Chapitre 1

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Camille

J'ouvre subitement les yeux en ressentant une douleur aigue sur ma joue gauche. Mes poignets et mes chevilles attachés à une chaise par un corde, je suis au milieu d'une cave. Mais ce n'est pas ma cave cela c'est sur, je ne suis pas chez moi. Il fait sombre, l'endroit empeste l'odeur métallique du sang et de la pourriture. Face à moi je découvre deux hommes entrain de discuter. L'un est blond et doit faire un bon mètre 80. Il a des yeux bleus, des yeux dans lesquels on pourrait se perdre, des yeux envoutants. Le second est brun. Au moment ou je le reluque, il relève la tête et croise mon regard. Il me sourit. C'est la que je le reconnais. Des yeux sombres et dangereux.

Etonnamment, je n'ai pas peur de mourir ni de la torture. Si je devais mourir, qu'il en soit ainsi, j'accepterai mon destin. Ainsi je pourrai la revoir, lui reparler et je serai libérée. Entre elle et moi, il y a ce mur de vie et de mort qui m'empêche de la voir, qui m'empêche de lui parler. En mourant, peut-être que je la rejoindrais? C'est alors qu'une phrase de mon père me revint en mémoire, comme un flashback:

"Accepter son destin, les victimes ne le font jamais. à la fin de ta vie tu mourras, tu finiras dans un cercueil quoi que tu fasses...Tuer quelqu'un n'est que précipité le destin vers son destinataire."

Père dit souvent que j'irai en enfer, que je ne suis "qu'une salope qui l'avait laissée crever" comme il dit. Il a surement raison après tout c'est mon père... Je mérite d'aller en enfer, c'est de ma faute si elle est morte. j'aurais pu la sauver, j'aurais dû ...

- Maintenant que tu es réveillée, on va pouvoir parler, n'est-ce pas mia bella ?cette voix me ramène d'un coup dans le présent et surtout à la réalité.

Le brun me regarde avec un sourire qui n'annonce rien de bon pour moi. Je jette un coup d'œil effrayé partout dans la pièce pour trouver un moyen de sortir. De toute manière, même si je n'ai aucune chance, il n'y a aucune ouverture a part la porte devant laquelle est le blond.

- Maintenant dis moi... pourquoi Vitali l'a tué ? m'agresse le brun. Il donne un coup de poing rageur dans le mur à coté de ma tête montrant sa colère. Près de moi, il y a une table sur laquelle sont disposés de nombreux instruments de torture.

- Je..je ne sais pas... et même si je savais je ne vous l'aurai pas dis ! en lui répondant de la même manière.

Le blond me regarde comme si j'étais une folle. Folle de résister, de m'opposer. Son regard jongle entre moi et son compagnon. Le même compagnon qui me fait un sourire, amusé de la situation.

- Oh à ce que je vois tu ne perds pas ta langue. Espérons que ce soit le cas pour répondre aux questions , dit-il toujours en souriant.

Il me regarde avec délice, insistance et une joie qui commence vraiment à me faire peur. On dirait un pazzo (un fou), uno psicopatico (un psychopathe). Il s'avance vers moi et prend un poignard de la table.

- On va s'amuser un petit peu... dit-il

Je le regarde, nullement impressionnée. Si il compte me poignarder, qu'il le fasse, cela n'aboutira à rien, j'ai vécu bien pire avec mon père, et ce n'est certainement pas quelques petits des coups de poignards insignifiants qui me feront parler. Il pose le poignard sur ma cuisse et appuie légèrement afin de laisser une estafilade.

J'ai mal, terriblement mal, mais je ne dois rien montrer. Je ne lui donnerais pas le plaisir de se délecter de ma douleur alors je prends un visage neutre et fermé. Je sens les larmes qui commencent à me monter aux yeux et qui menacent de s'écouler. Il réitère la même chose mais sur mon autre cuisse. Je me mords la langue et l'intérieur de mes joues pour ne pas crier, c'est ce qu'il veut entendre. Voir ma douleur, voir la crainte à son égard dans mon regard.

Attrazione (mafia)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant