané un peu plus.

Cependant, une petite lueur vacillante demeurait au fond de moi.
Une infime étincelle d’espoir me soufflait que peut-être… peut-être était-il encore là, quelque part.
C’est pour cette raison que j’ai ordonné aux forces du Shogunat de lancer des recherches à travers tout Inazuma et au-delà. Les soldats, infatigables, fouillèrent montagnes, forêts et îles pendant des années.
Pourtant, chaque rapport qui me revenait était le même : aucune trace.

Les siècles passaient, et avec eux, l’espoir qui restait en moi s'éteignait progressivement, comme une bougie qui vacille sous un vent implacable.
À chaque décennie écoulée, à chaque nouvelle recherche infructueuse, je sentais l’étreinte du désespoir m’envelopper un peu plus. Ce sentiment de vide m’étouffait. J’avais perdu non seulement mon fils, mais aussi ma raison d’être.
La douleur devenait trop lourde à porter. Finalement, je fis ce que je pensais être la seule solution : j’ai cédé entièrement le contrôle de mon corps à Raiden.
Je lui laissai la tâche de gouverner Inazuma, de protéger la nation, tandis que je me retirais dans mon Plan Euthymique. Là, dans cet espace intemporel, je me suis coupée du monde, me plongeant dans une solitude sans fin.
Seules quelques rares occasions me faisaient émerger de cet état. Chaque fois que je percevais une rumeur, un murmure qui évoquait un être ressemblant à Kuni, j’émergeais, mon cœur battant d’un espoir fugace. Mais à chaque fois, ces rumeurs s’évanouissaient dans l’air, me laissant plus vide qu’avant.

Les années se sont écoulées, et je suis devenue un spectre de moi-même, ne vivant que dans le souvenir de ce que j'avais perdu. Inazuma continuait sans moi, gérée par Raiden, mais pour moi, le monde s'était arrêté le jour où Kuni avait disparu. Je n’étais plus la même. En réalité, c’était comme si j’étais morte avec lui.
Puis, un jour, alors que je me croyais définitivement perdue, quelque chose changea.
Nahida, l’Archon de Sumeru, me contacta. Ses paroles me frappèrent de plein fouet.

- Ei, j’ai entendu parler d’un jeune homme… il ressemble beaucoup à ton fils.

Au début, je refusais d’y croire.
Trop de fois j’avais été déçue.
Trop de fois mon cœur avait été brisé par des illusions.
Mais cette fois… cette fois, quelque chose en moi se réveilla.
Cette étincelle, ce mince fil d’espoir que j’avais cru éteint, brûlait à nouveau en moi, plus vif, plus brûlant.

Mon cœur s’emballa.
Et si c’était vrai ?
Et si Kuni était encore là, quelque part, vivant ? Cette simple pensée m’électrisa, me tira de mon apathie.
Après des siècles de désespoir, l’espoir renaissait enfin en moi. L’idée que je pouvais retrouver mon fils, que tout n’était peut-être pas perdu, me donna une force que je n’avais plus ressentie depuis des siècles.

- Kuni… murmurai-je, en fixant l’horizon, l’espoir retrouvant sa place dans mon cœur. Je te retrouverai, mon fils.

Le poids du chagrin n’était plus si écrasant. Pour la première fois depuis des siècles, j'avais une raison de vivre à nouveau.