𝐂𝐇𝐀𝐏𝐈𝐓𝐑𝐄 𝟎𝟗. 𝐑𝐄𝐒𝐈𝐋𝐈𝐄𝐍𝐂𝐄.

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"There it is again, that funny feelingThat funny feeling"

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"There it is again, that funny feeling
That funny feeling"

that funny feeling - phoebe bridgers

SEPTEMBRE, 1996

Ange n'a rien dit depuis le trajet vers la maison de Néole.

La tête baissée, son visage ne rayonne plus sous les rayons du soleil, et la nuit tombe au fur et à mesure de notre marche. Quand un chat est de passage devant nous, j'espère à chaque fois qu'elle lève le regard vers ce dernier et s'empresse de l'attraper.

Mais rien, elle ne réagit pas.

Son mutisme persiste. Nos semelles claquent contre le bitume, mais ce bruit parasite mes pensées. Son porte-clés résonne également, mais d'une cacophonie désagréable.

Sa voix me manque, elle est trop silencieuse. Beaucoup trop.

Qu'est-ce qu'il lui arrive merde?

       Les alentours sont bien différents de nos quartiers. Il y a peu de maisons, seulement de grandes villas blanches et beiges qui coûtent une fortune.

Mille et une questions se coincent dans ma gorge, mais lorsque je daigne me lancer pour briser le silence, une voix familière nous accueille.

— Vous voilà enfin ! s'exclame Néole Je vous attendais, c'était si difficile de trouver le chemin ?

        La blonde s'avance vers nous dans son peignoir au motif de la peau d'un léopard. Sa serviette autour de son cuir chevelu attire mon attention, et quelques gouttes glissent sur son front. Elle vient vraiment de sortir d'une douche pour nous voir?

Je hausse les sourcils et resserre la bandoulière de mon sac entre mes doigts.

— Pas vraiment non, répondis-je, levant les épaules. C'est juste qu'à pied c'est long et chiant.

Surtout avec un silence pareil.

— Mh, acquiesce ma meilleure amie.

Néole lève son sourcil. Les bras croisés sous sa poitrine en enroulant son corps dans son tissu, elle se retourne et emboîte le pas vers son entrée.

— J'dirais a ma mère de vous déposer, ou à ma grande sœur. Vous risquez de rentrer chez vous à 19 heures.

— C'est pa–

— Ça ne me dérange pas, coupe froidement Ange, les pupilles me scrutant d'abord puis Néole. On pourrait faire une soirée pyjama, nan ?

        Mes sourcils se froncent. Lorsque je pose mon regard sur elle, elle n'est pas concentrée sur moi, mais sur le vide. Ses yeux s'expriment à la place de sa bouche, mais celle-ci bave de mensonges.

𝓟𝐑𝐄𝐓𝐓𝐘 𝐎𝐍 𝐇𝐈𝐌Où les histoires vivent. Découvrez maintenant