Trois parures rouges presque similaires se tenaient devant nous, accrochées au mur. Des kilos de bijoux étaient empilés en dessous, en or principalement, ornés de petits diamants rouges.
Shristi pianotait sur ses genoux, impatiente. Alors finalement, c'était moi contre elle. Je me tortillai sur la chaise en bois que l'on m'avait donnée. Qu'allions nous devoir faire ?
Le sage de tout à l'heure se posta alors devant nous. Nous avions rejoint le palais de l'ancienne Kumari et étions dans une des pièces les plus accessibles.
"Vous avez brillamment passé toutes les épreuves..." commença-t-il.
Les yeux de ma voisine brillaient intensément, illuminés par l'excitation, ou alors était-ce par la beauté des parures et les reflets des bijoux.
"Voici la dernière." Il prit une grande inspiration. "Trouvez la parure appartenant à Birsha."
Mon estomac se retourna et j'aperçus du coin de l'œil Shristi se figer. Ce que je savais pertinemment, c'était que ma voisine ne possédait pas de télévision, et avait donc très peu vu la déesse vivante Birsha. Il était presque impossible qu'elle passe cette épreuve. Je m'en réjouis, puis me détestai de m'être réjouis du malheur d'une autre. C'était méchant, et mon père m'avait toujours dit d'être gentille et loyale.
J'observais une à une chaque parure. Les trois étaient aussi jolies. Mais deux d'entre elles étaient celles des Kumaris précédentes. Il ne fallait pas se tromper. Je savais quelle parure était celle de notre dernière Kumari, Birsha. Je l'avais tellement de fois admirée à la télé. J'avais tellement de fois rêvé d'être elle.
"C'est celle de droite."
Ma voix fit écho dans la salle presque vide. Shristi me lança un regard haineux que je tentai d'ignorer.
Les sages se regardèrent, puis s'avancèrent vers nous d'un même pas. Enfin, quand ils fûrent devant nous, ils s'inclinèrent à mes pieds. Mes pieds.
"Bienvenue chez vous, ma déesse."
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Kumari
ContoSelon la légende népalaise la plus populaire, le dernier roi Malla de Katmandou serait allé chaque soir rejoindre la déesse Durga, afin de jouer aux dés. On dit que la reine, devenue suspicieuse a, un soir, suivi le roi. Lorsque la déesse s'en est a...