Le sale boulot.

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L’homme claque la porte derrière lui ,il avait vu quelque chose le suivre,il en était sûr .La nuit était tombée il y a peu,il avait voulu oublier ce qu’il avait vu dans cet arbre en buvant au bar du coin mais rien n’y faisait...Il ne pouvait enlever cette impression de solitude et d’impuissance qu’il avait ressenti sous le regard écrasant de cette monstruosité sans visage .

Il bloqua la porte à l’aide d’une chaise,mais en voyant les fenêtres seulement masquées par des rideaux,il ressenti un profond mal être.Ca ne suffirait pas,il faut condamner toutes les ouvertures .

Il passa plusieurs heures à clouer des planches aux châssis .

Il transpirait,son coeur battait la chamade,il pouvait toujours sentir sa présence dans le noir.

Il s’assit au sol contemplant son œuvre si futile ...quand un bruit résonna à l’étage .

Il se figea .Il était là .

Jim éteignit la lumière ...comme un aveu d’impuissance .

Ils seront ensemble pour l’éternité maintenant.

Encore une nuit sans lune sur l’île,tout le monde dormait à poing fermés,c’était ça le boulot de Dicae en tant que garant de la paix,s’assurer que tout le monde pouvait dormir sur ses deux oreilles ...à son détriment.Son collègue et lui veillaient face à la maison d’un homme qui avait apparemment eu des ennuies ,ils n’en savaient pas plus.Ils patientaient tous deux en silence,ils devaient passer le plus inaperçus possible,les citoyens ne devaient pas s’inquiéter.Fort heureusement,personne n’était dans les rues a cette heure ce qui leur facilitait la tâche.De plus ils avaient bien veillé a faire éteindre l’éclairage des alentours.

Ils attendaient quelqu’un,un haut placé apparemment,on avait refusé de leur dire qui.L’atmosphère était lourde,pas de brise revigorante pour eux,ils suaient a grosse gouttes dans leur uniforme blanc.Il faisait calme.Sur la mer,pas un seul pécheur,”evidemment, ils restaient bien chez eux lors des nuits sans lune .”Pensa t il.

Des pas résonnèrent sur les pavés ,certainement la personne qu’ils attendaient.Dicae aperçu l’homme qui remontait la rue ,ils semblait agé sans vraiment  l’être,son visage était fort marqué ,il était habillé d’une sorte de toge rouge,une capuche couvrait son crâne.Il regardait droit devant lui,les yeux grand ouverts,une énergie étrange émanait de lui,il inspirait une forme de crainte .Il S’agissait d’un patriarche de la flamme rouge ,Cronos, c’était son nom.On ne le voyait que très rarement dans le village,on raconte qu’il passait tout son temps dans les archives de l’organisation .C’était un homme particulièrement érudit.

Dicae fit signe à son collègue que leur contact était arrivé.

-Bonsoir Patriarche ,le salua t il .Celui ci se planta devant lui et le fixa dans les yeux avec intensité,il sentit un frisson lui parcourir l’échine.”Merci de votre patience ,pacificateurs.Rentrons rapidement,on a du boulot”répondit Cronos.Il se dirigea vers la porte.”Elle est fermée à clef monsieur.”Le haut placé se tourna vers lui,”aucune porte ne l’est pour moi ne vous en faites pas.”Dicae  pensa qu’il devait plaisanter,jusqu’au moment ou l’homme sortit un énorme trousseau de clefs de sa toge,il se mis a chercher celle  dont il avait besoin.”Il a les clefs de toutes les habitations du village ?”se demanda le garant de la paix,”La voilà"déclara l’homme a haute voix comme pour lui répondre.Il ouvrit la porte et s’y engouffra sans un mot laissant les deux gardes sur le pas de la porte.Ils restèrent un instant hésitants, Dicae finit par hausser les épaules et suivre l’homme étrange à l’intérieur.

Il faisait terriblement sombre ,les fenêtres avaient apparemment été occultées par le propriétaire des lieux,une odeur particulière vint agresser les narines des garants :ça sentait le sang,Dicae ne connaissait que trop bien cette odeur.C’était lui qu’on appelait quand ça avait mal tourné,quand quelqu’un était mort de manière violente et qu’il fallait trouver rapidement un coupable.

CalcinésOù les histoires vivent. Découvrez maintenant