knife and flower [Ran x Reader]

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YN  - Flashback

Ma mère est partie depuis un an maintenant. C'est un évènement auquel je ne m'attendais pas du tout. Cela s'est produit au moment où personne ne s'y attendais, pas même mon père. 

Aujourd'hui, je ne lui en veux plus. 

J'ai compris et je suis contente pour elle. Moi aussi j'aurai aimé partir. Partir avec elle aurait encore mieux mais j'imagine qu'elle n'avait pas la capacité de me prendre avec elle. Ma mère est belle, un peu froide mais je sais qu'elle a toujours prit mon partie lorsque mon père passait ses nerfs sur moi. Dans cette demeure c'était ma mère et moi contre le reste du monde. 

Désormais je suis seule face au reste du monde. 

Mes sorties ont été considérablement restreintes jusqu'à ne plus du tout être autorisé. J'ai dû couper les ponts avec le peu d'amis que j'avais et mon père a engagé un professeur particulier qui vient tous les jours ici. Le matin j'étudie, l'après-midi je m'entraîne et le soir...Et bien ça dépend de son humeur. 

Mon père est une énigme et personne ne sait de quel humeur il sera chaque jour. Mais je suis forcé de constater que, depuis le départ de ma mère, il est encore plus tendu. Absolument tout peut le faire sortir de ses gonds et je suis la première à en faire les frais. Et ceux, malgré mes capacités à manier le sabre ou les arts martiaux, il m'est tout simplement impossible de répondre aux coups de mon père. 

Kento L/n est un homme qui domine par sa présence et son aura écrasante. 

Pourtant, lorsque j'étais enfant, je ne souviens pas de cette image là de mon père. En réalité j'ai très peu de souvenir de mon enfance. Je sais par contre que ma mère venait de souhaiter bonne nuit tous les soirs. Elle ne ratait aucune nuit. 

Enfin jusqu'à ce fameux soir.

Au début, je lui en ai terriblement voulu. Ma mère n'a rien laissé derrière, pas même une carte ou un souvenir auquel j'aurais pu m'accrocher. C'est comme-ci elle n'avait jamais existé, jamais vécu avec nous et je dois reconnaitre que j'ai eu terriblement mal au coeur. Le sentiment d'un coeur qui se brise à l'intérieur de soi-même. 

Ma mère n'est pas morte mais c'est tout comme. Je ne peux même pas faire son deuil. Je n'ai pas de tombe vers laquelle me recueillir, pas de photo à chérir ou bien d'offrande à offrir. Ma mère n'est pas morte mais sa fugue me donne le même effet. 

Je me souviens que le soir où elle n'est pas venu, je ne me suis pas posé de questions. Comme je regrette ce soir là. Peut-être que si j'avais croisé son chemin elle m'aurait emporté avec elle. 

Dans un fracas je laisse tomber le livre que j'étais en train de lire. Je n'ai pas fermé les yeux depuis plusieurs jours et je suis exténuée mais mon père en a décidé autrement. Il m'a ordonné de lire tous les livres sur les guerres et leurs stratégies. J'aimerais pouvoir sortir d'ici cependant au vu de ma condition, c'est impossible. Je suis enfermée dans cette pièce avec cette montagne de livre et une carafe d'eau. 

Dans un soupire, je me laisse tomber au sol, fixant le plafond. Je ne sais pas depuis combien de temps je suis dans cette pièce mais j'ai envie de prendre une bonne douche. Je grogne de gêne, sentant une légère douleur dans mon dos. Il faut dire qu'il n'y a rien dans cette pièce qui me permette de lire correctement.  

La porte s'ouvre brusquement et je me redresse tout autant, récupérant le livre qui étais au sol. Je tourne ma tête en direction du courant d'air pour faire face à mon père. Le regard sévère il me jette un coup d'oeil, ainsi qu'à la pile de livres et me fait signe du doigt. Je me lève et essaie de remettre un peu d'ordre sur ma tenue.