Chapitre 2

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Amalia De Castro

Je sens d'abord ses dents contre ma peau avant qu'elle ne se décide à la percer. Un souffle m'échappe mais la sensation, contrairement à ce que je m'imaginais, est juste incroyable. Une de mes mains passe dans ses cheveux bruns pressant son visage contre moi avec plus d'ardeur. Je sens que quelque chose glisse dans mes veines, coule le long de ma gorge pour se répandre dans mon organisme.

La chaleur est insoutenable mais le plaisir procuré est tout simplement non-négligeable. Je ne sais rien de ce qu'elle est vraiment, je ne sais pas non plus quels seront les effets indésirables de ce geste tout sauf anodin mais mon cœur se calme et mon souffle se stabilise tant bien que mal.

L'angoisse disparaît, rapidement, de mon organisme laissant toute la place à cette envie incontrôlable de m'envoyer en l'air avec elle. Je savais que je n'étais pas totalement hétéro, non pas que ce soit un problème pour une sapiosexuelle, mais que mon type soit la femme la plus prisée de la fac ?

Si minablement prévisible...

Elle s'écarte soudainement, mon corps, totalement anesthésié, ne ressent pas l'absence de ses dents dans ma chair mais seulement celle de sa chaleur contre mon corps.

Du sang s'écoule de sa bouche, ses yeux ont pris une teinte de bleu assez sombre et mon palpitant réagit à sa beauté qui semble bien plus présente.

Elle fait deux pas en arrière, j'attrape son poignet pour la tirer vers moi afin que nos corps aient de nouveau un contact délicieux.

— Ama...
— Non, la coupais-je d'un doigt sur ses lèvres, tu tapes un crocs et t'en vas ? Je suis déçue.

Elle ne dit rien sur le coup, j'attrape sa mâchoire entre mes doigts et l'approche pour passer un coup de langue au coin de ses lèvres, effaçant ainsi le sang. Le goût métallique du liquide vital ne m'a jamais gênée, quand je me blesse, c'est mon premier réflexe que d'éponger le sang comme je le peux, souvent avec un coup de langue... Les pupilles de ses yeux se rétractent au sommet et au bas de celles-ci formant des ovales.

Le regard d'une chasseresse face à sa proie.

— Tu es sous l'effet du venin Amalia, souffle-t-elle.
— Et tu n'en profites pas ? m'étonnais-je en me pressant davantage, putain mais tu me rends folle Felinka Klein !

J'essaie de poser ma bouche contre la sienne mais elle parvient, avec une dextérité hors du commun, à esquiver mon assaut. Ses yeux sont tristes, pourquoi réagit-elle ainsi ?

— Felinka ?
— Tu es ivre de venin Amalia, souffle-t-elle, tu fais et dit des choses que tu ne penses pas et que tu regretteras quand tout ça te sera passé.

Je ne comprends pas ses paroles mais je n'en ai rien à faire. Je sais que je dois retourner travailler avant que ma prochaine promo ne quitte les lieux et qu'on réduise mon salaire mais je n'ai pas envie de me séparer de cette bombe sexuelle.

— Fais-moi confiance, soufflais-je presque contre ses lèvres, laisses-moi faire chérie.

Je parviens à frôler ses lèvres des miennes mais elle ne me laisse pas l'embrasser comme je l'aimerai tant. Au contraire, elle me repousse encore une fois même si elle semble hésiter une micro-seconde.

— Je serais ta cavalière, avouais-je, pour ton bal je viendrais avec toi.
— Attends demain pour me regarder en face et me dire ça, souffle-t-elle, laisses le venin s'effacer.

Sa main sur ma joue se fait douce et réconfortante mais son regard se fait dangereusement empli de désir et mes jambes cotonneuses manquent de me trahir.

Killer QueenOù les histoires vivent. Découvrez maintenant