Pièce N° 2 : L'Amant du Faucheur

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Je levai les yeux vers mon plafond rouge sombre. Il devait être environ 3 heures du matin et je n'avais aucune envie de dormir, c'était comme si mes paupières refusaient de se fermer peu importe ce que j'essayais de faire pour me reposer...

Je me levai et je m'assis à mon bureau pour observer ce qui se passait dans la rue. Les rues étaient désertes et la lumière faisait défaut à tout le quartier... Je m'apprêtais à retourner dans mon lit, ennuyé par l'absence d'action dans la ville quand j'entendis un bruit dehors.

Je me retournai et je plissai des yeux pour essayer de voir quelque chose dans l'obscurité entêtante de l'allée. Au début, je ne vis rien aussi, je m'apprêtais à renoncer quand soudain, je vis quelque chose bouger.

C'était une forme noire.

Une forme humaine avec un chapeau étrange recouvert d'une sorte de voile, je paniquais et je reculais avant de me plaquer sur la porte fermée de ma chambre. J'étais certain d'avoir vu une paire d'yeux me fixer... Les yeux de cette créature, quelle qu'elle soit...

Je m'avançais doucement et jetai un coup d'œil discret dehors pour m'assurer qu'elle n'était plus là, mais ce fut une grossière erreur.

Elle m'attendait, son regard encore fixé vers ma fenêtre, deux yeux perçants dans l'obscurité. Je sentis mon cœur rater un battement.

- Putain, putain, putain. Elle m'a vu... Elle m'a vu... Putain... Je suis tout seul chez-moi en plus. Qu'est-ce qui m'a pris ?! Bordel, qu'est-ce que c'est que ça ?!

Je reculais en me maudissant, la tête entre mes mains, le cœur paniqué.

Mais au lieu de me heurter à ma porte verrouillée, je me heurtais à un corps chaud. Je retins un cri et plaquai mes mains sur ma bouche. Je tentai de me retourner, mais une voix rauque m'en empêcha :

- Tu ne devrais pas te retourner. Tu as déjà eu le malheur de me regarder dans les yeux, jeune homme.

- Mon Dieu... Soufflai-je en déglutissant avec difficulté.

La créature me susurra à l'oreille :

- Estime-toi heureux d'avoir pu regarder la Mort dans les yeux sans en payer le prix. Elle passa des doigts glacés devant mes yeux qui se retrouvèrent couverts d'un bandeau noir. Maintenant, tu peux te retourner, même si tu ne me verras pas.

J'obéis et je me tournai vers elle doucement. La peur coulant dans mes veines à la place de mon sang.

- Qui... Non... Comment se fait-il que... Pourquoi est-ce que je suis toujours vivant dans ce cas ? Balbutiai-je en croisant les bras.

J'entendis un rire lugubre et guttural s'échapper de sa gorge et la Mort me répondit :

- Je ne sais pas... Tu aurais dû le faire, chaque humain qui croise mon regard devrait mourir immédiatement. Mais tu ne l'as pas fait, c'est à toi de me répondre mon garçon.

Je fronçai les sourcils et je réfléchis sérieusement. Mes doigts se crispant sur mes bras, ma chevalière s'enfonçant dans ma chair.

Ma chevalière...

J'eus un déclic. Lorsque j'avais six ans, ma mère m'avait offert cette chevalière avant de mourir de son cancer. Elle m'avait alors dit une phrase que j'avais toujours trouvé insensée, mais qui prenait tout son sens maintenant.

" Mon fils, cette chevalière a un pouvoir très particulier... Tes yeux deviendront les égaux des plus grands dieux, là où j'ai échoué à vaincre, tu trouveras ton paradis."

Je tendis doucement la main vers la Mort et désignai ma chevalière.

- Je crois... Que c'est à cause de ça.

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