ENTRE LES LIGNES DE TON CORPS.

Garons-nous un moment

Sous la pluie, sur l’asphalte humide,
L’orage craque, nos cœurs se décident.
Un coup de volant, un virage brusque,
« Garons-nous là… », ta voix malicieuse, brusque.

Les gouttes frappent fort le pare-brise,
Mais nos souffles, eux, se synchronisent.
Les essuie-glaces rythment l’attente,
Tension palpable… la nuit devient tentante.

« Pourquoi pas ici ? », dis-tu avec malice,
Le moteur ronronne… le silence complice.
Ta main glisse, téméraire, audacieuse,
Et déjà, l’air devient plus fiévreuse.

L’orage dehors joue de son tambour,
Mais ici, c’est toi qui fais le tour.
Un clin d’œil, une caresse en suspens,
Et mon cœur qui bat… impatient.

Le cuir du siège colle à nos peaux,
Les vitres s’embuent… on monte le niveau.
Mes doigts se perdent dans ta chevelure,
Tandis que le monde dehors perd sa mesure.

Tes lèvres s’approchent, si près, si loin,
Le temps s’arrête, prisonnier du chemin.
Un rire nerveux, un souffle enflammé,
« Et si on osait ? », dis-tu… enflammée.

Mes mains se frayent un passage discret,
Tes doigts se crispent sur mon poignet.
Le parfum de l’orage s’invite,
Mais ici, c’est un autre feu qui s’agite.

Les sièges grincent sous nos mouvements,
Chaque geste, un écho brisant le temps.
Les phares des voitures filent au loin,
Mais dans cette bulle, rien ne nous atteint.

Le crépitement des gouttes s'intensifie,
Ton corps contre le mien, électrisé.
Une étreinte, douce, sauvage, imprévue,
Sous cette pluie battante, nos âmes nues.

Tu ris entre deux baisers volés,
« C’est fou, t’as vu, on est garés ! »
Le volant tremble, nos corps s’accordent,
Nos souffles, eux, se mordent.

Un dernier soupir, le plaisir qui éclate,
L’univers autour… semble s’éclater.
Et toi, tu souris, triomphante,
Comme si le ciel venait de nous répondre.

Puis, lentement, nos cœurs ralentissent,
L’orage s’éloigne, la folie s’émousse.
« Alors… on repart ? », dis-tu, mi-amusée,
Je démarre… mais on restera garés.

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