Alter ego: au delà des partis ..

Chap 18: Louis, jamais bien loin

Gabriel monta dans sa voiture habituelle, celle de son chauffeur, Romain, qui le conduisait depuis plusieurs années.
Ensemble, ils avaient traversé de nombreux déplacements et Gabriel savait qu'il pouvait compter sur lui.

Ce soir, il préférait éviter de rappeler un taxi comme pour l'aller, trouvant cette option plus discrète.
Il s'installa à l'arrière, un sourire amoureux flottant sur ses lèvres, c'était si évident que Romain le remarqua immédiatement dans le rétroviseur.
Cela faisait si longtemps qu'il n'avait pas vu Gabriel avec cet air apaisé, presque radieux, que cela réchauffa son cœur.

Toutefois, l'heure tardive et le lieu où il l'avait récupéré ne laissaient que peu de doute quant aux raisons de cette sortie nocturne.
Ce qui restait un mystère, c'était l'identité de la personne qui provoquait un tel changement chez Gabriel.

Romain hésita avant de poser une question, mais sa curiosité l'emporta :

— « On dirait que vous avez passé une bonne soirée, Gabriel... » dit-il, un sourire en coin.

Gabriel releva les yeux, amusé par la remarque. Il fit semblant de ne pas comprendre le sous entendu, jetant un regard par la fenêtre, où la ville défilait sous les lumières nocturnes.

— « Disons que c'était une soirée... instructive et nécessaire, » répondit-il finalement.

Romain hocha la tête en silence. Il savait que Gabriel ne livrait jamais facilement ses pensées personnelles et respecta son besoin de discrétion.

En entrant dans sa chambre d'hôtel, Gabriel sentit une vague de légèreté l'envahir. Le calme de l'endroit contrastait avec l'intensité de ses émotions, qui continuaient de vibrer en lui.

Il pouvait encore ressentir la sensation des doigts de Jordan glissant l'alliance de son doigt, marquant une rupture symbolique avec son passé.

Il était prêt.

Gabriel se laissa tomber sur le lit, fermant les yeux. Chaque mot échangé, chaque regard, ce baiser volé dans la nuit... tout cela tournoyait dans son esprit. Pour la première fois depuis longtemps, il se sentait libre.
Plus léger, comme s'il avait déposé un fardeau immense.

Il sourit, savourant cette douce euphorie, ce frisson propre aux débuts d'une histoire d'amour.
Il se laissa doucement emporter par le sommeil dans cette agréable sensation d'être dans du coton.

Malgré tout une inquiétude persistait en toile de fond: comment allaient-ils réussir à gérer cette relation naissante et complètement impensable pour deux opposants politiques ?

———

Le lendemain matin, une nouvelle journée de campagne à Nice les attendait et ils avaient près de deux heures de route devant eux.

Installé à l'arrière de la voiture, Gabriel observait l'horizon, perdu dans ses pensées.
Le sourire qui s'était installé sur son visage depuis la veille ne le quittait plus.

La vibration discrète de son téléphone le ramena doucement à la réalité.
Un rapide coup d'œil sur l'écran fit naître un sourire encore plus prononcé qu'il tenta de réprimer, conscient que Louis, à ses côtés, pourrait le remarquer.

**Jordan**
*« Je pense à toi... »*

Ces quatre mots, simples mais incroyablement puissant pour lui, déclenchèrent une vague d'émotions en Gabriel.
Il sentit un léger rougissement lui monter aux joues et se retourna légèrement vers la vitre pour cacher sa réaction.

À chaque interaction avec Jordan, Gabriel ressentait un mélange d'excitation et de tendresse, une douce brûlure qui lui rappelait l'intensité de ce qu'ils partageaient.
L'envie de répondre était immédiate, mais il prit quelques instants pour formuler un message qui exprimerait ses propres émotions.