Chapitre 1

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Amalia De Castro

Une fois installée sur un canapé dans la salle de repos, je souffle enfin, la tête reposant contre l'appui-tête. Je ne doute pas que je ressemble à un personnage théâtralisé et dramatique digne d'une pièce mais je m'en moque totalement.

— Alors Petite Génie, m'appelle une voix amusée.

Je redresse ma tête pour voir Felinka Klein m'offrir un sourire amusé. Je me redresse totalement et elle s'assoit à côté de moi. Ses mains se posent l'une sur l'autre avec une douceur et une élégance particulière qui lui correspondent tant.

— Bien le bonjour madame Klein, répondis-je, vous avez passé une bonne matinée ?

Je me hasarde à lui lancer un regard en coin, ses yeux, d'un bleu intense, sont braqués sur moi. Elle pose son bras sur l'appuie-tête pour poser sa joue sur le dos de sa main pour me regarder plus droite.

— Depuis combien de temps est-ce que je te dis de ne plus m'appeler comme ça, réfléchit-elle.
— Je me sens privilégiée, m'amusais-je, les autres sont fous et me détestent.

Felinka est la femme la plus désirée de la fac et je suis la seule à avoir l'autorisation de l'appeler par son prénom et d'être si familière avec elle.

Elle m'a avoué me juger plus digne d'elle que les autres parce que nous sommes toutes deux surdouées et plus jeunes que les autres.

— Tu sais déjà que je m'en moque des autres, répond-elle, enfin, comment était ton cours avec tes premières années ?
— Ils sont mous, soufflais-je, je te jure que je n'ai jamais vu ça ! Mon ancienne promo était bien plus dynamique alors que nous étions considérés comme des fainéants.
— Ah ma pauvre petite Amalia, s'amuse-t-elle alors que la salle de repos se remplissait, c'est pour ça que j'ai expressément demandé à ne pas avoir de première années, ils sont encore trop timides et formaté par le lycée.
— Je devrais leur laisser le temps mais c'est plus fort que moi j'ai besoin d'une classe dynamique, soufflais-je, je vais devoir revoir mes méthodes de cours sinon et j'ai déjà passé des heures dessus.

Elle me répond avec un sourire en coin qui la rend aussi belle que mystérieuse et désirable. J'ai tout à fait conscience que son charme opère sur les gens autour d'elle, elle sait aussi qu'elle attire les regards et semble en jouer dès qu'elle le peut. Peut-être qu'elle m'offre son attention parce que je ne lui donne pas nécessairement la mienne comme un défi de son ego face à mon indifférence qui doit l'irriter plus que ce qu'elle laisse paraître.

— Que veux-tu au juste ? demandais-je alors, je sais que les gens ne sympathisent pas par bonté de cœur, il y a toujours quelque chose derrière.

Elle pince ses lèvres parfaitement rouges et détourne le regard pour se lever d'un balancement vers l'avant. Elle se dirige vers les casier et revient avec une lettre noire dans ses mains puis me la tend. Je la prends incertaine et lis les inscriptions écrites d'une teinte sanguinolente.

« Britney Stewart vous invite, Felinka Klein, et une personne de votre choix, à une soirée déguisée le jour d'Halloween afin de célébrer ses trente cinq ans comme il se doit. »

Je braque mon regard sur son visage parfait. Ses pommettes hautes commencent à s'assortir à ses lèvres sanguines laissant tout un tas de tache de rousseur ressortir telles des petites lampes sur sa peau lisse et visiblement douce.

— Accepterais-tu d'être ma cavalière ? me demande-t-elle, incertaine.

Je braque mon regard sur le carton puis sur la femme face à moi. Ce carton sous-entend tout de même d'amener quelqu'un de proche... Elle est venue vers moi pour que je lui rende un service, comme tout le monde... M'effacera-t-elle de sa vie après ça ?

Killer QueenOù les histoires vivent. Découvrez maintenant