Chapitre 3

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Le temps était mauvais... saurais-je ce qui préoccupais mon ami ? Depuis cette affaire, il ne parlait plus, réfléchissait, et semblait parfois brusque. Je préférais respecter ses moments de solitude même si... au fond, je réalisais qu'il ne voulait pas exprimer son désarroi. Holmes, avait-il eu un quelconque attachement pour ce Victor ? Je fixais mes feuilles où j'avais commencé à écrire, et je finis par prendre la décision, de les jeter au feu. Mais alors que je m'approchais de l'âtre, pour les jeter, sa voix retentit. 
-" Watson ! Que faites-vous ?!"  Je tournais la tête, un peu surprit de le voir debout. Ses yeux gris, me regardèrent avant qu'il voit les feuilles que je tenais à la main. 
-" Je vais jeter des papiers peu important !" répondis-je. 
-" Est-ce que c'est ce que vous avez commencer à écrire ?" demanda-t-il. 
-" Et bien... je pense... que ça sera mieux ainsi Holmes ! Si cela vous fait mal... autant... garder..."
-" M'avez-vous demandé si cela me convient ?" me coupa-t-il, avec froideur. Je tressaillis, ce fût la première fois, qu'il me parla sur ce ton. 
-" Je suis navré... mais je pense..."
-" Ne pensez pas Watson ! Donc reposez les feuilles sur votre secrétaire je vous prie !" Ses yeux semblaient sérieux, alors qu'il effectuait une sorte de sourire forcé. Je finis par obéir et les reposais sur le secrétaire. 
-" Puis-je savoir pourquoi ?" demandais-je, finalement. 
-" Parfois, on a besoin de soulager notre conscience !" répliqua-t-il. 
-" Mais ce Victor... n'existe pas... Il n'a aucun nom !" m'écriais-je, révolté de voir qu'il semblait attaché à son existence. Il me foudroya du regard et s'éloigna en secouant la tête. Je finis par prendre moi-même le manteau et sortir dehors pour prendre l'air.  Mes pas me menèrent dans un parc et je m'y installais. J'essayais de penser à autre chose. pourtant des chaussures apparurent Et quand je levais le nez, je croisais des yeux bleus. L'homme était blond et un visage plutôt beau, mais sans émotion. Alors que je voulus ouvrir la bouche pour demander ce qu'il voulait, il me coupa. 
-" J'ai besoin de vous ! Je sais que vous êtes médecin ! J'ai un ami qui est blessé !  Saurez-vous le soigner ?" demanda-t-il. Je fronçais les sourcils et me levais. 
-" Attendez ! Je n'ai pas ma mallette !" protestais-je. Il haussa un sourcil. 
-" Où se trouve-t-elle ?" 
-" A Baker Street !" dis-je rapidement. 
-" Je peux vous y emmener ! Mais dépêchez-vous !" fit-il. 
-" Sinon, vous restez là... et j'y vais ?" j'avais comme l'impression qu'il ne voulait pas forcément y aller. 
-" Très bien. Je vous attends ici !" dit-il, avec une légère impatience. Je partis rapidement et je revins dans l'appartement, pour prendre ma mallette. Je vis Sherlock assit fumant sa pipe dans le fauteuil. Il leva les yeux vers moi.
-" Avez-vous rencontré quelqu'un qui trouble à ce point ?" demanda-t-il, sur un ton plus calme. 
-" Je... Je suis navré Holmes, je vais devoir m'absenter, peut-être une heure ou deux ! J'ai rencontré une personne qui voulait de l'aide !" dis-je. 
-" Ah ! Fort bien. Revenez dès que vous pourrez !" fit-il avec indifférence. Je pris la mallette, vérifiant rapidement que j'ai tous mes outils de médecin. Puis je repartis vers le parc, pressant le pas. je vis l'homme et je pus l'observer. Il portait un long manteau, couleur chamois, un pantalon marron, des chaussures noires et une veste de velours de la même couleur que son manteau. Une écharpe noire et rien d'autre. Il me remercia rapidement et m'indiqua le fiacre qui nous attendait. On partis, rapidement et je pus remarquer qu'on quittait Londres. 
-" Où allons-nous ?" demandais-je. 
-" En campagne !" fit-il, sans vraiment indiquer où. Et on roula, roula. Peut-être une heure, peut-être deux. Je n'osais pas sortir ma montre. Et on s'arrêta, je pensais qu'on était arrivé mais dès que je posais un pied à terre, je vis une calèche. Je fronçais les sourcils. 
-" Excusez-moi mais... où allons-nous vraiment ?" demandais-je. 
-" Montez !" ordonna-t-il sur un ton froid. J'obéis, n'ayant pas le choix, ni la possibilité de fuir. Sherlock allait se demander où j'étais... j'espérais qu'il trouve ma trace ! La calèche partit et je fixais la route. 
-" Vous m'enlevez n'est-ce pas ?" demandais-je finalement, me tournant vers l'homme qui éclata d'un rire silencieux. 
-" Disons... que je vous emprunte ! J'espère que le grand limier... viendra vous trouver !" répliqua-t-il amusé. J'eus un frisson. 
-" Que me voulez-vous au juste ?!" m'exclamais-je. 
-" Oh ne vous inquiétez pas Docteur Watson. Ce n'est pas moi qui vous veut quelque chose... c'est mon ami ! Il est mal en point !" fit-il, haussant des épaules. 
-" Votre ami ? A -t-il un nom au moins ?" marmonnais-je, méfiant. 
-" Vous saurez..." 
-" Et ensuite vous me libérerez n'est-ce pas ?" 
-" Oui !" 
-" Sur votre parole d'honneur ?" Il me jeta un regard long avant de soupirer. 
-" Très bien." et il croisa les bras et le voyage se fit dans le plus grand silence. Je n'arrivais pas à comprendre... mais au bout d'un moment je finis par sombrer dans le sommeil. 

Je fus réveiller par une secousse, et quand j'ouvris les yeux, il faisait nuit noire. Je descendis à tâtons, devant un immense bâtiment en pierre. Il prit une lanterne et m'éclaira. 
-" A partir d'ici... vous êtes médecin, rien d'autre ! Pas d'enquête, pas de curiosité !" sa voix était dure et froide. Et en baissant les yeux, je vis la crosse d'un revolver. Je compris qu'il ne plaisantait pas. 
-" Bien." Et je le suivis. On entra dans un immense porche, avec une porte en bois qu'il poussa et on entra rapidement dans une entrée triste, sombre, pas éclairée. Tout était plongée dans l'obscurité. Je serrais ma mallette et on emprunta un couloir avant que mes pieds cognent contre les contre-marche. Je manquais de trébucher, mais je me retins à la rampe. On gravis l'escalier étroit et poussiéreux... sinon il n'y aurait pas cette odeur... acre et peu respirable. L'humidité aussi se sentait. Nos pieds résonnaient sur le sol en bois, puis ensuite c'était une moquette qui étouffait le son des pas. Je vis finalement une porte, avec un peu de lumière. 
-" Restez ici." ordonna l'homme avant de pousser la porte et me laisser dans le noir. J'entendis des bruits de voix et enfin, il réapparut, me jetant un rapide regard. 
-" Venez !" et j'entrais dans la pièce. C'était une immense chambre, qui faisait office de salle à manger et aussi de salon, mais avec un lit immense. Je vis finalement, une silhouette assise dans le fauteuil. 
-" Ah Docteur Watson !" la voix était grave, mais plutôt accueillante.  Je m'approchais et contournais le fauteuil, pour me retrouver face à un homme d'une trentaine d'années peut-être ? Des cheveux blonds, des yeux bleus. Son visage était magnifique. Mais je remarquais qu'il était pâle. 
-" Je suis navré de vous avoir emmené ainsi. Mais je ne peux pas dévoiler où je me trouve. Question de sécurité !"
-" Vous semblez malade. Je vais vous ausculter !" répondis-je, posant ma malette sur la petite table à côté du fauteuil et je sortis mon stéthoscope, afin de voir le coeur du patient. Après divers examens, je conclus rapidement. 
-" Vous êtes très affaiblit.  Etes-vous ainsi depuis votre enfance ?" demandais-je, un peu soucieux, de l'état de santé de mon patient secret. 
-" Oui. Mais j'essaye de ne pas le montrer. Sinon mes adversaires... risqueraient d'en finir avec ma vie ! Asseyez-vous docteur Watson. Et parlez-moi... de votre ami... Holmes..."
-" Au moins vous connaissez son nom..." répondis-je, m'asseyant à la place indiquée. Il laissa un léger rire ébranler son corps. 
-" Je connait plus que son nom." fit-il. Je fronçais les sourcils étonné. 
-" Etes-vous un fervent admirateur ?" Il étira son sourire encore plus. 
-" Admirateur ? Non ! Un soutien je pense." répondit-il doucement. Je le regardais avec méfiance. Et son rire éclata dans la pièce. 
-" Ne faites pas cette tête là Docteur Watson !" 
-" Si vous êtes un soutien... alors..."
-" Ne lui en parlez pas... John !" sa voix devint ferme et résolu. Je tressaillis. 
-" Pourquoi ?" 
-" je l'ai suffisamment fait souffrir je pense." son visage exprimait une douleur et ses yeux fixaient l'âtre avec une mélancolie. 
-" Pourquoi tant de mystère ? Il me trouvera !" répliquais-je. 
-" Je l'espère ! Mais je vous demande de ne pas lui en parler... il comprendra... sinon !" Et doucement, mes pensées se tournèrent vers le récit de Holmes. 
-" Etes-vous... ce Victor ?!" m'écriais-je. 
-" En effet." sa réponse simple, me laissa sous le choc. 
-" Mais... comment ?!" je me levais d'un bond. 
-" Il vous expliquera ! Je ne peux pas... la situation est trop complexe !"
-" Etiez-vous ami avec lui ?" demandais-je intrigué, tout de même révolté qu'il se cache de Holmes. Il leva les yeux vers moi, ce calme que je voyais me décontenança. 
-" Je préfère qu'il pense que je suis mort..." 
-" Ce n'est même pas votre vrai nom... vous n'existez pas... personne n'a vu votre visage !"
-" Pourtant vous me voyez !" 
-" Mais ce n'est pas votre vrai nom !" Il sourit mais ne répondit pas. Et finalement, il sonna une clochette, avant que l'homme qui m'avait accompagné entre et me fasse signe. 
-" Partez vous reposer. Vous êtes mon hôte. Votre dîner doit se trouver dans votre chambre !" déclara Victor. Et je quittais la pièce, essayant de comprendre les raisons du pourquoi il se cachait de Holmes. 

Le secret de Sherlock HolmesOù les histoires vivent. Découvrez maintenant