Chapitre 4

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La nuit a été longue. Très longue.

Je ne veux pas dire par là que j'ai pu dormir 12 heures d'affilée. Bien au contraire, je n'ai pas fermé l'œil de la nuit. Oria a dû être perturbée par ce nouvel environnement et l'absence de son père, car elle n'a pratiquement pas cessé de pleurer. Je crois que Liana n'a pas anticipé l'impact d'un tel changement sur elle.

Je crois également que je me suis bien trop vite avancée en pensant que s'occuper d'un enfant était moins effrayant que ce que j'avais imaginé.

Cette nuit sans sommeil, les pleurs incessants et la sensation d'impuissance que j'ai ressentie m'ont frappée de plein fouet. Je pense que je ne suis définitivement pas prête pour ça.

Me voilà brutalement de retour à la réalité. Pendant leur séjour, je ne vais pas partager que des moments joyeux avec Liana et Oria, je vais aussi faire face aux responsabilités que cela implique de s'occuper d'un enfant, même si ce n'est pas le mien. La douce naïveté que j'avais hier soir a été de courte durée et a laissé place à la fatigue, ainsi qu'à l'inquiétude. Mes doutes et mes questionnements sur leur séjour chez moi étaient donc bel et bien fondés.

À une heure que j'estime raisonnable, je traîne mon corps hors du lit dans l'optique de me préparer un café. Je ne me suis jamais levée aussi tôt un dimanche matin, même en voyage.

Dans la cuisine, je croise Liana qui me lance un regard navré, tandis qu'Oria gazouille derrière, comme si de rien n'était.

— Elle est plus en forme que nous, je commente déposant un bisou sur le front de cette dernière.

Je ne peux pas en vouloir trop longtemps à cette bouille d'ange.

— J'allais me faire un café, tu en veux un ? je demande ensuite à mon amie.

— Oh oui, s'il te plaît.

— Je me suis dit que ça me ferait du bien après cette nuit, dis-je en attrapant deux tasses, tout en baillant.

— Je suis sincèrement désolée pour ça, souffle Liana, visiblement mal à l'aise.

Elle semble aussi épuisée que moi.

— Tu sais quoi ? Je vais nous préparer un petit déjeuner aussi, je rajoute d'un ton un peu plus enjoué, décidée à nous apporter un peu de réconfort.

— Tu es sûre ?

— Ça me fait plaisir, tu es mon invitée !

Son regard s'illumine, et elle me remercie vivement tout en s'éloignant vers Oria.

Je me mets à la tâche, pendant que Liana parle doucement à Oria. Ça me réchauffe le cœur de les voir comme ça ensemble, et je me surprends à sourire en pensant que même après une nuit difficile, nous pouvons retrouver un peu de douceur.

Je sais qu'elles traversent une période difficile, et j'ai envie de prendre soin d'elles et que Liana qu'elle se sente bien chez moi. Et avec moi. Même si j'ai passé une nuit affreuse et que je risque d'être de mauvaise humeur toute la journée.

En attendant que les tartines grillent, j'observe mon reflet dans le grille-pain en inox. Des cernes sont apparus sous mes yeux verts, et mes cheveux bruns, coupés au carré, sont ébouriffés.

On dirait que je rentre de soirée après une nuit blanche à faire la fête. J'aurais préféré.

Je tente de me recoiffer en écrasant mes cheveux sur ma tête. Je ne crois pas que Liana m'ait déjà vue dans cet état. Je lève les yeux au ciel, mécontente, en vérifiant une nouvelle fois mon allure qui ne s'améliore pas.

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