Zafira

1. 𝕾𝖔𝖚𝖘 𝖑𝖊 𝕾𝖔𝖑𝖊𝖎𝖑 𝕰𝖘𝖕𝖆𝖌𝖓𝖔𝖑

L'été a toujours eu un goût d'aventure avec mon père. Chaque année, on parcourait de nouveaux horizons, découvrant des cultures fascinantes et des paysages à couper le souffle. Mais cet été est différent. Nous restons en Espagne, et ça ne me dérange pas du tout. Mon père a des affaires à régler ici, et moi, j'ai tout le temps de m'entraîner dans ma propre salle de boxe.

Ce matin, mon coach a appelé. Il voulait parler de moi à mon père, quelque chose d'important à ce qu'il semblait. Ça m'a intriguée. Peut-être que c'était en lien avec mes progrès, ou bien une nouvelle opportunité ? Quoi qu'il en soit, mon père a décidé que nous irions le voir.

Comme d'habitude, Carlos, notre chauffeur, nous attendait devant la maison avec la limousine. Carlos, c'est bien plus qu'un chauffeur pour nous. Pour moi, c'est presque un oncle. Il a toujours été là, avec son sourire bienveillant et ses petites attentions. Il m'a ouvert la portière comme toujours, avec un « Señorita » accompagné de son clin d'œil habituel. Mon père m'a laissée entrer en première, comme il le fait chaque fois.

Pendant le trajet, l'atmosphère était légère. Mon père et moi avons discuté de tout et de rien, échangeant des blagues, et Carlos, fidèle à lui-même, s'est joint à nos rires à plusieurs reprises. J'aimais ces moments. Tout semblait si normal, si apaisant, malgré la chaleur écrasante de l'été espagnol.

Mais au fond, je savais que quelque chose se préparait. Ce rendez-vous avec mon coach n'était pas anodin. J'avais un pressentiment, mais je préférais ne pas y penser pour le moment. Je me contentais de profiter du trajet, de la complicité avec mon père et de la douceur de l'été.

La limousine glissait le long des routes bordées de palmiers, et je laissais mon esprit vagabonder entre les souvenirs de mes entraînements et l'excitation de ce que le coach pouvait avoir à me dire. Mon cœur battait à l'idée que ce rendez-vous pourrait marquer un tournant dans ma carrière de boxeuse.

Nous avons finalement atteint le gymnase, un bâtiment ancien mais plein de charme, aux murs tapissés d'affiches de champions passés. Je me suis immédiatement sentie chez moi, comme si l'odeur du cuir et le son des gants frappant le sac étaient une sorte de mélodie qui m'accueillait. Carlos nous a laissés à l'entrée et je me suis tournée vers mon père.

Moi : Tu restes avec moi, n'est-ce pas ?, demandai-je, espérant qu'il ne partirait pas.

Lui : Il hocha la tête, un léger sourire sur les lèvres, Bien sûr. Je suis là pour te soutenir.

Nous sommes entrés dans le gymnase et, immédiatement, mes yeux ont été attirés par mon coach, Marco. Grand et musclé, avec une voix grave et pleine de passion, il s'était toujours comporté comme un mentor pour moi. Quand il m'a vue, un large sourire s'est dessiné sur son visage.

Marco : Ah, ma petite championne ! s'exclama-t-il, en me tendant les bras. Prête pour la suite ?

Moi : Toujours ! , répondis-je, mon enthousiasme débordant.

Mon père se tenait en retrait, observant notre interaction avec une attention discrète. Marco avait sans doute déjà expliqué à mon père pourquoi nous étions là, mais j'étais impatiente d'entendre ses mots.

Marco : Écoute, j'ai beaucoup réfléchi à tes progrès, et je pense qu'il est temps de te préparer pour un défi plus grand.

Mon cœur fit un bond. Un défi ? Cela pouvait vouloir dire beaucoup de choses.

Marco : J'ai une compétition qui arrive bientôt, et je crois que tu es prête pour affronter des adversaires plus expérimentés. Cela pourrait être une excellente occasion de te faire connaître dans le milieu, ajoute-t-il, le regard brillant d'enthousiasme.

Je ne pouvais pas croire ce que j'entendais. Une compétition ? C'était exactement ce que je souhaitais, mais en même temps, une vague d'appréhension m'envahit. Je savais que me mesurer à des boxeuses plus aguerries serait un défi de taille.

Moi : Mais, Marco... c'est un grand pas. Tu es sûr que je suis prête ? , demandai-je, cherchant une confirmation dans son regard.

Il hocha la tête, sérieux.

Marco : Je ne te le proposerais pas si je ne croyais pas en toi. Tu as travaillé dur, tu as la détermination et le talent. Maintenant, il te faut le courage de te montrer.

Je me tournais vers mon père, qui écoutait attentivement. Son expression était indéchiffrable. Je voulais voir de l'enthousiasme sur son visage, mais il restait stoïque, pesant le pour et le contre.

Moi : Qu'est-ce que tu en penses, papa ?

Il prit un moment avant de répondre, son regard parcourant le gymnase, puis se posant sur moi.

Lui : Je pense que c'est une excellente opportunité, mais il faut être prudent.

Mon cœur s'emballa. Prudent ? Je savais que son instinct de protection était toujours là, mais je voulais lui prouver que je pouvais gérer ça. Que je n'étais pas seulement la petite fille à papa, mais une boxeuse prête à se battre pour ses rêves.

Moi Je peux le faire, papa. Je le sens. Je veux participer, déclarai-je avec fermeté.

Marco sourit, encourageant ma détermination. Mon père soupira, mais je voyais un éclat d'admiration dans ses yeux. Peut-être qu'il voyait en moi cette même passion qui le poussait à me protéger.

« D'accord », finit-il par dire, un léger sourire sur le visage.

Lui : Mais je veux que tu t'entraînes dur et que tu restes concentrée. Et je serai là, ne l'oublie pas.

Ce soutien me réchauffa le cœur. J'étais prête à commencer cette nouvelle aventure.

La voix de Marco me ramena à la réalité.

Marco : Très bien, alors préparons-nous pour le défi qui nous attend !

L'été ne sera pas seulement une pause, mais un tournant dans ma vie. Dans ce gymnase, entourée de l'énergie qui m'entoure, j'étais prête à tout affronter. La boxe n'était pas qu'un sport pour moi ; c'était ma liberté, mon combat contre l'ombre de ce que ma mère aurait voulu que je devienne.

Et maintenant, avec ce nouveau défi, je me rapprochais un peu plus de mes rêves.