Je sens la lumière du soleil taper sur mes yeux. J'ouvre les paupières, mais je les referme aussitôt, la luminosité étant trop intense. Je me frotte les yeux, et après quelques secondes, je parviens à les ouvrir. Je scrute vaguement les alentours et réalise que je suis dans "ma chambre". Comment ai-je atterri ici ?
Soudain, des souvenirs flous me reviennent. Je ne me souviens plus de rien après que Lohen m'ait portée. J'espère que je n'ai pas fait trop de vagues. Nous n'aurions pas dû boire autant.
Je me redresse délicatement, sentant un mal de tête sourd se manifester. Je saisis mon téléphone, puis j'envoie un message à Emma pour prendre de ses nouvelles et savoir si elle est bien rentrée.
Après un moment d'émergence, je décide qu'il est temps de me lever et d'aller manger. En passant devant le miroir, je sursaute en voyant mon reflet. Je fais vraiment peur. Je prends un élastique et attache mes cheveux en un chignon décoiffé, ce qui est déjà un bon début. En baissant les yeux, je constate que je porte encore la tenue de la veille. Je suis soulagée, sinon je me serais vraiment posé des questions. Je décide de prendre un peignoir pour me couvrir, puis je sors en direction de la cuisine, plus précisément du frigo.
Je sors une bouteille de jus d'orange et me retourne pour prendre un verre sur la table, mais je sursaute en voyant mon frère, figé comme un piquet, en train de me regarder.
— Oh ! Tu m'as fait peur, dis-je en me servant un verre de jus d'orange.
— Tiens, ça te sera utile, je pense, m'informe-t-il en balançant une boîte de doliprane sur la table.
Il semble en colère, vu son comportement.
— Merci, chuchoté-je, gênée, en prenant la boîte après avoir reposé mon verre. Désolée.
Je n'ose pas croiser son regard.
— Je ne dirai rien, car tu es assez grande pour comprendre, et ça ne me regarde pas. Mais justement, tu es aussi assez grande pour connaître tes limites.
J'hoche la tête, acquiesçant. Nous aurions dû mieux nous contrôler, même si nous avions besoin de cette échappatoire.
— On n'a pas été responsables, dis-je en baissant la tête.
— Ça arrive, me répond mon frère, et c'est même normal. Tu as le droit de te bourrer, tant que c'est dans des limites raisonnables. Mais ne le fais pas pour un imbécile, il ne le vaut pas.
Je hoche à nouveau la tête. Il a raison, ce con n'en vaut pas la peine.
Léno s'installe sur le canapé pendant que je prends un doliprane, range tout, puis vais m'asseoir à ses côtés. J'aimerais savoir ce qui s'est passé lors de la soirée.
— Je n'ai pas fait de bêtises hier ? Je me souviens que Lohen m'a portée, mais après ça, c'est le flou total.
Il fronce les sourcils. Je ferme les yeux, sachant très bien ce que cela signifie.
— Si on oublie que tu ne voulais plus descendre du dos de Lohen et que tu voulais vomir dans ma voiture... Non, tu n'as pas fait de conneries.
Je voudrais m'enterrer vivante. Je m'excuse et remercie mon frère d'avoir été là.
— Ce n'est rien, mais tu devrais aussi remercier Lohen. C'est lui qui t'a portée et soutenue.
— Je n'y manquerai pas.
Quelle image ai-je dû lui donner... Je ne suis vraiment pas fière.
— Je ne devrais pas te demander ça, mais que s'est-il passé hier ? me demande mon frère. À vrai dire, on a essayé de comprendre avec le frère de ton amie, même si ça ne nous regarde pas. Il ne savait pas grand-chose non plus.

VOUS LISEZ
Renaître à Contretemps
RomanceLuxia pensait avoir trouvé le bonheur dans une relation, mais derrière les sourires se cachent des secrets et des disputes qui grignotent leur amour. Après une révélation dévastatrice, elle prend la décision courageuse de mettre fin à cette relation...