Chapitre 4

78 9 26
                                    

°

Il fallut l'intervention de trois hommes pour arracher Sarafina du cou d'Alexander, révélant les marques violacées de son passage.
La gorge de l'homme était rouge, et de pâles ecchymoses en forme de doigts commençaient à se former autour de celle-ci.
Reprenant difficilement son souffle, Alexander jura. Personne ne s'en sortait en l'attaquant publiquement de cette façon. Ça n'était jamais arrivé. Ça ne devait tout simplement pas exister.

-Lâchez-moi... !!!

Il se releva pour la voir se débattre dans les bras du plus costaud des hommes qui la retenait toujours.

-Lâche-la... Je vais lui donner une raison de hurler...

Il commença à déboucler sa ceinture sous les yeux horrifiés de Tan Tsu, qui se posta devant Sarafina, courageux ou inconscient, tandis que les autres subordonnés présents faisaient semblant de ne rien entendre. Hiérarchiquement, ils n'avaient pas le droit d'intervenir sans ordre.

-Lee Gēge, Lee Gēge... Un instant ! S'il te plaît... Ne fais rien que tu pourrais regretter plus tard. C'est quand même ton épouse. Tu pourrais finir par te rappeler d'elle... Non?

- ...

Alexander remit sa ceinture en place, fusillant la jeune femme du regard.

-Ôte-toi de mon chemin.

Tan Tsu fit un pas de côté, ne cherchant pas à pousser le zèle trop loin face à un Alexander exultant de colère. Les gardes qui l'avaient retenu plus tôt s'écartèrent de trois mètres, réalisant que Tan Tsu avait raison et tenant à leurs mains. Ce serait bête de se les faire couper pour avoir collé la femme du Boss d'un peu trop près.
Même si son cousin était à la tête du Clan, la loyauté et le respect de la plupart des hommes étaient pour Alexander. Même après son départ du Clan.

Alexander s'avança lentement vers Sarafina et se pencha, jusqu'à sentir son souffle chaud se mêler au sien.
De près, les longs cils humides de la jeune femme et les sillons de ses larmes séchées sur ses joues captèrent toute son attention, l'espace d'un court instant.
À aucun moment elle n'avait cherché à reculer, ni à se soustraire d'une quelconque manière à son regard.

Comme si elle ne le craignait pas.
Plus grave encore, leur proximité ne semblait même pas l'intimider. Et là, il remarqua qu'elle cherchait encore pathétiquement son ancien lui dans ses yeux. Tan Tsu lui avait probablement redonné espoir avec la possibilité qu'il retrouve la mémoire et se rappelle d'elle. Que c'était mignon...
Il s'appliqua à briser ce brin d'espoir à voix basse.

-Je vais être très clair, sale petite garce hystérique. Ce que tu viens de faire, m'attaquer... Des gens sont morts pour moins que ça. Je n'ai pas la moindre idée de comment j'en suis venu à t'épouser ; je n'en ai pas le moindre souvenir. Mais sache que tu n'es personne pour moi. Je t'ai déjà dit de t'en aller, et s'il te prend à nouveau l'envie de t'attaquer à moi, je fouetterai ton cul à mort avec ma ceinture Gucci. Tu as compris ?

Elle soutenait son regard.

Pourquoi est-ce qu'elle soutenait son regard ?
Ses grands yeux, à présent pleins d'amertume, brillaient d'un éclat de pure provocation. Et lorsqu'un petit sourire arrogant étira un coin de ses lèvres pulpeuses, il lui saisit brusquement les cheveux. Ses grosses boucles brunes étaient stupidement douces entre ses doigts.

-Je te fais rire ?? D'une seconde à l'autre, je peux ruiner ton visage, et personne ne viendrait te sauver. Ne m'oblige pas à être méchant... Tu es une très jolie milf.

Dit-il, se fichant de la gifle qu'il allait probablement recevoir pour ça. Quoique... Elle n'oserait pas, maintenant qu'il l'avait mise en garde, n'est-ce pas ?

Amnesia Où les histoires vivent. Découvrez maintenant