T2 ~ Chapitre 24 ~

80 7 29
                                    

M A R I A

À peine, j'ai franchi le seuil que mon procès avait déjà commencé dans le salon, devant tout le monde. Et bien sûr, il fallait que la commère de la belle-mère de Farah soit là. Je sens déjà que tout le quartier sera au courant à cause d'elle. C'est vraiment la dernière chose dont j'ai besoin. Mais avant tout, je dois régler ce problème avec ma mère, à qui j'ai tout caché. Jamais je n'aurais pensé qu'elle découvrirait que sa fille s'est remise avec l'homme qui lui avait brisé le cœur, de cette façon.

— Je me doutais bien qu'elle allait voir quelqu'un, mais jamais je n'aurais imaginé que ce serait avec Zaïm, commente Farah, vicieusement.

Cette garce... ça doit être elle qui l'a fait sortir pour me retrouver. Ma mère, la main sur le front, est dépassée. Depuis notre arrivée, elle ne m'a ni regardée ni adressée la parole. Si elle est contrariée, je peux le comprendre.

— Et en plus avec le fils de l'autre là, soupire ma tante.

— C'est bon, laissez-la fréquenter qui elle veut. Elle est encore jeune, intervient ma grand-mère pour me porter secours.

— Mama, t'es sérieuse en disant ça ? rétorque tante Hafsa, visiblement choquée.

— Pourquoi y a-t-il toujours des problèmes dans cette famille ? Lorsque je souhaite réunir tous mes enfants et mes petits-enfants pour un moment agréable, il faut toujours que vous créiez des tensions.

Ma grand-mère secoue la tête, comme si elle refusait qu'on lui donne tort. Au moins, quelqu'un tente de me défendre, et elle n'a pas tort. Il y a toujours des tensions, surtout quand il s'agit de moi ou de Mouad.

— Le fils de qui ?

— De la famille Taleb.

— C'est celui de Meriem ou de Zahra ? demande la commère, avides de détails.

Ça me fait grimacer de colère. Ça me dégoûte de voir des gens se nourrir de potins sur les autres juste pour les rapporter ailleurs. Farah semble prendre plaisir à lui dire.

— Zahra, lui répond ma cousine tout en me regardant.

Sa belle-mère poussa une exclamation de surprise, ses yeux s'agrandissant d'étonnement. Toujours à exagérer les choses, ces mères.

Je savais que la situation serait compliquée à cause de leur querelle avec la mère de Zaïm, ce qui ne fait qu'aggraver les choses. Cependant, je n'ai pas besoin de leur approbation ou de leur permission pour choisir avec qui je souhaite être. Encore moins pour me voir interdire d'être en relation avec une personne bien en raison d'un conflit qui remonte aux années 80. Ils veulent absolument pas tourner la page.

— Maria, c'est vraiment honteux. Imagine si ça a été tes oncles qui t'auront vue ! Ton père ne t'a jamais dit de ne pas fréquenter des hommes hors mariage ?

Pour qui se prend-elle en me reprochant l'éducation que mes parents m'ont donnée ? Je ne la connais même pas, cette ragoteuse. Ce n'est même pas ses affaires, elle ne fait pas partie de ma famille, et pourtant elle s'en mêle. J'ai envie de les remettre à leur place, mais étant déjà en tort, je préfère rester petite.

— Tu devrais faire attention, c'est mal vu, me dit doucement ma tante Nora.

Elle est la plus douce de mes tantes, contrairement à la mère de Sana, mais je ne m'attendais pas à ce qu'elle me fasse une remarque. Bon, je suppose que je devrais m'y attendre, étant donné qu'elle est très engagée religieusement et n'accepte pas les relations avec les hommes. Je comprends son point de vue, même si je n'ai pas été prudente. Je ne pensais pas non plus que j'allais me faire surprendre aussi facilement, à une heure de chez moi !

Vous avez atteint le dernier des chapitres publiés.

⏰ Dernière mise à jour : 4 days ago ⏰

Ajoutez cette histoire à votre Bibliothèque pour être informé des nouveaux chapitres !

Mon cœur l'a choisi      TOME 1-2Où les histoires vivent. Découvrez maintenant