les voix muettes

elle aimait...

Elle l'aimait,

Elle l'aimait, dans l'infini de ses défauts,

Elle chérissait son âme avant même sa peau.

Elle aimait ses mots, même s'ils sonnaient parfois faux,

Pour elle, il n'existait plus autre héros.

Elle s'abandonnait à ses poèmes, Chaque rime, chaque vers était un « je t'aime».

Et dans son roman d'amour, il était l'ultime chapitre,

L'unique titre qu'elle aurait voulu écrire.

Les jours heureux s'enfuirent, hélas, trop vite

Ne laissant qu'un nuage de poussière,

Dans ce couple que l'amour habite,

Elle refusait d'abandonner cette lumière.

Convaincue que leurs âmes étaient liées,

Elle ignorait que le prince la trompait.

Plus le mensonge est gros, plus la vérité,

Avec la force d'un torrent, se révélait.

Accablé de regrets, il avoua son secret: << Ma douce mélodie, je ne vous ai pas

Tout dit.

Oh, ma tendre amie, je vous ai menti.

Depuis le début, depuis ce premier Regard,

Je vous emmenais voguer sur des eaux Sans phare.

Mon cœur est pris depuis tant d'années déjà,

Par celle que j'ai croisée bien avant toi.

Pardon, si vous le pouvez, d'avoir trompé Vos songes. >>>

Aveuglée par l'amour, elle a tout donné

Pour le retenir,

Mais cette histoire ne respirait plus L'horizon d'un avenir.

Avant de parti, il lui glissa ces mots sombres: L'amour est un festin qu'il vaut mieux ne Ne jamais finir.

Dans le fracas de ses rêves brisés, Son cœur, blessé, battait sans répit,

Habitué à l'abandon, seul face à l'oubli.

Elle le laissa partir, résignée, sans regret,

Nul besoin de sa pitié, nul besoin d'un pourquoi ».

En silence, elle relut les poèmes du passé,

Et fit un vœu, de ne plus jamais aimer avec foi.

Elle serait dénovant l'arnaqueur, et non l'arnaquée,

Pour protéger ce cœur mille fois meurtri, mille fois piétiné.