J'abattais ma lame devant moi, fendant l'air d'un bruit métallique. Je sentais les pavés de la cour d'Erintel sous mes pieds, le vent glacial fouettait mon visage et j'entendais le sifflement de l'épée de mon adversaire.
Le bruit métallique résonnait dans la cour à chaque fois que nos épée entremêlées s'entrechoquaient, chaque coup plus puissant que le précédent. Mon oncle Osthoher frappait sans relâche, sans la moindre hésitation, et je bloquais, parais, ripostais.
Je n'en attendais pas moins du meilleur épéiste du royaume !Je transpirais à grosses gouttes, mais aucune fatigue ne me traversait encore. Le poids de l'épée dans mes mains était familier. Chaque coup me portait vers une étrange satisfaction, comme si une force tapie au fond de moi s'éveillait à chaque frappe plus violente.
La sueur me brûlait les yeux, mais je ne pouvais me permettre de faiblir. Je devais me montrer à la hauteur de son enseignement, ne faire qu'un avec la lame jusqu'à ce qu'elle devienne une continuité de mon propre bras.
— Encore !, tonna Osthoher, son regard aussi perçant que la lame de son épée.
Je raffermis ma prise, lançai une nouvelle attaque en tournoyant sur moi-même, cherchant une ouverture. Osthoher me bloqua, riposta d'une série de frappes puissantes qui me repoussèrent de quelques pas. J'avais beau être rapide et agile, aucun de mes coups ne faisaient mouche.
Qu'est ce que ça avait le don de me frustrer !Je serrais ma mâchoire jusqu'à faire geindre mes molaires. Je devais me calmer et analyser clairement la situation, prendre du recul pour mieux lire ces mouvements. Quand je commençais à réfléchir de la sorte, je savais que je n'étais plus vraiment là.
Mon esprit me confinait automatiquement comme s'il voulait me faire taire et l'instinct primal prenait place. Souvent, je n'avais même plus de souvenirs de la scène, je me sentais emportée et mis sur la sellette.
Mes mouvements devenaient plus brutaux, mes coups plus précis. Il y avait une étrange sensation qui grondait dans mon ventre, quelque chose de sombre, de primal.Et je me demandais à chaque fois si c'était encore moi au commande.
Je me surprenais à esquisser un sourire, un sourire que je ne reconnaissais pas. Un coup de mon oncle frappa mon épée, la déséquilibrant. Je titubai un instant, mes muscles criant sous la tension.
— Aerin, ça suffit !, résonna une voix dans la cour, claire et ferme.
Je m'arrêtai aussitôt, haletante, mon épée planté dans les pavés. Mon père se tenait à l'entrée de la cours. Sa couronne était bien enfoncé sur ses cheveux courts noirs, et ses yeux bleu lançant des éclairs. Il nous observait, les bras croisés sur la poitrine et les sourcils froncés.
Il portait à la ceinture sa propre épée forgée dans l'or et ornée au manche de notre blason : un Phoenix.
— Tu devrais être entrain d'étudier l'art de gouverner avec le sage, déclara t'il d'une voix ferme, ce n'est pas à toi de brandir une épée sur un champs de bataille.
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Crystal sorrow [TOME 1]
FantasíaSi le monde voyait votre ombre au lieu de votre lumière, qui seriez-vous ? Aerin le sait mieux que quiconque : princesse en apparence, rejetée en secret, elle cache une double personnalité qui ne cesse de la hanter. Alors qu'une nouvelle guerre se...