Chapitre 2 :

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" Leifnir ! "

La petite silhouette s'élance dans les bras de la plus grande silhouette, sous le soleil couchant et devant une mer impassible aux doux remous, étincelant à la lueur du crépuscule. Le ciel est rouge, bleu et jaune. Les nuages dansent, dansent et dansent encore. La petite fille attrape le visage qui lui ressemble tant et éclate d'un rire malicieux et cristallin. De longs cheveux noirs. Des yeux bruns. Des fossettes. Une poupée coincée dans le col de la tunique.

" Un jour,  je serais aussi grande que toi."

Puis tout retourne en arrière. Le vent qui souffle. La petite main qui lâche. La peluche au sol, pleine de sang. Les cris de terreur. Les flammes, la nature en flammes, la nature qui se meurt, la nature qui hurle et qui pleure. Les nuages sont pourpres ; le ciel est bordeaux. Les coeurs sont déchirés. Le vent berce le désespoir et le porte à qui veut l'entendre.

O~o~O~o~O

" C'est comme ça que je me suis retrouvée sur ce maudit bateau, clôtura Leifnir en se grattant l'oreille face aux regards perplexe d'Izou et Marco et les yeux curieux de Barbe-Blanche.

- Hmm, je vois, gamine, répondit le géant en posant sa tête sur son gigantesque poing tandis que Leifnir tiquait à l'entente du surnom, et que comptes-tu faire, maintenant ?"

La jeune fille leva les yeux vers le plafond, prise dans une intense réflexion.

Elle s'était réveillée voilà deux heures, déshydratée mais de nouveau en forme après un roupillon d'une journée. On l'avait soignée, lavée et habillée proprement, nourrie et enfin on l'avait amenée au capitaine du navire, qui n'était autre que le Moby Dick. Elle se demandait encore comment elle avait pu avoir la chance d'être récupérée par un équipage aussi célèbre - bien qu'elle n'en connaisse pas les membres, puisqu'elle venait à peine d'être...libérée, de sa prison. Et qu'elle n'y connaissait quasiment rien au monde extérieur, ne savait pas naviguer et savait vaguement se battre et user de son autorité.

Leifnir avait donc raconté l'essentiel, sur comment elle s'était retrouvée dans cette merde absolue tout en omettant les autres détails. Après tout, il n'avait pas besoin d'en savoir plus, n'est-ce-pas ?

Mais effectivement, qu'allait elle faire, maintenant ? Était ce réellement prudent de continuer à vagabonder ainsi, sans savoir comment s'y prendre pour atteindre ses objectifs ? Enfin, si, elle savait comment faire : apprendre à naviguer et apprendre comment fonctionnait ce monde qui avait continué à avancer sans elle pendant dix longues années. Il était hors de question qu'elle se fasse encore avoir juste parce qu'elle ne savait pas se débrouiller seule sur les mers.

Peut-être cet équipage pouvait il l'aider ? Du moins, lui enseigner ce qu'elle ne savait pas ? Il allait lui falloir monstre de persuasion afin de les convaincre de la garder avec eux, mais que pouvait elle faire d'autre ?

Quand elle s'était sortie de sa prison, huit mois plus tôt, elle avait ouï dire qu'être sur les mers, qu'être pirate, c'était signe de liberté. Mais était ce vrai où simplement une chimère insensée et bonne à nourrir l'imagination des plus naïfs ?

" Honnêtement, je ne sais pas. Je n'ai nulle part où aller, je ne sais rien. Tout ce que je sais, c'est que je veux être libre, répondit Leifnir en baissant les yeux vers ses mains, paumes tournées vers le plafond, et retrouver un fou qui a fait des expériences sur moi."

Les yeux de Barbe-Blanche brillèrent d'une lueur de surprise et de curiosité. Il avait un regard à la fois très ancien mais très rieur, à la façon de celui d'un enfant qui avait grandi tout de suite ; peut-être conserverait il éternellement cette étincelle de garçon espiègle, même jusqu'à sa mort. Marco croisa les bras tout en gardant son air flegme.

A toi, l'Immortelle - One Piece WhiteBeard X OcOù les histoires vivent. Découvrez maintenant