Blizzard

Les pensées

Lorsque l'on est petit à l'école on nous demande souvent ce que l'on veut faire plus tard, ce que l'on aimerait devenir ... Nombreux gamins répondent alors pompier, acteur(trice), astronaute, président, ou bien des idées plus farfelues tel que super-héros, princesse, voir même tout simplement riche sans en connaître réellement la raison. Dans ce cas précis c'est souvent les lèvres des enfants qui miment celles des parents. Puis, une fois au lycée, cette même question revient tel un boomerang. Les réponses paraissent alors tout de suite mieux réfléchies, plus claires et précises. Elles semblent également plus concrètes dans la tête de certains tel que médecin, avocat, infirmer(ière), mécanicien, informaticien etc... 

Mais une fois les années passées et avec un peu de recul je me demande réellement : "avons-nous toujours compris réellement le sens véritable de cette phrase qui paraissait de surcroit si décisif pour notre avenir ?" En tout cas, une chose est sûre, je sais que si cette fameuse question m'était posée aujourd'hui, ma réponse serait loin de correspondre aux banalités standards de notre époque. Je ne me définirai pas au travers d'une profession ou bien par le biais d'une condition financière non plus. Après mûre réflexion à ce sujet je vous propose de creuser un peu plus loin dans le sens profond de cette phrase, d'y observer chaque petit côté, chaque petite nuance. Je repose donc la question : que veux-tu faire plus tard et qui souhaiterai-tu devenir ? Eh bien, à cela je répondrai que je souhaiterai simplement continuer à me battre, à avancer dans un chemin en dents de scie afin de trouver un jour mon équilibre , de trouver enfin la paix dans mon cœur et mon esprit , de m'améliorer chaque jour, de redoubler d'efforts pour ne plus me soucier du jugement des autres ni même de l'image que je me renvois parfois péjorativement déformée, de devenir une meilleure version de moi-même toujours en progression , d'apprendre à m'aimer tel que je suis avec mes qualités et mes défauts, d'apprendre tout simplement à accepter la vie telle qu'elle m'a été donné et de la sublimer de jour en jour, de la façonner , de la modeler à la façon d'un potier, d'en faire quelque chose de beau mais fragile, d'éphémère mais inoubliable. D'accueillir les aléas de la vie non pas comme un fardeau mais comme des épreuves qui me permettront de m'améliorer et à améliorer le monde à ma façon, laisser une trace sur cette terre, même minime, même infime. De contribuer à mon bonheur et de profiter de mon bref passage sur terre afin d'en faire quelque chose dont je serais fière avant de m'éteindre. Car la vie est trop courte pour être mal vécue. Tout simplement. Chaque instant deviendra à présent "mon moment". Aucun d'entre eux ne se verra gâchés, ou perdu et chaque instant sera vécu pleinement comme je l'entends et le conçois. Je ne veux pas avoir le regret de ne pas avoir essayer, quitte à me tromper, quitte à recommencer. Je veux donner le meilleur de moi-même et même les moments d'ennuis deviendront une symphonie. Car dans la vie il n'y a pas seulement des moments purement joyeux ou excitants, tristes ou déprimants. Il y a également des passages médians, des moments d'errance qu'il faut réussir à combler.

J'ai souvent entendu que "l'ennui est mère de tous les vices", ce qui peut sembler être le cas chez certaines personnes dont le cœur est perdu et désorienté, qui trouvent alors le moyen de voir et créer le vice là où il n'y en a pas. Le mauvais attire le mauvais, et si le vice ne vient pas à moi pourquoi ne pas venir à lui ? Réponse résignée et vision de la réalité déformée par un esprit malade.

Ma réponse à tout ça est alors bien différente. Je dirais plutôt qu'il faut apprendre à s'ennuyer et à manier nos outils intellectuels de manière plus profitable et productive. Oui, cela peut paraître étrange dit comme ça mais comme je l'ai dit plus tôt la vie est faite de passages médians et d'errance, comme une sorte de pause dans le temps, d'un arrêt sur image dont il faut savoir se délecter. Ici, pas de place pour le Spleen.

Imaginez une douce mélodie, des notes qui parcourent vos oreilles et s'immiscent délicieusement dans vos tympans, le rythme s'accélère puis les notes de piano marque une pause, brusque et vive...avant de reprendre sa course effrénée parmi le clavier, les cordes sont martelées, frappées de façon à accélérer la cadence... soudain les notes deviennent plus fragiles, plus douces, plus lentes et ...la mélodie finit par s'éteindre... La vie, belle mélodie, course permanente entre loisirs, moments d'escapade en famille, soirée entre amis, mais aussi travail, devoir, responsabilité...etc. Les émotions se bousculent chaque jour. Et comme un peintre devant sa toile vierge, la vie nous offre une palette d'émotions, chaque couleur et coup de pinceau retranscrivant alors la joie, la tristesse, l'amour, la peine, l'excitation, le plaisir, le doute, la peur, la surprise et bien d'autres que ne saurait énumérer. Je pense que dans cette mélodie qu'est la vie, savoir s'accorder un moment de pause est indispensable. Souffler et marquer arrêt fait partie d'un tout, d'un quotidien bien plus sain. D'autant plus que je n'ai pas compter le sommeil qui mange une partie de notre temps pourtant si précieux.

En effet, nous passons entre 25 et 27 ans à dormir, soit un tiers de notre existence pour une durée de vie moyenne de 80 ans ! Bien sûr je ne dis pas là que le sommeil est un fardeau qui nous prive d'une grande partie de notre vie même si j'avoue que cela ne sonne guère très juste. Qui parmi nous n'apprécie pas ce fameux moment où, éreinté par une dure journée, notre tête se dépose enfin sur notre oreiller si moelleux après s'être enfoui sous les draps molletonnés afin de rejoindre les bras de morphée ! Cependant, il est clair que si notre corps nous le permettait, notre temps de sommeil serait réparti de manière moins envahissante sur notre quotidien. Tout cela dans l'unique but de mettre un maximum de notre temps à profit.

Savoir imposer l'entracte. L'ennui n'est pas quelque chose qui doit rimer avec frustration et mécontentement. Nous ne devrions pas voir cela sous un œil aigri, après tout, nous avons toute notre vieillesse pour le devenir. Mais cela est un autre sujet. Apprendre à s'ennuyer ... Le repos total et sain de l'esprit mais aussi la régénérescence mentale. Voilà de quoi nous parlons ici. Notre cerveau est de manière permanente empreint à toutes formes de stimulation, et cela même au repos. Cependant cette masse nerveuse qui ne cesse de travailler s'épuise elle aussi, à la manière d'une batterie de téléphone, centre d'attention première de la nouvelle génération, ou bien, pour parler plus poétiquement, a la manière de l'écrivain et de sa plume qu'il ne peut malheureusement plus tremper car l'encrier est épuisé.

En effet, nous l'oublions parfois trop souvent et cela peut malencontreusement mener à une surchauffe jamais bien agréable pour nous, qu'on appelle la surcharge mentale. C'est là qu'apparaissent les premiers signes de fatigue jamais bien agréables pour l'homme pouvant mener à une montée d'angoisse, de stress, fatigue et marquer également le début d'un sommeil perturbé, d'une déprime passagère etc... Apprenez l'art de savoir laisser vos pensées divaguer, de relâcher cette pression qui pèse sur votre corps et votre esprit. Réapprenez également à redécouvrir ce qui vous anime. N'ayez pas peur de vous confronter à vous-même, de puiser au fond de vous les ressources nécessaires et bénéfiques à votre épanouissement personnel. Blaise Pascal disait : "Tout le malheur des hommes vient d'une seule chose, qui est de ne savoir pas demeurer en repos, dans une chambre". Au quotidien, nous essayons de fuir la réalité via un nombre incalculable de distractions afin de nous empêcher de penser à la fatalité qu'est la finitude de l'être humain. L'acceptation est quelque chose d'indispensable et de primordial si l'on veut vivre sans contraintes aucunes, sans tourments, et atteindre le point culminant de l'acceptation : le lâcher prise. Il est sujet ici de nettoyer votre esprit, de balayer le mauvais. Faites le vide, laissez de l'espace dans votre tête afin d'accueillir le silence de vos pensées muettes.