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1989.


Au fond du bus, Aria se perdait dans la contemplation de son lycée, laissant un sentiment indéfinissable s'emparer d'elle.

Ses yeux étaient rivés sur les larges marches en carrelage gris menant à l'imposante porte en bois, symbolisant l'entrée de l'établissement.

Chaque détail lui était familier : les multiples étages, la cour de récréation où elle partageait tant de souvenirs avec son meilleur ami Liam.

Une étrange mélancolie l'envahissait, lui donnant l'impression que le lycée allait s'éloigner d'elle.

Elle ne pouvait envisager que ce trajet en bus serait peut-être sa dernière visite dans cet endroit qui avait été son quotidien pendant tant d'années.

Son regard, empreint de nostalgie, semblait témoigner de cette réalité imminente. Mais le lycée semblait différent à ses yeux, il n'avait pas l'air d'égayer comme d'habitude, il dégageait une aura sombre.

Alors qu'elle observait plus attentivement, Aria remarqua des détails qu'elle n'avait jamais remarqués auparavant.

Des fissures discrètes dans les murs autrefois impeccables, des fenêtres ternies par le temps et des bancs de la cour abandonnés.

L'ambiance qui régnait dans l'enceinte de l'école n'était plus celle d'un lieu vivant et plein de joie, mais plutôt d'un endroit figé dans le passé, hanté par des souvenirs lointains.

Aria ressentait un frisson parcourir son échine, quand elle se rendit compte de toutes ses mauvaises pensées qui semblaient la hanter.



Pendant ce temps, Liam, assis à côté d'elle, observait en silence la longueur de ses cheveux bruns, rehaussés avec élégance par un serre-tête bleu marine.

Ce qu'il appréciait par-dessus tout, c'était ses taches de rousseur qui parsemaient son nez légèrement retroussé.

Enfoncé dans son siège, caressant la douceur de son pantalon en velours, il laissa échapper un soupir discret alors qu'elle se tournait vers Caleb, essayant discrètement de capter son regard.

— Après avoir contemplé le lycée jusqu'à ce qu'il se soit éloigné de ton champ de vision, c'est au tour de Caleb?!

— Et Caleb, restera dans mon champ de vision pendant une vingtaine de jours ,lui dit-elle sans détourner les yeux du grand brun.

— Malheureusement pour toi, tu n'es pas la seule à penser ainsi , répondit-il.

Elle soupira en se redressant puis s'affaissa dans son siège de bus.

— Maya, Luna et Eva, c'est ça ? demanda-t-elle.

— C'est fort probable ,confirma-t-il.

— Ce ne sont que des suppositions ! s'exclama-t-elle.

— Peut-être bien , répondit-il avec un sourire énigmatique.

Elle se retourna une fois de plus et regarda Caleb à travers le mince espace entre son siège et celui de Liam.

Lorsque le regard noisette du grand brun croisa le sien, elle sentit ses joues s'empourprer avant de se replacer dans son siège.

— Bien fait, lui chuchota Liam.

Elle soupira.

— Sinon, tu penses qu'on va faire quoi dans le camp militaire ? demanda Liam pour changer de sujet, ne supportant plus de parler constamment de Caleb.

— On va visiter, c'est sûr, répondit-elle.

— Je me demande s'ils vont nous donner des armes.

— Impossible, c'est bien trop dangereux !

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