MERCREDI 29 NOVEMBRE 2013
8:15am
Atlanta High School.
Point de vue Christian Beadles
Je devais vraiment faire peine à voir, avec mes yeux rougis et gonflés, mes cheveux en bazar, et mes vêtements mal arrangés, mais j'avais décidé de revenir en cours aujourd'hui, car je ne voulais pas me laisser abattre. Elle n'aurait pas voulu que je me morfonde sur mon sort. Elle m'aurait sourit, et m'aurait assuré que tout allait pour le mieux. Alors j'étais venu, quitte à affronter le regard compatissant des autres. Jake arriva face à moi, avec ce visage plein de reproches.
Jake - Christian, déconne pas là ! Il t'arrive quoi ? On te reconnait plus ! Il est passé où le Christian que se foutait de tout le monde ? Depuis que t'es sortit avec la grosse, tu t'es totalement métamorphosé ! Je pensais que c'était juste une grosse connerie pour pouvoir l'humilier une fois de plus, mais au lieu de ça, tu as fait un discours puant à son enterrement ? J'te comprends plus.
Moi - Putain mais Jake ! Tu parle encore UNE FOIS d'elle comme ça, JE T'ARRACHE LA TÊTE. C'est comprit ? Hein ? C'EST COMPRIT ?
Il hocha la tête.
Moi - J'en ai plus qu'assez de faire semblant d'être ce mec que vous voulez tous que je sois, ok ? Nessa je l'aimais VRAIMENT ! C'est la seule personne que j'ai aimé ! Elle m'a apprit à avoir confiance en moi, et à ne pas faire semblant. Alors tu sais quoi ? Ne t'attends pas à ce que je redevienne le Christian que tu attends Jake. Vas-y casse toi. PUTAIN CASSES TOI JE T'AI DIT !
Sur ce, il fit une mine d'incompréhension, et partit sans se retourner. Swanne et Caitlin arrivèrent à côté de moi.
Swanne - Ça va Christian ?
Moi - Oui oui.
Caitlin - Christian, je... j'ai trouvé quelque chose qui... pourrait t'intéresser.
Je relevais un sourcil vers Caitlin pour lui montrer mon incompréhension. Elle me tendait un carnet, je l'empoignais alors.
Caitlin - Il me semble que c'est son... journal intime. Je l'ai trouvé à l'intérieur d'un mur, dans les toilettes.
Moi - Dans un mur ?
Elle hocha la tête, et échangea un regard avec Swanne. Ensuite, elles me laissèrent toutes les deux, surement pour me permettre de lire tranquillement le journal de Nessa. La couverture était en velours, de la couleur préférée de Nessa : le vieux rose. Elle était entourée d'une jolie dentelle noire, et au milieu de celle ci dansaient des lettres. De sa belle écriture, Nessa y avait inscrit son prénom. Je passais mes doigt sur ce dernier, essayant de retenir mes larmes. J'ouvrais timidement le petit cahier, et parcourait rapidement toutes les pages. Il y avait tellement de pages noircies pas son écriture divine. Je m'arrêtais sur une page au hasard, et commençais la lecture.
"Cher journal,
Hier, j'ai encore passé une journée comme toutes les autres, rythmée par les insultes et les humiliations de Christian. Je passe outre, comme d'habitude. Mais j'ai de plus en plus de mal à retenir mes larmes. Hier, il m'a fait un croche pied au self. Je me suis retrouvée à plat ventre, et j'avais du ketchup plein mon pull. Et puis quand je rentre à la maison, Swanne en rajoute une couche. Comme si j'avais pas assez mal comme ça. Le seul moment de la journée que j'ai envie de vivre, c'est le soir, quand je me rends sur Tchat.com. D'ailleurs, j'ai encore parlé à Batman112 hier. Il est vraiment adorable. Il à l'air d'être un garçon vraiment génial. Dommage que je sois grosse, j'aurais bien aimé le rencontrer. La cloche sonne, je te redonnerais des nouvelles plus tard !"
Je me trouvais toujours au beau milieu de la cafeteria. Cette fois ci, mes yeux étaient inondés. Tout le monde me regardait étrangement. En même temps, je suis le seul gogole en train de pleurer comme un con devant tout le monde.
22 NOVEMBRE 2033
...
...
Point de vue externe
Christian - Encore une année de plus mon cœur. 20 ans. Cela fait 20 ans que je suis contraint de vivre sans toi. Chaque anniversaire de ta mort agrandit un peu la douleur que j'ai en moi. Et même si je viens de souffler mes bougies, je ne suis pas heureux. Je ne le serais jamais plus. Pas sans toi. Mes enfants, Leigh et Shane, me demandent très souvent pourquoi je ne souris pas. Je leur réponds tout simplement, en pointant mon cœur, qu'il me manque quelque chose ici, que je ne pourrais jamais plus retrouver. Ma femme, elle s'est habitué à me voir malheureux, mais je pense qu'au fond, cela la blesse, de ne pas pouvoir me faire sourire. Elle est adorable. Elle s'appelle Cassidy, et je suis sure que tu l'aurais appréciée, mais elle ne t'arrivera jamais à la cheville. Même si c'est à elle que je suis marié, tu es toujours la seule que j'aime. Jamais je ne pourrais t'effacer de ma mémoire little princess. Je voudrais te laisser ces roses rouges. Ce sont ces mêmes fleurs que je t'avais amenées à l'hôpital. Celles que tu n'a pas eu le temps de voir. Je vais devoir m'en aller. Ma petite famille m'attends, c'est mon anniversaire tout de même, et puis Caitlin m'attends dans la voiture. Elle te passe le bonjour, mais elle préférait nous laisser en tête. Nessa, je t'aime et même si j'ai refait ma vie, je ne t'oublie pas. Je ne pourrais jamais. Love you little princess.
L'homme se leva, envoya un dernier baisé vers la tombe de sa défunte bien aimée, et prit le chemin de sa maison, où l'attendaient sa femme et ses enfants. Ils les avait appelé Leigh et Shane à la mémoire de celle qu'il aimait. Pour chaque décision qu'il prenait dans sa vie, il pensait à Nessa. À peine eut-il passé la porte de sa maison, qu'il vit passer devant lui un énorme singe rose. Et pendant l'espace d'un instant, il l'imaginait se cachant derrière la peluche, comme elle l'avait fait plusieurs année auparavant. Il s'attendait à voir le visage de Nessa se pointer à côté de la tête de cet étrange énergumène en peluche, mais au lieu de trouver Nessa, c'est sa femme Cassidy, qui apparut.
Cassidy - Dis moi, cette grosse peluche, tu compte la garder encore longtemps ? Parce qu'elle prend vraiment beaucoup de place !
Christian - Criant, Ne la jette surtout pas !
L'homme se jeta sur la peluche, la prenant dans ses bras, et la serrant le plus fort possible. Il avait l'impression de sentir encore son odeur. Peut être était-ce à cause du foulard grenat qui était accroché au poignet de l'immense peluche rose. Il resta là, pendant plusieurs minutes, à câliner un des derniers souvenirs qu'il lui restait d'elle, puis finit par monter dans sa chambre, s'installât dans son lit, et prit le petit cahier d'un vieux rose délavé. Il l'ouvrit en faisant attention de ne pas l'abimer. Il l'avait ouvert tant de fois auparavant, que le pauvre journal commençait à fatiguer. Christian connaissait ce journal par cœur, dans les moindres détails. Il aurait pu le réciter. Il le serra contre son cœur et laissa échapper quelques larmes.
Christian - Je lis tes mots, je bois tes mots, je vis tes mots. Tu es mon identique, mon âme, mon tout. À travers toi, je vis, et j'existe. Tu es mon âme sœur, et tu ne pourra y échapper. Même après la mort ma little princess.
THE END
