C'était un jour comme les autres au lycée, rythmé par les cours et les discussions entre amis. Pourtant, alors que je sortais de l'établissement, je l'ai aperçue. Elisa, adossée à un mur. J'eu du mal à la reconnaître lorsque je vis que la couleur de ses cheveux avait changé.Elisa, avait toujours été la fille aux cheveux blonds dorés, qui capturaient la lumière comme un rayon de soleil. Sa chevelure, longue et ondulée, était un symbole de sa jeunesse insouciante, flottant librement autour de son visage délicat. Mais aujourd'hui, à ma grande surprise, elle avait changé. Ses cheveux, désormais teints en un noir profond, tombaient en cascades soyeuses autour de son visage, créant un contraste frappant avec sa peau claire.
Cette transformation ne lui donnait pas seulement un air plus mature, mais révélait aussi une profondeur dans son regard. Ses yeux, autrefois illuminés par une lumière chaleureuse, étaient maintenant accentués par l'obscurité de ses cheveux, semblant à la fois plus mystérieux et plus intenses. Les cils longs et épais mettaient en valeur ses iris d'un vert éclatant, un éclat qui malgré le désespoir qui l'entourait, semblait toujours chercher à s'accrocher à une lueur d'espoir.
Son visage était marqué par une expression de tension, une fragilité qui trahissait son anxiété. Les pommettes, d'ordinaire pleines et enjouées, paraissaient désormais plus saillantes, témoignant de l'angoisse et des secrets qu'elle portait. Les lèvres, d'un rose pâle, s'étiraient en un sourire timide, mais je pouvais voir la tristesse dans ses yeux. Cette Elisa, bien qu'elle ait changé d'apparence, était toujours ma meilleure amie. Pourtant, ce nouveau visage, empreint de mystère et de douleur, me laissait perplexe et inquiète pour son avenir.
Un mois. Un mois sans nouvelles, sans un message, sans un signe. Mon cœur battait plus fort alors que je m'approchais d'elle, partagée entre la joie de la revoir et l'inquiétude.
"Surprise,"
dit-elle, un sourire en coin, comme si de rien n'était.Je sentais mille questions me brûler les lèvres, mais tout ce qui est sorti a été : "Tu m'as manqué." Elle a simplement hoché la tête, comme si elle comprenait l'étendue de ce simple murmure.
"Viens, j'ai quelque chose à te montrer,"
dit-elle en attrapant ma main avec douceur. J'aurais dû poser des questions, je le savais, mais j'étais tellement heureuse qu'elle soit de retour, prête à partager un moment ensemble, que je me suis laissée entraîner, confiante.On avançait dans les rues, et je sentais cette familiarité entre nous, ce lien qui rendait tout autre chose insignifiante. C'est comme si rien n'avait changé, comme si elle n'était jamais partie.
"Alors, tu es partie où tout ce temps ?"
tentai-je, l'interrompant dans un de ses silences.Elle me jeta un coup d'œil rapide, un mélange d'excuse et de tristesse dans le regard.
"Il y avait des choses que je devais régler, Era. Des choses... compliquées."
Sa voix était douce mais voilée d'une sorte de gravité que je ne lui avais jamais connue. J'aurais voulu insister, mais quelque chose dans son expression m'en empêcha.Et puis, tout bascula.
Avant que je comprenne ce qui se passait, une douleur éclatante frappa l'arrière de ma tête. Mon corps se fit lourd, mes yeux se fermèrent malgré moi, et la dernière chose que j'entendis fut la voix étouffée d'Elisa.
"Non, laissez-la !"
Le néant m'a emportée.
Quand j'ai ouvert les yeux, la lumière m'a aveuglée un instant, et j'ai compris que quelque chose n'allait pas. Mes poignets étaient attachés aux accoudoirs d'une chaise, et mes pieds aussi. J'avais du mal à respirer, ma tête bourdonnait de douleur, et l'air était froid. J'ai tourné la tête et je l'ai vue, assise à côté de moi, elle aussi attachée, son visage crispé, le regard braqué au sol.
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Pions dans l'ombre
RomanceÀ 18 ans, Era mène une vie paisible, rythmée par ses études et ses moments à la bibliothèque, où elle rencontre Elisa, une jeune femme mystérieuse de deux ans de plus. Rapidement, les deux jeunes filles se lient d'amitié, partageant de nombreux mome...