« Haha, très drôle, » répliqua Ariadna en poussant légèrement Leith, un éclat de malice dans le regard. Ses frères s'étaient regroupés autour d'elle, formant un cercle protecteur alors que le banquet battait déjà son plein. Les invités affluaient, les tables se remplissaient de plats somptueux, et le bruit des conversations animées envahissait l'air. Pourtant, au milieu de cette effervescence, les frères d'Ariadna restaient concentrés sur leur objectif : fixer les règles de la soirée pour leur sœur.
« Pas de boisson, » déclara Rhys, d'une voix ferme qui ne laissait aucune place à la négociation. Les autres acquiescèrent immédiatement, entérinant cette première consigne.
« Pas de garçons non plus, » ajouta Niklaus, ses sourcils se fronçant dans une expression de sérieux absolu. Son regard, habituellement pétillant d'amusement, avait pris une teinte sombre, signe qu'il n'était pas d'humeur à plaisanter sur ce sujet.
Ariadna poussa un soupir d'agacement et croisa les bras, adoptant une posture défensive. « Les garçons ne m'intéressent pas, » dit-elle d'un ton tranchant, essayant de couper court à la discussion.
« Oui, et tant mieux, » répliqua Leith, un sourire moqueur étirant ses lèvres. Son regard passa de Niklaus à Ariadna, cherchant à capter les réactions de l'un et de l'autre.
Niklaus, quant à lui, ne baissa pas la garde. Il s'avança d'un pas vers sa sœur, la toisant du regard, l'air protecteur et inflexible. « Pas un mot, même si l'homme à côté de toi est juste poli, » prévint-il, sa voix s'abaissant dans un murmure menaçant. « Si je vois un seul de ces prétendants t'approcher, je lui ferai passer l'envie de recommencer. »
Le ton employé ne laissait aucun doute sur sa détermination. Les frères Argent étaient bien connus pour leur nature possessive envers Ariadna, et les prétendants qui avaient déjà tenté leur chance pouvaient témoigner du sort peu enviable réservé à ceux qui osaient franchir la ligne. Pour eux, elle n'était pas seulement leur sœur cadette, mais un trésor précieux qu'ils s'étaient juré de protéger à tout prix.
Ariadna secoua la tête, un sourire ironique aux lèvres. Elle avait l'habitude de ces règles imposées par ses frères, ces interdictions qu'ils s'évertuaient à lui dicter à chaque banquet, à chaque occasion où les hommes du royaume pouvaient tourner les yeux vers elle. Parfois, elle avait l'impression d'être plus surveillée qu'un joyau convoité.
« Vous savez que je peux me défendre toute seule, n'est-ce pas ? » dit-elle, levant un sourcil défiant. Mais au fond, elle savait que cela importait peu. Pour Niklaus, Rhys, Leith, et même Sirius, ce n'était pas une question de savoir si elle était capable de se débrouiller, mais de principe. Ariadna était la petite dernière des Argent, et cela signifiait que sa liberté était surveillée de près.
Malgré tout, une part d'elle trouvait un certain réconfort dans cette protection excessive, bien qu'elle ne l'admettrait jamais. Derrière l'agacement se cachait un sentiment de sécurité, une certitude que, quoi qu'il arrive, ses frères seraient toujours là pour la soutenir, même s'ils se montraient parfois étouffants.
Alors qu'elle s'apprêtait à répliquer, le son de la musique emplit l'air, marquant le début des festivités. Les invités se dirigeaient vers la piste de danse, et les éclats de rire résonnaient sous les voûtes du château. Ariadna jeta un coup d'œil furtif vers les convives, ses yeux s'attardant un instant sur une silhouette familière. Aemond Targaryen se tenait à quelques mètres de là, sa chevelure argentée brillant sous les chandelles, et bien que son visage soit impassible, ses yeux semblaient la suivre à la dérobée.
Elle détourna rapidement le regard, priant pour que ses frères n'aient pas remarqué cette attention. Pour l'instant, elle jouerait le jeu. Elle suivrait les règles, mais seulement en apparence. Car si l'occasion se présentait, Ariadna savait qu'elle serait prête à défier les interdictions de ses frères, même si cela impliquait de s'aventurer sur des chemins dangereux.
VOUS LISEZ
HOUSE ARGENT || HOUSE OF THE DRAGON
FanfictionL'ombre des fils, la prunelle d'une mère. Elle était la beauté et la peur en même temps, tous l'appréhendait, à la simple évocation de son nom, les yeux et les regards fuillait. Agressive, elle étais le reflet de ses frères, manipulatrice, elle inca...