Les jours suivants, je n'écrivais plus, je restais à me prélasser ou alors à me promener. Les affaires de Sherlock se déroulaient à merveille, mais depuis cet enlèvement, je passais sous le silence, que je voyais Viktor plus que de raison. L'homme me fascinait et son accueil toujours chaleureux, m'étonnais. Pourquoi fuyait-il Sherlock ? Je n'obtins pas de réponses et je refusais d'en parler à mon ami. Mais le détective était très observateur et un jour alors que j'étais perdu dans mes pensées, il rentrait d'une enquête.
-" Ah Watson ! Souhaitez-vous vous joindre à moi pour une enquête... il y a eu un meurtre... dans une maison au bord d'une plage ?" demanda-t-il, s'attendant que je refuse.
-" Oh Si vous souhaitez Holmes !" fis-je, tournant la tête vers lui, un peu surprit de sa proposition.
-" Watson... Si il vous arrive quelque chose... vous savez que je peux vous aider ?" dit-il s'asseyant face à moi. Son regard acéré, son nez aquilin long, ses longs doigts qui se croisèrent. Je serrais les dents.
-" Non ! C'est... rien d'intéressant !" déclarais-je avec calme. Il me regarda un long moment et m'indiqua quand je devrais préparer ma valise.
On partit deux jours plus tard, heureusement, je pus prévenir Viktor de mon départ et sa seule phrase fut un " Ah... La mer... que de bons et douloureux souvenirs !" puis il me souhaita un bon voyage.
On arriva sur les rivages du sud de l'Angleterre, bordés de sable et de dunes avec de longues herbes. Et quelques maisons qui semblaient être sortit de terre... par hasard. Un spectacle qui me laissa pensif. Viktor ne parlait pas de Sherlock... ni de son passé et le détective non plus. Je vis une auberge en pierre apparente, presque de la même couleur que le sable environnant. On y entra et je croisais Donovan. Un agent anglais qui appréciait les conseils et les discussions avec mon ami détective. Et il me salua, et je vis le corps et les témoins assit presque en demi-cercle autour de ce corps étendu.
-" Il a été poignardé... dans la poitrine. Mais aucunes de ses personnes ne sait qui il est et qu'il était dans l'auberge." Je fronçais les sourcils. Soit un mensonge... soit quelqu'un voulait accuser l'auberge et ses occupants. Holmes se mit à chercher, tâter la victime puis regarder le sol et enfin il se releva.
-" Il n'est pas mort ici." Sa déclaration était simple. Je finis par demander si on pouvait avoir deux chambres, le temps de l'enquête. Mais mon regard se porta sur la plage et je finis par m'y rendre, seul sans prévenir mon ami. Je soupirais en entendant le bruit du vent et du sable et le bruit des vagues. Je marchais longeant la côte, essayant de mon côté de comprendre ou même d'essayer de tendre un fil entre les deux hommes et leurs mystères. Mais rien ne me venait. Soit un évènement grave... soit... une rupture violente et brutale. Rien ne me disait que j'avais plus raison sur l'un ou sur l'autre. Quand je revins, Sherlock me vit rentrer.
-" Ah ! Watson où étiez-vous ? Je vous cherchais !" s'écria-t-il.
-" Je suis allé me promener sur le bord de la plage !" répondis-je.
-" Vous avez reçu un courrier !" Je fronçais les sourcils et prit la lettre avant de la déplier et la lire en m'éloignant des yeux curieux et très observateur de mon colocataire. C'était bel et bien une lettre de Viktor, il allait venir et il voulait qu'on se voit au bord de la plage, de l'autre côté de la dune. Un peu plus loin que convenu... de l'auberge mais soit ! J'étais soulagé. Et quand je la rangeais, je me retournais souriant.
-" De bonnes nouvelles !" fis-je, coupant à la question que Holmes allait poser. Puis on dîna. Il me parla de l'affaire et je lui posais des questions, tout en gardant à l'esprit le rendez-vous avec Viktor Chasey. Finalement, je partis me coucher mais le sommeil ne vint pas et je me penchais sur mon journal que j'entretenais depuis la guerre en Afghanistan. J'étais légèrement fiévreux et je notais rapidement quelques interrogations. Si ils avaient eu une liaison secrète... est-ce quelqu'un les a découvert ? Est-ce Viktor qui a coupé les ponts avec Sherlock ou... le contraire ? Viktor disait que c'était par soucis de sécurité. Etait-il menacé ? Fils d'un homme puissant qui vendait des armes... et en créait... soit ! Mais n'y avait-il pas une autre raison ? Pourquoi cacher son propre fils de toute connaissance et existence ? Je soupirais et me grattais le front, quelque chose ne tournait pas rond. Viktor ne disait pas tout ! Et Holmes semblait soit ne pas savoir... soit... il préférait éviter ce sujet hautement sensible.
Le lendemain matin, je partis, laissant une note pour mon ami et enfin je me rendis au point de rendez-vous, presque impatient. Et je le vis apparaître, pousser dans un fauteuil par son serviteur qui ne parlait que peu.
-" Ah ! John ! Comment allez-vous ? Etes-vous heureux de me voir ?" s'écria l'homme au visage avenant et à la voix charmeuse. Je souris en me rapprochant.
-" Oh oui ! Comment allez-vous Viktor ? Votre santé pourrait être endommagé avec le temps !" dis-je, gardant toujours des recommandations médicales pour mon patient. Il rit avec douceur et me tendit la main pour que je l'aide à se lever. Puis on marcha doucement sur le sable, discutant de tout, plaisantant. Il était un homme vraiment agréable et très cultivé. Puis je repartis, sentant le vent devenir un peu plus froid. On était au mois d'Octobre. Il me salua et on se promit de se revoir.
Quand je rentrais tranquillement sifflotant un air joyeux, je croisais Donovan.
-" Ah Docteur Watson... Monsieur Holmes vous attends !" m'indiqua-t-il. Je fronçais les sourcils et me rendit dans la salle à manger et je le vis assit attendant mon arrivée il semblerait.
-" Watson... C'est bien de se balader... mais j'aimerais que vous m'aidiez dans cette enquête !" me dit-il de but en blanc avec un peu de sévérité dans la voix.
-" Je suis navré. Qu'est-ce que je peux faire pour vous ?" demandais-je, étonné qu'il veuille de ma présence.
-" Quelque chose ne tourne pas... dans mon sens... alerte ! Et ô combien... aiguisé ! L'homme ne venait pas de l'auberge... sauf que rien ne montre qu'il a été traîné d'un endroit à un autre ni transporté ! Tout le monde ignore... qui il est... et son meurtre... me rappelle une similitude !" son explication attira ma curiosité et je m'installais pour comprendre ses conclusions.
-" Et si c'était un mensonge de la part de ses gens ?"
-" Non... j'ai regardé le registre des noms et aucuns... n'y figure... Ils venaient tous passer des moments en famille en été. Mais pas là ! La cuisinière qui a la langue bien pendue m'a dit qu'elle l'avait vu marcher le long d'une route qui mène au village des pêcheurs à six kilomètres... de là ! Mais allez savoir... qui il est..."
-" Et la mort est bien actuelle ?" demandais-je surprit de ses détails assez étrange en effet.
-" Oui Watson !"
-" Dans ce cas... un inconnu... qui meurt... ici... sans que personne ne s'aperçoive de quoi que ce soit... c'est un peu... bizarre !" marmonnais-je. J'étais un peu perdu et tentais de faire fonctionner ma réflexion mais rien ne venait. Et le lendemain, je finis par parler de cette affaire à Viktor qui réfléchit et finit par révéler.
-" Je pense... Que Sherlock.. n'a pas la clé. Si l'homme ne venait pas de l'auberge... et qu'il a été retrouvé mort... ici... alors soit quelqu'un l'a enfermé, il faudrait que vous le poussiez à regarder les chambres et la cave si il y en a une ! Même un placard ! Soit... c'est bel et bien un inconnu... mais un client l'a tué... en l'absence des propriétaires tout simplement !". Ses conseils m'aidèrent et je parvins à persuader Holmes à faire cela, ce qui le surprit et il haussa un sourcil en silence avant de demander si il n'y avait pas une cave. Il y alla avec Donovan refusant que j' y entre... pensant que cela me rappellerait mon enlèvement, ce qui me fit lever les yeux au ciel, mais je ne dis rien et lisais le journal attendant le verdict. Et finalement, la preuve ne se trouva pas dans la cave, mais dans le grenier. Holmes avait fouillé de fond en comble et parvint à trouver le grenier. Quand on y entra, on découvrit une chaise... et des chaînes assez larges mais suffisantes pour ne pas marquer la peau.
-" Bon sang ! Celui qui a fait ça... est un génie criminel Watson ! Il ne voulait pas laisser de traces que la victime avait été enfermée ici !" s'écria mon ami, alors que j'observais autour de moi. Mais rien... que de la poussière.
-" Mais... si la personne aurait été enfermée ici... il aurait fait du bruit non ?" ma question purement naïve le fit soupirer et il me montra le tapis en dessous de la chaise assez épais pour entende pas les pas.
-" Il ne portait ni coups ni autres blessures..." . On redescendit, certes mais qui l'avait enfermé et pourquoi ? Si il n'y avait pas de traces de torture... alors... était-il un prisonnier très important ?
-" Une rançon ?" proposais-je. Mais il secoua la tête.
-" Non... cet homme n'était même pas connu !".
Finalement, il se retrouva avec les personnes en demi-cercle assises devant lui et il posa des questions, mais les réponses restaient les mêmes, aucunes idées. Non... ils ne savaient pas que le grenier avait été utilisé ! Il semblait presque furieux et énervé de ne pas avoir de réponse. Moi, j'étais déjà... entrain de repenser au lien avec Viktor quand une secousse me fit sursauter.
-" Watson ! Vous n'écoutez pas !" sa remarque, dîtes froidement et accusatrice me fit sentir un peu désolé pour lui.
-" Je suis navré Holmes. Je pensais à autre chose !"
-" Vous êtes très souvent dans vos pensées ! Vous devriez revenir parmi nous ! Cela me déplaît que vous soyez ainsi à vous balader sans que je comprenne pourquoi !" Et je me levais, vexé.
-" Vous me surveillez maintenant ?" ma réponse lui fit lancer des éclairs dans ses yeux bleus.
-" Je vous observe Watson ! Oubliez-vous que vous vivez sous le même toit que moi ?!" gronda-t-il sèchement.
-" Non je m'en souviens encore. Je n'ai pas encore oublié toute ma tête ! Mais je vais finir par l'oublier si ça continue ! Je vais me coucher !" et je passais, pour monter.
-" Watson !" l'appel intransigeant ne me fit pas retourner pour le regarder. J'avais envie de rentrer à Londres et le laisser là !
-" John !" Ce fût mon prénom qui me stoppa dans l'ascension de l'escalier.
-" Holmes... nous verrons ça plus tard ! Je n'ai pas la tête à me disputer avec vous !" Lançais-je avant de finir par gravir les marches et m'enfermer dans ma chambre. Quoi dire ? Quand Holmes était de mauvaise humeur... il ne fallait pas le chercher, rester discret et ne pas le déranger. Mais là... c'était lui qui était venu me chercher ! Autant l'ignorer. Je posais la lettre de Viktor sur mon bureau avec mes affaires et partis me laver rapidement. Quand je revins, frais et disposé, je découvris la porte de ma chambre entrouverte et en la poussant, je vis Holmes debout, tenant entre les doigts la lettre de Viktor. Je tressaillis et pâlis. Pourquoi étais-je si imprudent ?!
-" V.C Qui est-ce ?" demanda Holmes d'une voix qui semblait calme.
-" Un ami ! Et un patient !"
-" Je vous demande son nom Watson !" sa voix était devenue ferme. J'étais en mauvaise posture ! Quoi inventer ?! Réfléchissons !
-" Watson ! Son nom ! Et ne vous avisez pas de me mentir !" il se tourna vivement vers moi, me faisant sursauter et reculer légèrement. Son regard était sombre même froid. Il brillait de rage et de colère.
-"Je n'ai pas à révéler le nom de mes patients Holmes et donnez moi cette lettre !" fis-je, essayant de garder mon calme.
-" Watson... Son nom !" l'ordre était dit d'une voix calme, trop calme. Je m'approchais de lui, pour reprendre la lettre.
-" Je refuse de vous le donner ! C'est un secret médical ! Holmes la lettre !" répliquais-je sur le même ton. Il ignora ma demande et la fourra dans sa veste et passa près de moi.
-" Si c'est bien celui à qui je pense... je vous conseille une seule chose... John. Fuyez ! Ce n'est pas une bonne personne !" et il partit, me laissant troubler par ce qu'il venait de dire. Je finis par m'asseoir sur le lit, légèrement sonné. Que voulait-il dire par là ?
-" Rhaa... eux et leurs secrets !!" grognais-je agacé.
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Le secret de Sherlock Holmes
Aktuelle LiteraturUn jour, le docteur Watson, posa une question à son ami, qui le fit retomber dans des souvenirs à la fois, doux mais douloureux aussi. Il finit par lui offrir une confession, qui pourrait laisser les lecteurs stupéfait ! Promis cela restera un secre...
