« Une promesse c'est pour la vie, pas pour une nuit. »
Pasadena, 1996.
L'horreur règne sur la ville de Pasadena. Une nouvelle victime, la première depuis dix ans, a été retrouvée morte dans un hôtel. La peur s'empare des habitants tandis que les rum...
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"To float around and ghost my friends"
i know the end - phoebe bridgers
OCTOBRE, 1996
Ça fait bientôt quelques semaines que nous sommes rentrés. Avec Makkusu, on échange parfois sur nos téléphones, mais sans plus dans la réalité.
Car nous sommes discrets.
Des fois je me dit que... purée, heureusement que j'ai accepté le cadeau de Makkusu, car le livre qu'il m'a offert me décrit parfaitement.
Que ce soit mentalement, physiquement, amoureusement, le personnage principal me correspond au moindre détail.
La bibliothèque est vide à cette heure-là. Comme c'est la dernière heure de la journée, beaucoup d'élèves sont rentrés chez eux, Ange y compris.
Je ne lui en veux pas.
Elle n'avait plus la force de rester jusqu'à seize heures, alors elle a pris la route jusqu'à chez elle, à pied. Mais elle n'est pas seule, son amie Suzumi l'accompagne pour le trajet.
Heureusement.
Elle est rousse, je crois. Et elles se connaissent depuis fort longtemps. Le souvenir de ses billes brunes me scrutant comme une inconnue de haut en bas me traverse l'échine, d'un frisson de honte. On l'avait déjà rencontré pendant le festival.
Et puis, elle m'a complimenté sur mes yeux vairons. Le sourire encore collé aux lèvres, je raccroche mon attention aux mots de mon livre, chassant ce souvenir.
L'air frais qui traverse les fenêtres de la salle me crispe les doigts, dès que je tourne la page. Celles-ci peinent à se déplacer à cause du froid. En plus de la pluie qui martèle sur les vitres de verre, cette atmosphère se mélange.
Mais c'est le meilleur temps pour lire dans la tranquillité.
D'autres lecteurs errent dans tous les recoins de la bibliothèque, ils sont discrets. Il n'y a que moi installé sur la table centrale de la pièce, les autres sont sur les canapés, voir les pouffes réservés à la lecture. Aucun bruit n'est autorisé.
Et si quelqu'un ose parler et briser le silence...
La bibliothécaire va être rouge de colère.
C'est celle qui fait des rondes dans tous les couloirs pour savoir qui n'est pas sage. Toujours dans une robe noir jusqu'aux chevilles et de grosses lunettes de vues noirs, ses traits sévères réveillent la vigilance de certaines groupes d'élèves.
En parlant d'elle...
Mes yeux quittent les pages et s'élèvent vers sa silhouette, les bras croisés dans son dos. Ses mocassins claquent sur le sol, mais assez silencieusement pour garder le silence.