chapitre 3

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Je franchis le seuil de chez moi tout en rigolant tellement que le visage de tata Mbène me fait rire, mais une fois à l'intérieur, je fus nette stoppée par le regard indécent de notre invité, dont je ne sais même pas depuis combien de temps elle est là.
Mais n'empêche, je viens vers elle tout en observant ma mère pour lui demander ce que cette femme est venue chercher.

Je vous vois venir, mais sachez que je ne suis pas problématique, juste curieuse.

Je la salue respectueusement en faisant une génuflexion. Elle me répond chaleureusement en me gratifiant d'un magnifique sourire.

-Macha Allah, t'es très bien éduquée, en plus, t'es très belle, ma fille, me complimente-t-elle.

-Merci tata, bon, je vous laisse discuter. Maman, je suis dans la chambre, dis-je en les dépassant.

Couchée sur mon lit, je me rappelle qu'aujourd'hui c'est samedi et que chaque samedi soir, ma meilleure amie avait l'habitude de venir chez moi pour qu'on traite les cas de la semaine. Top cas mome sougnou yeuf la, mais ces temps-ci, elle est un peu souffrante, donc je décide d'aller la voir.

En jetant un coup d'œil à mon téléphone, je me rends compte qu'il est 17 h. Je saute du lit, me prépare rapidement, porte une jolie robe trois quarts de couleur beige, me maquille simplement, prends une pochette et des chaussures assorties, me parfume, puis range le parfum dans mon sac et sors de la chambre.

De nouveau dans la cour, je remarque que notre invitée est toujours là, donc je décide d'aller près de ma mère et lui dire que je vais aller chez ma copine Katy, car elle est malade et que ça fait quelques jours qu'elle ne vient pas en cours.

Elle me donne son accord et me dit de ne pas rentrer tard. Je lui fais la bise et dis au revoir à l'invitée, puis sors de la maison. Une fois dehors, puisque j'aime trop les détails et que bus yi lou nekk falay khéwé, je décide de prendre le bus.

À peine suis-je montée que j'aperçois un de mes ex qui me regarde avec de gros yeux, sans savoir que je suis plus choquée que lui de le voir. Adouna nak ndékété dafa goudou tanke dawal katou taxi ba moudjé si receveur bus ma warou kay. Mais je ne laisse pas paraître mon étonnement. Je lui donne le transport en lui indiquant ma destination, et vais prendre place sans faire attention à lui. Le bus roule quelques instants, puis je remarque qu'il est déjà arrivé à la Médina, mon arrêt. Je descends, puis marche un peu avant d'atteindre la maison de ma bestie, qui est non loin de l'arrêt de bus.

Une fois devant la porte, je sonne et on m'ouvre. Étant habituée des lieux, tout le monde me connaît. Je salue Fatou, la bonne, qui m'a ouvert la porte, et vais directement dans la chambre de Katy. Je la trouve assise sur son lit, téléphone en main, regardant des photos de je ne sais qui, et par curiosité, je lui arrache le téléphone sans même dire bonjour, pour tomber sur la photo de Birame, son copain.

- Ay djanke ya beugue goor ioé hana febarou, may wakh ga tokk di guinzz khallé bi.

- Ay Ndeya, ya eupeul khana bala ga wakh ga nouyo ba paré, liguéy sauvage yeup, téga djokh ma sama téléphone.

- Je ne vais rien te donner, t'es malade. Non, kou febaré dou farantou, lidjeuntil no tané, name na trop sa cas.

- Je te jure que tu es folle, c'est comme ça que tu rends visite à une malade, de surcroît ta meilleure amie ? Mane sakh tanéna. Bane cas mo ame hana ? Mets à jour ce que j'ai raté.

-Tu aimes trop les ragots, toi. Mais les cas sont très denses et je ne peux pas tout dire en même temps. Mais le plus récent dal sank la en venant dans le bus...

- Attends, mets une pause là-bas. Toi, quel problème as-tu avec les bus, Ndeya ?

-Topou cas rek nak, et parfois tu rencontres des histoires très drôles. Mais laisse-moi continuer d'abord. Devine quel âne j'ai rencontré aujourd'hui.

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