Chapitre 4

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L'homme me donna une chambre plongée dans le noir, où un des battants de volets était ouvert, laissant la lune briller sur le sol poussiéreux. Je posais ma mallette et espérais que tout aille bien et que Holmes fasse son travail ! Puis je finis par m'endormir, couché sur ce lit à l'odeur d'humidité. Et le soleil levant me réveilla, et je m'étirais et pendant que je défroissais maladroitement, mes vêtements, je vit entrer l'homme. Il posa une bassine et une serviette. 
-" Faites attention avec l'eau !" lança-t-il avant de s'en aller. Je ne dis rien, et m'aspergeais la figure pour reprendre mes esprits. J'avais envie... de savoir. De comprendre ! Pourquoi ce Viktor Chasey se cache de Holmes ? Et pourquoi il disait qu'ils étaient plus que... et mon esprit s'arrêta et j'eus une révélation. Holmes et Viktor... auraient été plus que des amis ?! Mais non ! Impossible ! J'eus un frisson et je préfère chasser cette pensée. Puis après mon petit brin de toilette, je sortis et je vis que l'homme m'attendait. 
-" Je peux avoir un nom ?" mais le silence me répondit, avant qu'il m'indique de le suivre. On descendit les escaliers et je finis par sortir, et découvrit une table en fer forgée et Viktor installé qui buvait son thé. Il tourna la tête vers moi et m'offrit un sourire amusé. 
-" Bonjour Docteur Watson ! J'espère que vous avez bien dormi !" déclara-t-il, offrant un sourire plutôt amical. Je m'installais face à lui et me fit servir d'une tasse de café et de tartine. Je mordis dedans et finis par répondre. 
-" Oui... enfin... malgré les diverses interrogations !"répliquais-je. Il me regarda et rit légèrement. 
-" Ah ? Est-ce que ses interrogations  vous ont mené à une piste ?" Sa question, me fit tressaillir et je sentis que je devenais rouge. Je me tortillais presque sur mon siège avant de répliquer. 
-" Je crois bien que j'ai deviné de quel sorte d'amitié vous aviez avec Holmes !" Et il croisa ses mains, et son calme me fit presque perdre mes nerfs. 
-" Ah ... Je vois." sa réponse brève, ne fit que rajouter de la tension dans ma voix. 
-" C... ce sont vos affaires privés ! Je les respecte... mais tout de même !" fis-je, rapidement. 
-" J'avais beaucoup d'affection pour lui. Son côté fougueux... et surtout... cette franchise et cette curiosité... au début m'agaçait... mais j'ai finis par y voir un certain charme !" répondit-il, ses yeux devinrent pensifs. J'y trouvais comme une souffrance... qui me fit réaliser... que cette relation n'avait pas été si simple. 
-" Etait-ce... long ? Votre relation ?" demandais-je finalement, hésitant sur les mots, sachant que j'ai rarement entendu parler de ce genre de relation. Bon ça existait... j'en ai brièvement entendu parler, mais les gens étaient dégoutés et surtout remplis de mépris pour ce genre de relation. Et je les comprenais... même si... étrangement, je n'étais pas très... choqué ! 
-" Quatre ans !" je l'observais et but mon thé sans un mot. 
-" Et vous docteur Watson êtes-vous marié ?" je manquais de m'étouffer dans ma tasse. 
-" Non ! Pas encore !" lançais-je vivement. Il rit amusé. 
-" J'espère que vous le trouverez ! Voyez-vous... c'est la même chose... que... nous !" 
-" Alors pourquoi êtes-vous partis ?" demandais-je brusquement. Il se figea et son regard devint sombre. 
-" Je ne pouvais pas... à l'époque... je n'assumais pas cette relation, alors que Sherlock... Vous saviez qu'il était quelqu'un d'extrêmement tactile ? Je ne sais pas si il l'est... encore !" Je gardais le silence. Je voyais Sherlock différemment... et lui me disait qu'il aurait été différent ? 
-" Il est devenu quelqu'un... de froid... très observateur... et il adore la chimie... et les produits... dangereux !" répondis-je finalement. Il haussa un sourcil. 
-" Oh... je vois ! Et vous êtes médecin non ? Alors pourquoi ne lui..."
-" Parce que la dernière fois que je lui est donné ce conseil... il m'a répondu gentiment que ce ne sont pas mes affaires !" j'étais comme bourru et sec. 
-" Il a toujours ce côté là... il ne l'a pas perdu. Etonnant !" il secoua doucement la tête. 
-" Pourquoi toute cette partie de cache cache ? Sherlock serait heureux j'en suis certain !" lançais-je, essayant de comprendre, pourquoi il voulait s'effacer. 
-" Si il me revoit... nous serions... adversaires Docteur Watson !" il se leva et l'homme blond lui posa un manteau sur les épaules. 
-" Savez-vous jouer aux Echecs ?" sa proposition de jouer, me surprit mais j'acceptais. S'ensuivit une partie d'échecs et malheureusement il me battit à plusieurs reprise. J'y retrouvais un esprit méthodique et aussi logique que celui de Sherlock. Cela me parut si familier, que je fis tomber ma méfiance et on discuta de tout. De littérature, de découvertes scientifiques, de politique. Bref, j'y découvris que Viktor était quelqu'un de très cultivé et qu'il aimait suivre toute les dernières actualités ! Que ça soit la mode... jusqu'à la dernière création en ingénierie. Et puis, après cette partie, son homme, ou son domestique arriva et lui glissa quelque chose à l'oreille. 
-" Ah ! Enfin, il a trouvé votre trace ! Bien ! Nous allons devoir jouer à un jeu ! Je vous en prie, laissez-vous faire !" me demanda-t-il, alors que je sentis une corde serrer fortement mes poignées derrière le dossier de la chaise. Je me débattis, malgré ses demandes calmes et patiente ! 
-" John laissez-vous faire ! Il faut jouer le jeu ! Je vous demanderais de ne pas révéler que j'étais là ! Dites... que vous avez été enlevé et séquestré ici...!  Dites que vous n'avez pas vu le visage de vos ravisseurs ça sera plus crédible !" alors qu'il se penchait pour nouer un morceau de tissu sur mes yeux, m'enfermant dans le noir total. Heureusement que j'étais habitué ! Son parfum, frôla mes narines et je tentais de garder en mémoire ce qu'il demandait. 
-" Vous reverrais -je ?" glissais-je finalement, dans un murmure. Le rire léger et doux, me répondit. 
-" Il le faudra. Pour suivre ma santé !" et enfin, un bâillon me fût placé  sur la bouche. Et mes oreilles entendirent quelque chose qui était griffonné et placé à l'intérieur de la poche de ma veste. 
-" C'est l'adresse où vous pourrez m'écrire si vous le souhaiter ! Aurevoir Docteur !" et il s'en alla, fermant la porte à clé. Je respirais, sachant parfaitement, rester calme, grâce à notre entraînement à l'armée. Je finis par me détendre et je tentais de réfléchir, attendant qu'on me libère. Des voix, des cris, des appels, et des pas qui se précipitait vers la porte. Le bruit de la poignée qui s'abaissait et remontait avec frénésie. 
-" Watson !! John !!!" la voix de mon ami, me fit rendre compte qu'il était presque là. Et je me sentis soulagé ! Et des bruits de fracs avant que la porte craque et s'effondre. Et puis des pas et des mains qui touchent mes épaules, me faisant sursauter. 
-" Mmmhppf!" protestais-je malgré le bâillon. 
-" Attendez je vous libère ! " et mon bâillon et enfin mon bandeau fût retiré. Je pus reconnaitre le visage plongé dans le demi-pénombre qui était penché pour s'escrimer sur les liens qui retenait mes chevilles. 
-" Ah ! Holmes ! J'ai crû que vous n'y arriverez jamais !" m'exclamais-je. Il leva le nez et finit par secouer la tête, concentré et inquiet. 
-" Dîtes-moi si ils vous ont fait mal ! J'irais les trouver ! Je leur ferais payer !" Et j'entendis des bruits de pas et je vis Lestrade qui arrivait avec un chandelier qu'il posa sur la table. 
-" Alors ?" demanda mon ami, sur un ton sec. 
-" Rien. Ils n'ont laissé aucunes traces ! Comme si... ils ont fait exprès ! Comment allez-vous Docteur Watson ?" questionna le policier, vers moi. 
-" Je dirais plutôt... soulagé !" je devais jouer mon rôle, me rappelant de la recommandation de Viktor. 
-" Les avez-vous vu ?" 
-" Non... ils m'ont couvert les yeux quand j'ai posé le pied dans le fiacre !" Je sentis les liens qui retenaient mes poignets lâcher et enfin je pus étirer mes bras. 
-" Ils sont plutôt malins ! Il n'y a que de la poussière ! Rien n'a été utilisé ni posé !". Je gardais le silence et finis par demander. 
-" Combien de temps je suis resté ici ?" demandais-je. 
-" Un jour entier ! Je trouver des indices et j'ai demandé à Lestrade de m'aider ! Vous ont-ils dit quelque chose ?" Je secouais la tête. 
-" Je suis resté ici... tout le temps ! Ils ne m'ont pas parlé ! Je ne les entendaient pas parlé ! Ils me bougeaient comme une marionnette !" répondis-je. Et finalement je me levais avant de remarquer que je semblais comme en équilibre. Holmes me retint. 
-" Vous êtes affaiblis ! Il est normal !"déclara-t-il. Et il m'aida à marcher avant que je reprenne mon équilibre. Et ainsi on rentra, après quelques minutes. Je voyais le visage sombre de Holmes et réalisais qu'il était soucieux mais autre chose. Je priais qu'il n'est rien remarqué !

Le secret de Sherlock HolmesOù les histoires vivent. Découvrez maintenant