Fruit mordu

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Dans le jardin d'Eden, elle se promenait,

Ses cheveux blonds semblaient flotter.

Libre comme l'oiseau qui dès la nuit,

Reviens docilement, et sagement dans son nid.

La rosée sous ses pieds

Lui donne-t-elle un goût sucré ?

Ô combien j'aimerais être un être

Prêt à tout pour l'aimer.


Un jour le Tout-puissant créa de ses propres mains

Celui qui hier n'était rien.

La terre, l'eau et le souffle de vie

Se réunirent pour créer quelque chose d'unique.

Je pu enfin la voir de mes propres yeux,

La sentir et la toucher de mes mains nouvelles.

Objet de mes fantasmes et de mes rêves fous.


Je semblais l'intriguer et peut-être un peu plus.

J'aimais son regard malicieux,

J'aimais ses mouvements audacieux,

Mais ce que j'aimais par-dessus tout,

Ce fruit défendu, dont j'avais entendu que des éloges.

Ô trésor inconnu aux frontières infinies.

Un jour elle murmura, timide et candide :

« Adam, je t'aime ».


Ô Seigneur, bien sûr que moi aussi.

Le feu prit possession de mon corps,

Et lorsque ses mains me touchèrent

Je sentis monter en moi un nouveau mystère.

Elle était comme cet oiseau que j'avais tant imaginé,

Ténu, frêle, fragile et docile

Mais également charmeur.


Dans son étreinte amoureuse je vis clair,

Elle voulait tout faire pour me plaire.

Elle m'offrait le trésor que tant convoitaient.

Peu sûre de ce qu'elle voulait de moi,

Je l'encourageai à me céder

Ce que jour et nuit j'avais désiré.

Enfin, elle me l'offrit et goulument je le saisis.


Elle poussa un gémissement,

Du miel à mes oreilles.

Elle était encore tremblante de mon geste audacieux.

A ma grande surprise,

Des larmes faisaient briller ses grands yeux bleus

Mais d'un ton rassurant je lui murmurai :

« Tu me l'as offert Eve ».

Et d'un baiser je celai notre union.


Ô fruit dévoré, mordu à pleines dents

Une fois interdit, éternellement mien.


-Ruby

ParenthèsesOù les histoires vivent. Découvrez maintenant