L'Éclat de la Lune Brisée - Tome 2

Chapitre 9

Lucas nous avait quittés une fois arrivés à l'entrée du château pour rejoindre ses quartiers. Je me retrouvai donc seule avec Kaelen, toujours tendu. Il ne disait rien, m'accompagnant jusqu'à notre chambre.
— Je vais aller me laver, lui dis-je en le prenant dans une étreinte.
— Oui, tu as raison. Tu es pleine de traces de boue, me répondit-il avec un léger sourire, tout en passant sa main dans mes cheveux. Tu as même encore des feuilles dans les cheveux.

Il en retira une. Je ris. Alors que je commençais à me déshabiller, je l'entendais souffler dans mon dos, regardant la feuille qu'il venait de retirer.
— Tu es donc allée là-bas.
Je me retournai pour le regarder. Son regard était sévère. Je ne dis rien. Que pouvais-je dire, de toute façon ?
— Pourquoi t'es-tu rendue là-bas ? C'est dangereux !
— J'avais besoin d'y aller.
— Et pourquoi ?!
Je lui tournai le dos, posant mes mains sur le meuble à côté de la porte de la salle de bain.
— Je devais voir Ravena.

Je ne le voyais pas, mais je sentais son étonnement. J'attrapai ma chevelure, la posai sur mon épaule, triturant les pointes, exposant mon dos cicatrisé.
— Je sais que c'était ta décision de les punir, et je ne la conteste pas. Mais je me sentais coupable de ce qu'elle et les autres ont ressenti à ce moment-là, ayant moi-même vécu quelque chose de similaire. J'avais peur qu'elle m'en veuille. Ravena est la seule amie que j'ai dans la meute. J'ai donc ressenti le besoin de lui parler. Je comprends le sens de cette punition, mais il fallait que je sois sûre de tout ça.

Je sentis Kaelen se radoucir en s'approchant de moi. Il déposa un baiser sur mon numéro, cet ancien nom qu'on m'avait attribué dans cette prison de béton froid.
— Je comprends mieux. La prochaine fois, parle-moi avant de filer en douce. Je t'accompagnerai.
Je passai une main dans ses cheveux. Il déboutonna sa chemise, puis son pantalon.
— Que fais-tu ? demandai-je, interloquée. On ne peut pas faire ça maintenant, je suis toute crasseuse.
— Qui a dit que je me déshabillais pour ça ? N'ai-je plus le droit de vouloir prendre ma douche avec ma compagne pour m'occuper d'elle ? répondit-il avec un sourire malicieux.

Je me mis à rire, touchée par son attention.
Le lendemain matin, je me réveillai doucement, fatiguée, enroulée dans la couette et collée contre le corps musclé de Kaelen. J'entamai une lutte intérieure pour ouvrir les yeux.
— Je vois que ma petite louve a du mal à se réveiller, murmura Kaelen, à peine réveillé.
— De ce que j'entends, ce n'est pas mieux pour toi, répondis-je, encore endormie.

Il colla son front contre le mien avant de le décoller pour le remplacer par sa main.
— Hope, tu es brûlante. Tu as dû prendre froid hier.
— Ce n'est rien, ne t'en fais pas, ça passera vite. J'ai beaucoup à chercher aujourd'hui sur ce que Soraya a...
— Non, tu dois te reposer.
— Kaelen, je...
— C'est un ordre. Quel Alpha serais-je si je laissais ma compagne vagabonder alors qu'elle a de la fièvre ?

J'ouvris enfin les yeux, lui lançant un regard boudeur.
— Pas la peine de me regarder comme ça, c'est non, rétorqua-t-il fermement.
Je soupirai. Si je lui désobéissais encore une fois, qui sait ce qu'il me ferait à la place d'une simple fessée.
— D'accord, finis-je par céder.

Il m'embrassa sur le front avant de s'en aller, probablement vers son bureau. J'entendis ses pas s'éloigner. Pensait-il vraiment que j'allais rester ici à ne rien faire ?
« Non, non, non, Hope », grogna Iris dans mon esprit. « Je sais ce que tu veux faire, et il en est hors de question. »
« Ne t'inquiète pas, Iris, je vais juste chercher un livre dans la salle des artefacts, rien de plus ! »

J'enfilai une chemise de nuit et sortis discrètement de la chambre, prête à prendre la direction de la salle. À peine sortie, j'entendis un raclement de gorge. En me retournant, je vis Kaelen, les bras croisés, adossé au mur. Je le regardai, sentant une goutte de sueur couler le long de ma tempe. Il m'attrapa et me mit sur son épaule.
— Kaelen, lâche-moi !
— Je t'avais prévenue, Hope.